Chapitre 2

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On dit que la mort ne devrait pas surprendre le croyant mais celle de Ousmane a été un choc pour tout le monde. Certains même refusent de le croire. Un homme si jeune avec un avenir prometteur disparaître comme ça.
Ça était dure pour ses collègues, ses amis, sa famille mais celle qui n'a toujours pas assimilé la nouvelle c'est fatoumata.
Déjà deux jours que Ousmane à été mis sous terre, et elle pleurait toujours. Elle se disait que c'était sa faute et elle n'était pas la seule.
Quand ils ont appris le décès de Ousmane, maguette n'a pas arrêté de l'insulter. Pour elle c'était de sa faute si son frère est mort.
Elle n'a même pas permis à fatoumata de le voir une dernière fois ni de venir dans la maison de leur grand-père où se déroulait les funérailles.
Mata qui n'arrêtait pas de culpabiliser à cru bon de ne pas y aller. Elle se torturait l'esprit en se disant que si elle avait tout raconté à Ousmane il n'allait jamais mourir. Il est mort parce qu'elle l'a menti. Mais aussi elle n'aura jamais cru que son passé allait le rattraper de sitôt.
Nabou aussi a été très affecté par ce décès subite. Il ne croit toujours pas que son frère est mort pour cela elle n'a pas encore versé une seule larme. Elle espère toujours le voir et qu'il l'appelle affectueusement " mak ji". Elle espère le revoir et le serrer dans ses bras.
Elle faisait les cents pas dans la maison quand elle entendit des pleurs. Elle savait que c'était fatoumata. Cette pauvre fille ne fait que ça, pleurer.
Cela la fendait le cœur de l'entendre ainsi pleurer, elle décide d'aller la consoler.
- Fatou arrête de pleurer tu vas tomber malade ma chérie.
Dès que leur regard se croise, Nabou aussi fondît en larmes.
- arrête de pleurer fatoumata Tu me fais même pleurer.
- il est partit je ne vais plus le revoir. Pourquoi ? Pourquoi il est parti ?
Elle même se demande pourquoi il est parti et ne trouve pas de réponses.
- il est parti parce que Dieu le veut Auprès de lui c'est tout. Ce que ma soeur a dis c'est vrai? Depuis lors je ne t'ai rien demandé parce que j'ai vu que tu souffrais et je voulais pas t'en rajouter.
Elle pris son courage à deux mains et lui raconte tout. À la fin c'est Nabou qui pleurait. Elle se demandait comment un enfant pouvait supporter tous ses épreuves.
- comment as-tu fais pour survivre à tout ça?
- je ne sais même pas mais quand j'ai rencontré Ousmane j'ai eu la force de dire non à mes parents.
- tu es sûre que c'est ta mère? Parce que moi j'ai dû mal à y croire.
- il est parti en étant en colère contre moi. C'est de ma faute s'il est mort.
- non non ce n'est pas de ta faute ne te torture pas l'esprit mais je pense que tu aurai dû lui en parler dès le début. Ce n'est pas parce qu'il est mon frère que je dis ça mais Ousmane était un homme très compréhensif. Il ne jugeait jamais personne je suis sûre qu'il allait te soutenir. Il t'aimait je peux te le jurer.
- moi aussi je l'aime mais j'avais honte de lui avouer. Je suis une mauvaise personne je ne mérite même pas de vivre.
Les mots de fatoumata lui déchiquetaient le cœur. Un enfant ne devrait pas souffrir, un enfant devrait rire, pleurer pour un rien et sourire deux secondes après mais pas ça.
- tu vas rester ici tant que tu veux. Je refuse que tu retourne chez toi je refuse que tu revive ce que tu as vécu. Je vais prendre soin de toi c'est ce que aurai voulu mon frère. Personne ne va te juger ici et je ne parlerai de ça à personne.
- mais ta sœur....
- ne t'occupe pas de ça. Dieu a d'autres plans pour toi. Et je suis là pour y veiller.
- merci beaucoup vraiment.
Nabou la serre dans ses bras et fatoumata ressenti un sentiment qu'elle n'avait jamais ressenti: la sécurité.
- arrête de pleurer et sors de la chambre. Viens dehors.
- tes enfants sont pas au courant?
- non elles ne savent pas. Elles n'ont pas besoin de savoir.
- Ousmane est parti pour de vrai ? Il va plus revenir ?
Elle éclata en sanglot et hoquetait difficilement.
- j'aurai voulu partir à sa place. Moi je n'ai aucune utilité dans cette vie je n'ai personne qui tient à moi alors que lui il avait une famille aussi aimante. Ce n'est pas juste ce n'est pas juste c'est moi qui devrai mourir ce n'est pas juste.
Les sanglots engloutirent ses derniers mots et elle se couche en se pliant sur elle même.
- s'il te plait arrête ne dis pas ça.
Nabou ne pouvait la consoler car elle même elle pleurait. Voir Fatou pleurait était insupportable. C'était de ces genres de pleurs qui vous déchiraient le cœur, qui on sait viennent au fond du coeur. Ce genre de pleurs contagieux et qui reflétaient toute la souffrance que le cœur pouvait contenir.
Sokhna la fille de Nabou entendit les pleurs et elle prévient son père.
- à ce moment il a juste besoin que vous priez pour lui. On ne le reverra certes plus mais il sera toujours présent dans nos cœurs. Nabou c'est toi qui devait la soutenir. Si tu pleure rien n'ira bien.
Nabou essuie ses larmes et soulève fatoumata puis elle essuie ses larmes. C'était un moment très émouvant.
- venez on s'installe dehors..dît le chef de famille en donnant la main à sa femme.
C'était un moment difficile certes mais ils allaient l'affronter ensemble.
À ce moment où leur fille était entrain de souffrir, modou et assy étaient entrain de préparer leur deuxième fille astou. Contrairement à fatoumata, astou aimait ce qu'elle faisait.
Pour elle la vie,c'est s'habillé, être belle. Elle se foutait d'avoir une vie normale elle voulait juste avoir une vie remplie.
Comme avec fatoumata, c'est son père qui l'a accompagné jusqu'à l'auberge.
- tu fais tout ce qu'il te demande et s'il te donne de l'argent c'est pour toi car il a déjà payé... Dis modou à sa fille .
- d'accord.
Elle se dirigea jusqu'à la réception et on la donne les clefs qui allaient ouvrir la chambre.
Quand elle pousse la porte, elle voit un homme âgé environ 35 ans assis sur le lit.
- où est l'autre ? Demande l'homme en question.
- elle n'est plus ici.
- j'ai payé 300 000 f pour l'avoir elle alors va la chercher.
- tu vas devoir te contenter de moi car elle ne travaille plus avec nous.
Elle se met à se déshabiller puis s'agenouille à côté du client mais ce dernier c'est levé.
- tu peux rentrer chez toi je vais appeler pour qu'on me rembourse.
Sachant qu'il n'y avait pas lieu d'insister, elle s'est rhabillé et est sorti de la chambre. Elle savait déjà que son père n'allait pas bien le prendre et elle avait raison.
- demain tu vas me trouver ta fille où qu'elle puisse se trouver, dit-il à sa femme, elle va me faire perdre beaucoup d'argents cette garce.
- comment puis-je savoir où elle se trouve.?
- je m'en fou tu la trouve c'est tout.
Fatoumata était celle que tout les hommes veulent. Modou travaillait avec plus de trente filles mais aucune d'entre elles n'est convoité à ce point.
À part la maison là où il habitait, modou avait aussi deux autres maisons remplies de filles. Ses filles à lui ne faisaient pas le trottoir, il les logeait et les protégeait contre la police en échange il avait un pourcentage très élevé. Ayant des clients même au sein de la police, il bénéficiait d'une certaine immunité.
On peut corrompre tout le monde.
Après la période de deuil restait chez ses grands-parents, maguette a décidé de régler le problème fatoumata. Fallait que cette personne sorte de leur vie. Elle ne comprenait même pas pourquoi sa sœur l'héberge.
- tu vas chez ta sœur? Lui demande son mari.
- oui.
- tu veux que je te dépose ?
- non.
Elle ne voulait surtout pas que son mari voit cette fille. Maguette aimait beaucoup son mari mais ce dernier était le plus infidèle des hommes. Il aime sa femme mais il voulait toujours plus.
La voyant arriver , Nabou savait ce que sa sœur voulait la dire donc elle lui fait entrer dans sa chambre.
- yaw Nabou tout va bien dans ta tête? Comment peux-tu héberger une prostituée? Celle qui a provoqué la mort de ton frère.
- Ousmane est décédé parce-que c'est Dieu qui l'a voulu ainsi mais si on doit chercher un coupable c'est toi.
- moi?
- en premier tu n'as pas respecté ton mari. Tu n'as pas honte de dire devant ton petit frère que tu as vu ton mari avec une fille?
- une pute.
- qu'importe. Si les enfants étaient là ? S'ils t'avaient entendu ? En plus ce n'était pas à toi de le dire à Ousmane. C'est de ta faute s'il est sorti de la maison et que cette voiture l'a renversé. Tu n'avais aucunement le droit de déballer tout ceci.
- tu voulais peut-être que je me taise ?
- je voulais que tu te comporte avec maturité comme la grande soeur que tu es. Tu as détruit la vie de ton frère cette fille n'est qu'une victime dans l'histoire.
- tu comptes la laisser ici ?
- elle va rester ici.
- tu es folle ou quoi ? Tu n'as que des Filles et tu laisse cette fille avec elles ? Tu veux qu'elle les dètourne ou quoi? Et ton mari ? Tu veux qu'elle te vole ton mari ?
- désolé de te dire ça mais ton mari n'est pas comme le mien. Tout le monde sait que ton mari saute sur tout ce qui bouge alors ne le compare pas avec le mien.
- ha oui parce que ton mari est un saint ?
- moi j'ai confiance à mon mari et tout ce que tu dira ne pourra pas m'inciter à chasser cette fille. Elle restera ici je ne demande pas ton avis.
- tu joue avec le feu seynabou. Je t'aurai prévenu.
- merci.
- bien.
Ne réussissant pas à convaincre sa soeur elle décide de rentrer.
Au moment où elle passait la porte qui menait à la cour, elle décide de faire un tour dans la chambre de fatoumata. Cette dernière s'est levé des qu'elle la vue.
- sache une chose, je vais te pourrir la vie. Tu vas souffrir en un point que tu décidera de partir par toi-même. Tu ne restera pas ici trop longtemps espèce de pétasse. Bientôt tu aura de mes nouvelles.

A suivre...

L'épouse Du GouverneurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant