Ma fenêtre

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Je regarde par la fenêtre, il doit être environ 22h mais le soleil finit de se coucher, éclairant encore le ciel de sa pâle lueur. Depuis que je suis ici, c'est devenu presque un rituel de contempler le quartier si tranquille face au vent qui se lève. Les maisons sont comme des totems, immobiles, observant le moindre de mes gestes avec discrétion. Comme tout le reste en fait. Tout le reste sauf les oiseaux qui passent parfois au dessus du quartier et sauf les buissons et les nuages secoués et pousses par le vent. Ce sont tous trois des éléments appartenant à la nature, comme s'ils étaient libres, eux, alors que tout le reste est figé dans le temps et dans l'espace, comme si tout ce qui a été créé par l'homme était coincé dans une cage invisible. Peut être que sans cette cage, les maisons aussi s'envoleraient , avides de frissons et d'aventure. Je me demande si moi aussi j'appartiens à une de ces cages, je me sens libre pourtant mais ça pourrait expliquer pourquoi je suis si jalouse et admirative des oiseaux et des nuages. Les oiseaux, les nuages et les buissons d'ailleurs, sont tous dirigés par une chose : le vent. Le vent est pour moi le plus puissant des éléments : éteignant le feu, soufflant sur la mer, balayant la terre. J'ai souvent eu l'impression qu'il guidait chacun de mes pas, chacun de mes gestes. C'est même pour moi une allégorie de la vie, passant si rapidement, si futile, mais tellement puissant. On est parfois bercés par une douce brisé d'été, d'autrefois secoués par une bourrasque et, quelques fois, poussés par des rafales. Pour toutes ces raisons, quand je regarde par ma fenêtre, je ne regarde pas mon quartier, certains diraient qu'il paraît mort, je dirais tout le contraire.
Quand je regarde par ma fenêtre, je vois ma vie.

Pensées ÉparpilléesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant