17-Utopie

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Murphy regardait par la fenêtre, le regard perdu dans le vague. Il voyait des natifs entrés et sortir, et ça l'agaçait de n'avoir aucune nouvelle du sien. Il décida alors de sortir du camp pour aller se balader à l'extérieur, profitant de la trêve nouvelle pour penser aux paroles du chancelier. Il rêvait de pouvoir faire autre chose que stresser pour sa vie, et la promesse de ce « dream land » attirait beaucoup le châtain.

Les pas de Murphy n'étais pas hasardeux. Il empruntait à nouveau le chemin qu'il avait prit en compagnie de Speler la nuit où quelques souvenirs inoubliables c'étaient formés.

Prêtant attention au moindre petit bruit, malgré la paix instaurée, et faisant attention de ne pas faire trop de bruit, Murphy s'agaçait de ne pas parvenir à reproduire le pas discret du jeune natif. Ainsi les arbres défilaient à mesure qu'il s'éloignait de chez lui, même si le décor, lui, ne changeait guère.

Puis, Murphy retrouva l'entrée fermée de la cachette de Speler. Il souleva la trappe de feuille, se glissa dans la grotte et referma derrière lui. Les bougies étaient allumées, et le châtain remarqua le manteau de son partenaire déposé négligemment sur la table de fortune. En faisant un pas de plus, Murphy trouva le jeune natif endormis dans son lit. Ses cheveux blancs éparpillés sur le coussin en peau marron, ses yeux cernés clos, sa respiration fatiguée. Le jeune homme aux cheveux blancs portait encore tous ses vêtements, et le bas de son pantalon était tâché de boue, déposant de la terre dans le lit.

- Speler ? chuchotât Murphy en s'approchant

Le garçon ne répondait pas, sa tête enfouie dans le coussin qu'il tenait avec force. En admirant les lignes du corps du jeune homme, Murphy revit avec un brin d'excitation ses mains glissé sur cette peau pale. Cependant, le châtain se désola de voir ce corps sexy aussi tendu. Recroquevillé, la mâchoire serrée, ses mains s'enfonçant dans les draps.

Une envie de tenir le jeune homme dans ses bras lui vint, mais il s'abstint, ayant bien compris que le garçon devait être exténué pour s'être endormis comme ça.

Ainsi, Murphy s'assit par terre, juste à côté du lit et posa sa tête contre le mur, ses yeux ne se gênant pas de déshabiller du regard son partenaire endormi.

Alors que le temps défilait sans que le châtain ne se lasse de mater le natif, le visage de ce dernier se crispa, et son corps essaya davantage de se recroquevillé sur lui-même.

Il faisait sombre, et le petit garçon avait mal partout. Il jeta un coup d'œil suppliant à sa mère, mais celle-ci lui lança un regard qui fit trembler le petit. Devant lui, son père, titan comparer à l'enfant, tenait un bout de bois et l'abaissa une nouvelle fois. Le garçon para comme il put, mais la force colossale de l'homme en face de lui le fit tomber sur ses fesses.

- Relèves toi.

- Papa...pleurnicha le petit

- Relèves toi, ou tu mourras.

Le petit prit appuis sur ses mains égratignées en retenant ses larmes de coulées. Ses genoux frêle ne voulaient pas le faire tenir debout et essayaient de le faire chuter.

- D'un souffle je peux te faire tomber. Gronda le père faisant frissonner et baissé la tête le petit, emparer de honte

L'homme abaissa à nouveau le bâton sans prévenir le petit qui se le reçu sur son épaule dans un glapissement de douleur, faisant de nouveau tomber l'enfant.

- Debout.

Le petit aux cheveux blancs se releva, plus difficilement que la dernière fois. Il tomba. Il se releva. Il pleura. Il tomba. Il se releva. Il pleurnicha. Il tomba. Il se releva. Il tomba. Et il se releva. Puis, il ne tomba plus. Les coups continuaient de pleuvoir sur son dos, ses épaules, ses membres, mais soit il les recevait, soit ils les esquivaient.

L'hiver était venu, et le petit grandissait, rattrapant presque sa mère. Alors que les deux attendaient dans une grotte, à l'abri du froid, le jeune aux cheveux blancs, blancs comme la neige qui tombaient demanda ce que sa mère ne voulait pas demander :

- Pourquoi papa ne revient pas ?

La femme se mordit les lèvres.

- Il faut qu'on parte Speler.

- Pourquoi ? Papa n'est pas là.

La mère attrapais ses affaires et les rangeaient déjà.

- Dit toi juste qu'il est mort. Dit-elle froidement

Le jeune homme se releva, outré.

- Quoi ?! Qu'est-ce qui te prends de déblatérer de tels conneries ?!

La mère se retourna et dirigea sa main vers la joue du garçon, mais ce dernier courba légèrement son dos vers l'arrière pour éviter le coup.

La femme regarda son enfant et dit froidement.

- Il faut partir.

- Je ne vais nulle part, on doit attendre papa.

La dispute éclatait, et pour la première fois depuis des mois, le corps de l'adolescent tremblait légèrement. Il n'aimait pas les cris, et il détestait plus que tous ceux de ses parents. Il voyait le désespoir dans les yeux de sa mère, et ça lui déchirait le cœur d'aller à l'encontre de ses consignes, provocant des éclats de voix.

Soudain, une ombre apparu à l'entrée de la grotte, et la joie passa sur le visage du jeune homme. Son père était rentré. Cependant, le sang qui couvrait le corps de l'homme puissant l'alarmait.

- Papa ? demanda l'adolescent

- Qu'est-ce que vous faites encore ici ? Souffla l'homme blessé

- On t'attend...commença le garçon pas trop sûr

- Aller vous en ! gronda le puissant avant de poser un genou à terre

Le garçon aux cheveux neige se jeta sur son père et vit avec horreur les flèches qui plantaient son dos et les nombreuses plaies qui découpaient son corps.

- Papa ? demanda le garçon terrifier

L'homme posa une main sur l'épaule de son fils et le sera dans ses bras. Le sang vint salir les cheveux blancs du jeune, les tintant d'un rouge sale. La jeune femme c'était approché et une petite larme vint descendre sur sa joue.

- Partez. Souffla l'homme avant de s'écrouler, écrasant les mains du jeune

- Papa ?!

L'adolescent attrapa son sac, mais sa mère lui bloqua les poignets avant d'essayer de le tirer hors de l'endroit.

- Arrête ça ! Lâche moi !

- Speler ! appela t-elle

- Arrête ! supplia le garçon des larmes coulant le long de ses joues

Il jetait des regards à son père écroulé, le corps des deux hommes se touchant, il pouvait sentir le froid s'emparer de celui de son père.

Bl-Thanks you to find meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant