L'épouse Du Gouverneur

CHAPITRE 20

- alors comme ça c'est toi la petite amie de talla?
- je peux expliquer.
- expliquer quoi? Que tu te moques de lui? Que tu l'aimes pas et que tu sors avec lui pour m'approcher?
- je te jure je ne savais pas. Il m'a présenté Souleymane mais en aucun moment il ne m'a dit que c'était le gouverneur. Je te le jure je ne savais pas. Je ne savais pas que ici c'était chez toi.
- ok. Tu fais quoi avec talla?
- je l'aime.
- tu fous quoi avec sidy?
- je l'aime.
- putain tu te moques de qui là. Comment peux-tu prétendre les aimer tu as deux cœur ou quoi?
- je ne sais pas et je ne peux l'expliquer mais c'est différent avec chacun d'eux.
- et tu veux les avoir tous les deux? Je ne te laisserai pas te jouer d'eux. Tala est comme un frère pour Jule et je ne vais pas permettre que tu joue de ses sentiments. Et sidy tu sais que c'est un frère pour moi. Ils sont tout les deux importants pour moi. Je ne sais pas ce que tu compte faire mais tu vas rompre avec l'un d'entre eux je m'en fiche de qui ça va être ce n'est pas moi qui vais choisir pour toi. Et après tu vas raconter à celui que tu as choisi ta vie et je te préviens toute ta vie sans rien omettre. Sinon c'est moi qui vais le faire et tu vas pas apprécier.
- s'il te plaît mata.
- c'est mon dernier mot.
- donne moi un peu de temps s'il te plaît. Je ne peux pas perdre sidy sinon mon père va s'en prendre à moi.
- comment ça?
- je ne peux rien te dire mata mais sache que tout ceci c'est ta mère qui l'a voulu.
- tu choisis maintenant ou si mon mari et talla reviennent par ici je leur dirai tout.
- je ne peux pas. Je ne sais pas qui j'aime vraiment.
- je m'en fou je te dis tu choisi ho attend je m'en fou ne choisi pas de toutes façons je vais dire la vérité à tala.
- sois pas égoïste mets-toi à ma place. tu ne t'es pas levé un beau jour pour dire à ton mari qui tu étais.
- qui j'étais oui qui j'étais car j'avais déjà abandonné et ça avant d'entretenir une relation avec lui. Je ne vais pas te laisser faire l'erreur que j'ai fait avec Ousmane. Toi tu sors avec deux hommes tout en continuant de te vendre. Tu vas devoir dire la vérité mentir ne te servira à rien ça ne fera que te détruire et détruire les personnes qui t'aiment. Tu es entrain de te moquer de deux personnes qui t'aiment et elles ne le méritent pas. Je ne sais pas ce que tu compte faire mais je vais dire à talla la vérité.
- quelle vérité? Demande talla qui vient d'entrer.
- tu peux nous laisser? Demande Astou à mata.
Cette dernière la regarde longuement avant de sortir.
- ils ont besoin de discuter... dit mata à son mari qu'elle croise devant la porte.
- hum de quoi?
- sois pas curieux tu le saura après qu'ils aient fini. Que penses-tu du cadeau que je t'ai envoyé?
- ma femme a eu 19,5 à son devoir waouw tu mérite un cadeau dans la chambre.
- hum dans la chambre. J'ai hâte.
Dix minutes après mata aperçoit sa sœur sortir et se diriger vers la sortie, seule.
- il se passe quoi? Questionne Jule.
- je vais voir.
Mata se lève et Jule la suit. Ils retrouvent talla assis la tête entre les mains.
- il t'a tout dit? Questionne mata
- oui enfin je crois j'arrive pas à y croire.
- vous parlez de quoi là? Demande Jule.
- Astou est la demi-soeur par alliance de mata.... répondit talla.
- quoi? Comment ça?
Jule semblait perdu alors talla lui raconte tout.
- c'est pas croyable et justement il a fallu que ça tombe sur toi.
- désolé pour le dîner. Je rentre à demain.
- attend talla on doit en parler.
- pas maintenant.
Mata voulu l'arrêter mais Jule lui fait signe de le laisser partir.
- il a besoin de temps laisse le c'est pas facile à digérer.
- mais c'était mieux qu'il l'apprenne maintenant non? J'ai forcé Astou à le lui dire car je n'ai pas voulu qu'elle fasse les mêmes erreurs que moi. Et j'allais pas la laisser se moquer de talla qui est comme un frère pour toi et qui me protège comme un grand frère.
- si elle a avoué la vérité à tala c'est parce-qu'elle doit l'aimer non?
- je ne sais pas vraiment.
Tala n'arrivait pas à croire à tout ce que Astou venait de lui dire. Pourquoi sur tout les hommes il a fallu que ce soit sur lui qu'elle tombe. Il n'arrive pas à savoir si Astou l'a choisi pour approcher sa sœur ou si elle disait vrai et l'aimait. Pourtant il n'a jamais décerné la tricherie dans ses yeux. En plus Astou n'a même pas attendu qu'il dise quoi que ce soit. Elle a tout déballé et est partie.
De son côté Astou déambulait dans la rue comme si elle n'avait plus où allait. Jamais l'idée d'arrêter ce qu'elle faisait ne l'avait effleuré l'esprit mais après avoir parlé avec mata c'est comme si c'était une évidence. Elle aussi mérite une vie tranquille loin de ces hommes qui l'ont utilisé toute sa vie.
Voulant en finir pour de bon, elle appelle sidy et lui donne sa position. Celui-ci l'a retrouvé quelques minutes après.
Comme elle l'avait fait avec talla, elle avoue tout à sidy.
- alors tu es une prostituée? Une prostituée? Donc moi je sortais avec une prostituée? Je partageais la fille que j'aimais avec d'autres hommes? Mon Dieu.
- attend ce n'est pas tout laisse moi terminer. Ce jour là quand on t'a rencontré accompagné de ta mère la mère de mata m'a forcé à te demander ton numéro pour qu'on soit plus intime.
- pourquoi?
- ton père était l'un des clients les plus généreux et vu son poste il protégeait leur business et leur apportait des clients riches.
- mon père? Tu veux dire que mon père est un client? Ne me dis pas que tu as couche avec lui.
- non. Je ne l'ai rencontré qu'une seule fois quand j'étais venu chez toi. Je n'ai jamais rien fait avec lui. Tout ce que assy voulait c'était de t'utiliser afin de menacer ton père le jour où il voudrait les quitter.
- mon père! Tu sais à quel point ma mère t'apprecie?
- je sais et j'ai honte à chaque fois que je la vois. À chaque mot que je prononce à chaque pensée à ton égard tu ne peux pas savoir ce que je ressens au fond de moi. Je sais je suis une mauvaise fille et peut-être même je ne mérite pas de la compassion venant de toi, je ne mérite même pas ta pitié car après tout je ne suis qu'une vulgaire prostituée qui s'est joué de toi.
Sans lui répondre, sidy se lève du banc et rejoint sa voiture. Il roulait vers son appartement en évitant de penser à ce venait de lui dire cette fille qu'il avait tant aimé et continuera sûrement d'aimer.
Durant tout le trajet de la maison à l'école, talla n'avait pas prononcé un mot. Cette situation déplaisait à mata mais elle n'osait pas prononcer un mot.
Au moment où elle descendait de la voiture. Mata aperçu Adji qui descendait elle aussi de sa voiture. Elle remarque qu'elle porte des lunettes de soleil. Elle ne l'a jamais vu en porter surtout de si bon matin.
Quand Adji la voit , elle se dirige vers la porte. Mata hâte le pas vers elle.
- Adji cava?
Elle répond pas et continue à avancer mais mata la rattrape.
- hey marche lentement.
- je ne suis pas d'humeur.
- c'est quoi le problème ?
- s'il te plaît laisse-moi.
- attend tu vas nulle-part dis-moi ce qui ne va pas?
Elle se retourne vers mata et celle-ci enlève les lunettes. Ce qu'elle voit l'a fait crier d'horreur.
- comment C'EST arrivé? Qui t'a fait ça?
- ce ne sont pas tes oignons
- si sont mes oignons alors tu vas me dire.
Les élèves qui passaient s'attarder à les regarder alors mata a pris sa main et elles se sont éloignés de l'école.
- dis-moi s'il te plaît qui t'a fait ça.
Elle ne répond pas et éclate en sanglots.
- non ne pleure pas ici.
Se fichant des cours qu'elles risquent de manquer mata hèle un taxi et y entre avec Adji qui pleurait.
Une fois chez elle, mata l'a fait entré dans le salon.
- raconte moi s'il te plaît. Qui t'a frappé ?
- ma mère.
- ta mère? Pourquoi elle ferai ça?
- ce n'est pas de sa faute elle ne va pas bien.
- comment ça?
- elle est malade. Elle n'a pas toute sa tête depuis qu'elle a perdu sa fille.
- tu as une sœur morte?
- personne ne sait j'étais jeune et à ce que mon père m'a dit on était sorti ensemble et je suis revenue sans ma sœur. Ma mère n'a pas tenu le coup et elle me prend pour responsable. Tout mon enfance j'ai essayé de la plaire mais c'est comme si j'existais pas. Quand elle avait des crises elle me frappait. Mon père n'a jamais voulu l'emmener dans un hôpital psychiatrique car il l'aimait. Il ne s'est même pas remarié. Hier elle a encore eu une crise et elle m'a frappé je suis tombé et voilà.
- suis désolé pour toi.
- c'est ma mère je l'aime malgré tout mais c'est vraiment injuste que mes parents me prennent pour responsable de la disparition de ma sœur alors qu'elle était même plus âgée que moi.
- ne pleure pas. Je vais t'aider à soigner ça.
Elle part dans sa salle de bain et ramène le matériel nécessaire pour soigner le petit creux qu'elle avait à côté de l'oeil gauche.
- pourquoi tu fais ça pour moi? J'ai toujours été désagréable avec toi.
- ce n'est pas important. Aujourd'hui on va faire l'école buissonnière. Bon je vais nous préparer un bon petit déjeuner.
- j'ai pas vraiment envie de manger tu sais.
- quand tu me verra manger ça te donnera l'envie.
- tu crois?
- tu reste ici ou tu m'accompagne dans la cuisine ?
- je viens.
Elle pose ses affaires et suit mata dans la cuisine. Après le petit déjeuner elles sont retournés dans le salon.
Avant l'heure à laquelle elle devait descendre, mata appelle talla pour lui dire de ne pas aller à son école. Talla ne sachant pas pourquoi mata est rentré sans lui est allé là-bas pour voir si tout allait bien.
Il n'a été rassuré que quand il a vu mata entrain de discuter avec cette amie qu'il ne la connaissait pas.
- je pensais qu'il t'était arrivé quelques choses c'est pourquoi je suis venu mais je vois que tout va bien.
- oui. Je te présente Adji mon amie Adji lui c'est talla un ami de mon mari.
- salut Adji tu vas bien? C'est quoi ce que tu as sur le visage.
- elle est tombé des escaliers de l'école c'est pourquoi j'ai fait l'école buissonnière pour l'aider.
Tala regarde mata puis Adji comme s'il attendait une réponse de sa part.
- je suis tombé... dis Adji à talla
- ha fallait aller à l'infirmerie de votre école. Pourquoi tu laisse celle là jouer à l'infirmière avec toi?
- elle a été gentille avec moi.
- ça c'est la gouverneureuse...dit talla.
- la quoi? Questionne Adji un peu perdu.
- elle n'est pas au courant... avoue mata.
- au courant de quoi? Demande Adji.
- mon mari est le gouverneur.
- quoi? Et tu m'invite chez toi?
- on se calme j'ai dit gouverneur pas président.
- je vais dire à ton mari que tu minimise son poste.... lance talla d'un air moqueur.
Talla est resté avec eux un peu puis quand Adji décide de rentrer, mata lui demande de la déposer. Elle prend son numéro question de l'appeler plus tard.
Après sa sieste elle l'appelle pour voir si tout allait bien. Adji la rassure et lui dis qu'en ce moment sa mère était devenu lucide.
Adji essayait de prendre soin de sa mère même si celle-ci a une infirmière à sa disposition. Sa mère pouvait rester des semaines sans faire une crise mais il suffit qu'on prononce le nom de sa fille pour qu'elle rechute.
Quand Adji est revenu elle lui a demandé ce qu'elle avait au visage alors elle a donné l'explication que Fatoumata avait donné à talla. C'était sa mère malgré tout.
(...)
- j'ai parlé de ta sœur au procureur... lance Jule en sortant de la salle de bain.
- quoi? Pourquoi tu as fait ça?
- l'enquête est au point mort là. Ils ont besoin de quelque chose et ta soeur peut servir. Elle peut démasquer tes parents et personne ne va la soupçonner.
- non tu n'as pas voulu que je m'expose et là tu veux Astou risque sa vie? Non.
- ce n'est pareille.
- c'est quoi la différence? Le fait qu'elle ne soit pas ta femme. Qu'importe comment elle est, il y'a aussi des gens qui l'aiment. tu ne devais pas parler d'elle au procureur.
- mata.....
- je crois savoir comment les avoir.
- comment?
- quand ils recrutent des filles sans expérience et très jeunes c'est eux même qui les forme. Modou va coucher avec la fille tandis-que ma mère filme tout. Ils mettent tous ça dans un coffre qui se trouve dans la maison, dans la chambre de ma mère. Ils montrent cela aux filles leur disant que si un jour elles abandonnent ou parlent les vidéos seront éparpillés sur le net et montrés à leur famille. Je connais le code secret si je réussis à entrer là-bas je peux récupérer les vidéos.
- non hors de questions que tu y ailles..
- je vais y aller Jule.
- j'ai dit non tu vas pas le faire. Tu vas pas le faire.
- si
- tu vas pas le faire et c'est mon dernier mot Fatoumata Ndoye. On en reparle plus.

À Suivre.....