1-Bannît

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Du bout des doigts, Murphy effleura son cou, passant encore et encore contre la marque violacé qu'il portait en guise de collier.

Le garçon était allongé par terre, sa tête reposant contre le sol. Les lumières, les voix et la chaleur s'éloignait. Le vent de la falaise l'agressa d'un violent frisson avant qu'il ne se relève difficilement. Murphy s'assit face à l'horizon bleu foncé, percé à quelques endroits de couleurs chaudes et chaleureuses.

Une nouvelle bourrasque. Ses cheveux virevoltaient, et dans ses tympans résonnait le hurlement de terreur de la jeune coupable qui avait sauté plus tôt.

Charlotte.

Murphy quitta enfin son point de vue en se relevant. Il regarda la forêt avec crainte, mais après une grande inspiration, il fit un pas en sa direction. Le jeune homme n'était plus admis auprès des siens. Il faudrait bien qu'il se débrouille dans cet environnement hostile, même si il ne possédait qu'un minable couteau, il se bâterait avec toute la hargne qu'il avait en lui pour ne pas mourir. Il refusait de mourir. Il ne le permettrait pas. Il devait leur faire payer, et il ferait tout pour ça.

La journée avait avancé, et Murphy errait sans savoir ce qu'il cherchait, encore moins ou il allait. Soudain, il entendit un bruit et il regarda partout autour de lui. Il lui semblait que tout petit mouvement était signe de la présence d'un natif, et il ne se rendit même pas compte qu'il avait cessé de respirer.

Alors qu'il se retournait à nouveau, sa pitoyable arme en main, il vit une forme imposante s'avancer vers lui et lui asséner un violent coup de poing. Murphy plaça son coude devant sa tête mais il sentit son corps volé avant de rencontrer brutalement le sol. Un gémissement de douleur passa les lèvres pincées du garçon tandis que son dos lui lançait.

Le natif s'approcha encore et Murphy pointait vers lui le petit bout de métal pointu d'une main tremblante. Le couteau ne fit rien, et après un coup dans la tête, le garçon s'écroula au sol.

La soif se faisait ressentir. Murphy avait la gorge tellement sèche qu'il n'arrivait pas à penser à autre chose. Enfin si, son dos le lançait, ses poignets solidement ligotés également. Sa tête, ses jambes, son corps. Tout lui faisait mal.

Alors qu'il ouvrait les yeux difficilement, il vit un natif imposant s'approcher de lui.

- Combien vous êtes ? demanda-t-il

Murphy le regarda sans vraiment le voir, et avec son manque de salive, il ne serait, de toute façon, pas parvenu à aligner trois mots.

Le grand homme s'approcha et enfonça une lame dans le bras de Murphy qui lâcha un hurlement de douleur. Un sourire satisfait apparu sur les lèvres de son bourreau.

- Combien vous êtes ? répéta l'homme

Murphy baissa la tête, essayant de calmer son corps qui lui hurlait la douleur qu'il ressentait. Cependant, la lame émoussée revint trancher son corps déjà meurtri dans un nouveau hurlement de douleur du jeune homme.

La torture continua jusqu'à ce que Murphy perde connaissance. Déjà déshydratée, le sang qu'il avait perdu lui fit tourner la tête, même quand il reprenait connaissance pendant de brefs instants.

A chaque fois, il voyait rapidement son environnement. Une petite tente marron, à l'abri du soleil, il voyait l'ouverture faite de longs draps, et il supposait être attaché au pilier central.

Alors qu'il observait tout cela savourant l'absence de son bourreau, il vit les draps de la porte se relever doucement. Instinctivement, le garçon fit semblant de dormir tandis que des pas légers, presque inaudible s'approchèrent de lui. Il sentit une présence à ses côtés, et une voix bien plus jeune et bien moins agressive que celle de son bourreau lui dit :

- Tu peux ouvrir les yeux. Je ne vais rien te faire.

Son cœur loupa un battement mais il n'accéda pas à sa demande. La personne qui lui semblait être un jeune homme poussa un soupir dépité avant que Murphy ne sente un picotement sur son bras, là où le couteau avait laissé sa chaire à nue.

- Ton cœur s'emballe. Si tu veux faire semblant, fait ça bien au moins. continua le garçon

Murphy se maudit intérieurement mais finit par ouvrir les yeux. Il s'étonna de trouver une touffe de cheveux blanc sale penchée sur son épaule. Le garçon se tourna vers le prisonnier.

- Oh ! Tu m'honores de ta présence ?

La gorge encore sèche Murphy ne parvînt pas à faire quitter les insultes de ses lèvres. En voyant la tentative échouée du prisonnier, le natif esquissa un sourire amusé avant d'attraper un petit bol rempli d'un liquide transparent.

Il le positionna devant la bouche de Murphy.

- Bois.

Le prisonnier serra les dents et fronça les sourcils. Voyant cela, le garçon pourvu de magnifique yeux azurés soupira et porta la coupe à ses lèvres avant d'en avaler une grande gorgée, puis, il l'a tendit à nouveau à son prisonnier.

- Alors ? demanda-t-il

Ce fut au tour de Murphy de soupirer, mais la soif lui tordait le corps et il entrouvrit les lèvres tandis que le natif à côté de lui versait le liquide dans sa bouche.

La sensation de l'eau remplissant son corps procurait à Murphy un sentiment de bien-être qu'il ne pensait pas possible dans une gorgée d'eau. Le prisonnier avala tout d'une traite sous le regard amusé de son geôlier.

Le garçon aux cheveux blanc attrapa une besace et en vida le contenu dans la coupelle avant de la mettre à nouveau devant les lèvres du garçon meurtri.

- Ca va mieux ? Demanda le natif en posant négligemment la coupelle plus loin

- Qu'est-ce que tu veux ? grogna faiblement Murphy

Le visage du geôlier s'éclaira d'un nouveau sourire :

- Moi ? Rien.

- Personne ne demande rien en faisant quelque chose. rétorqua le prisonnier méfiant

Le natif ne répondit rien et se re concentrait déjà sur le bras mal en point du prisonnier. Il y appliquait un mélange douteux mais frais qui calmait la douleur dans le corps de Murphy.

Le garçon délaissa le bras pour s'approcher du torse sanglant du prisonnier.

- Tu as mal où ? demanda-t-il en faisant glisser son regard sur le corps blessé

- En quoi ça te concernes ? cracha Murphy sur la défensive

Le natif lui lança un regard plein de dédain avant de pointer du doigt ce qu'il avait fait au bras du garçon.

- A ton avis ?

Voyant que le prisonnier serrait les dents et ne semblait pas enclin à l'aider, le jeune natif arracha simplement le tee-shirt de Murphy sous les protestations de ce dernier.

Les doigts fins du garçon étalèrent la substance froide sur les blessures du prisonnier. Cependant, le jeune homme eu à peine le temps de couvrir deux plaies que Murphy vit avec horreur et peur le rideau se lever à nouveau pour laisser entrer son bourreau.

L'homme à forte carrure avait un grand sourire sadique sur les lèvres. Sans qu'il ne puisse se retenir, un long frisson parcouru le corps du prisonnier tandis que l'homme avançait vers lui.

Le calvaire de Murphy ne faisait que commencer.

Bl-Thanks you to find meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant