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Bismillah


Une brûlure intense, une merveilleuse douleur... Le "bonheur à l'état pur" qu'est le coup de foudre peut frapper n'importe qui, n'importe quand, et souvent ceux qui s'y attendent le moins. Son principal danger : faire croire encore plus fort en l'illusion de l'accord parfait.

Quand Cheikh a croisé Diawara , ni lui ni elle ne cherchait l'amour. Du moins en étaient-ils persuadés. Il venait de terminer sa prière et comptait profiter de sa somptueuse venue avec sa fille; elle s'apprêtait à rentrer chez elle, la tête sur les nuages.

                *Flash backs entretien *

Moi: bonjour Monsieur

Lui: Bonjour madame! Je suppose que vous êtes là pour l'entretien d'embauche ?

Moi: oui exactement

Lui: d'accord asseyez-vous

Je prends place sur la chaise devant lui.

Lui: alors madame Diawara.... Vous avez un cv riche dis donc...

Moi: A ce qu'il parait

Lui: hum en me jaugeant...je vais vous poser des questions auxquelles vous devez répondre avec netteté..

Moi: j'espère être à la hauteur

Lui: alors...

*Fin*

                           Maman de Diawara

La révélation que j'ai faite à ma fille à réveiller des souvenirs enfouis depuis longtemps en moi. J'ai 41 ans et je suis toujours en manque de famille. Toute ma vie, j'ai envié ceux qui avaient des parents, frères, sœurs, mamie, papy, cousins etc. Je suis seule, sans famille, et je crois que l'on aurait dû me tuer à la naissance car être orpheline, c'est immonde. Voir mes amis, avec leurs parents qui les aiment tant, me fait souffrir.

Le sentiment d'être « en manque de famille » est quelque chose de très douloureux, qui s'insinue très profondément jusqu'aux racines de l'existence humaine. On se demande d'où l'on vient, qui l'on est, qui faut-il aimer ? Cela donne une tonalité étrange à l'existence. Je suppose que vous avez éprouvé ce sentiment depuis l'enfance, car vous nous dites avoir été orpheline. Le chagrin de la vie exerce une pression et déforme la conscience. Je me souviens d'un enfant à qui je demandais : « Où as-tu mal ? » et qui m'a répondu : « j'ai mal à mon père... ». Celui-ci s'était suicidé. Et il est vrai que personne ne peut remplacer un père, une mère ou des frères. C'est un manque absolu.
Cependant, l'existence permet quelques fois de rencontrer des gens qui vous servent de tuteurs et sur lesquels on peut s'appuyer (un professeur, un ami, un parent éloigné, un psychologue). Bien sûr, cela ne console pas des pertes que vous avez subies, mais ce malheur s'atténue sans jamais s'effacer. Et puis, vous êtes en âge de construire votre propre famille et d'avoir des enfants. Cela vous permettrait de réagir et de ne plus vivre dans le passé, mais dans l'avenir. Le temps des larmes et des douleurs est usé, il vous faut tourner la page et penser un peu à vous. Cela permet d'être productif et de réparer en donnant aux autres ce que l'on a reçu.
Vous avez été blessée, mais la souffrance ne peut être éternelle. Vous n'avez commis aucun pêché, aucune faute et vous avez le droit de vivre pour vous. Le plus intime de l'homme est extérieur au monde, il n'est pas responsable de ce qui lui advient. Mais il est apte à agir sur sa destinée. Ne soyez pas jalouse de ceux qui ont une famille, construisez la vôtre. Et puis, ne croyez pas que vos amis qui ont des parents n'ont pas eux aussi des problèmes. Gide disait : « Famille, je vous hais ! » : cela montre que ce n'est pas si simple.

Une braise glacée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant