Pleurs

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Puis le jour du bal arriva. Un jour comme les autres, sans assez de soleil pour empêcher Alice de sortir, ce qui me plongea dans un grand désespoir.
Jasper le sentit.
« Te biles pas, mon ange. Alice restera toujours Alice, mais tu vas être magnifique, comme d'habitude. »
Je hochai la tête, vaguement gênée.
Esmée me rassura.
« Jasper a raison, mon amour. Tu seras magnifique.
- Oui, renchérit Carlisle.
- Comme toujours, mon trésor, rajouta Rosalie.
- Exactement, affirma Emmett.
- Bon, c'est bon, c'est bon, là !!! hurlai-je, exaspérée. Je ne suis PAS une poupée Barbie, okay ? »
Dans l'ahurissement général, je me mis à pleurer.
« Mais... c'est... vrai... quoi ! Avec... Jacob... ça va... plus... et... et... »
Esmée se ressaisit la première.
« Les garçons, sortez ! C'est une affaire de femmes ! Et pas un mot à Jacob, ou vous aurez affaire à moi ! » ordonna-t-elle.
Même moi, elle m'étonna. Elle ne criait jamais, elle était toujours si douce, si patiente... !
Je continuais à sangloter, de ces sanglots dont on a honte, ces sanglots qu'on voudrait refouler mais qui sortent telle un robinet ouvert à fond dont l'eau aurait été trop longtemps coupée.
Rosalie se mit à me frotter le dos.
« Chut... »
Esmée avait une façon d'écouter les pleurs que j'appréciai.
Elle écoutait, mais d'une oreille attentive, où coulait des larmes, pour ne jamais ressortir.
Je n'avais jamais pleuré.
Je ne savais même pas que j'en étais capable.
Tandis que Rose me soutenait, je réfléchis.
Je ne pouvais pas parler, ma gorge me faisait mal, comme un tiraillement, où comme si j'avais gobé une pomme tout cru, sans prendre la peine de mâcher.
Pourtant, je ne voulais que ça.
Mâcher mes pleurs, les avaler, les oublier, les anesthésier, et surtout oublier Jacob.
Ce qui n'était pas possible. Jake était l'homme de ma vie.
« Oh, Nessie... » dit une voix.
Alice. Sa voix aux accents sopranos avait pris un ton inquiet.
« Tu PLEURES ?
- Oui, elle pleure. La ferme, Alice, intima une autre voix.
Rosalie.
Je n'avais pas le droit de pleurer, on m'attendait, le bal allait commencer...
Mais soudain quelqu'un d'autre arriva.
IL se pencha vers moi et murmura :
« Ness, qu'est-ce qu'il se passe ?
- Rien... lai...ssez... moi... tran... quille...
- Oui, fous lui la paix. Elle a d'autres soucis qu'un petit merdeux qui se la joue mystérieux pour draguer les filles, le rembarra Rose.
- Rose... Je... vais me... re... ssaisir... ok ? Montre... moi... la robe... A... lice... et... Nat... Va-t'en. Je... te vois... au bal.
- D'accord. »
Il partit, ce dont je lui fus reconnaissante.
« Oh, Nessie, si j'avais su que porter une... robe te ferait pleurer je ne l'aurais pas décidé, je suis navrée.
- C'est pas ça, pauvre cruche. Jacob.
- Ne lui parle pas comme ça Rosalie, dit Esmée.
- Pas grave. Jacob ?
- J'ai... quelques... doutes... à son su... jet. »
Je commençai enfin à me calmer.
« Des doutes ?
- Oui. C'est juste... que... on... ne... parle plus... notre... relation est... moribonde. Mais ça... va... aller... n'en... parlons plus.
- D'accord ma belle. »
Rose, Esmée et Alice m'habillèrent avec beaucoup de patience et d'amour, elle relevèrent mes cheveux, m'enfilèrent ma robe, de jolies chaussures noires à talon, des grands anneaux en argent, mais pas vulgaires.
Puis je montai dans la voiture de Alice, où Jasper, Emmett et Carlisle m'attendaient, l'air inquiet.
« Ça va, ça va. Mais pas un mot à Maman. Et essayez de ne pas trop y penser. Oubliez. J'aime beaucoup mes parents, mais ils ont une légère tendance à dramatiser. »
Et tandis que la voiture roulait en direction de la salle des fêtes, je n'imaginais pas que cette soirée allait redéfinir ma vie entière.

Twilight 6: Renesmée CullenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant