Voilà.
Il y a un mur gris. Le mur est gris. A la base du mur gris, il y a les traces d'un ancien parquet.
Le mur gris a entendu, il a vu. Le parquet a absorber son ombre. Le décors en coulisse perçoit et interprète la scène. Les rideaux cache le laboratoire, et a travers les échos on aperçoit l'histoire.
La pièce n'est pourtant pas grise, il n'y a qu'un Mur gris. Les Autres Murs eux sont couverts de lettres et de pages d'histoires déchirées. Il est arrivé plusieurs fois qu'un visiteur reste dans la pièce à lire les missives couchées sur le mur. Chaque visiteur y laisse une trace. Certains, après avoir absorbé l'atmosphère incertaine de la pièce commence à rédiger la musique mentale d'une lettre.
En général les lettres sont destinées à un être aimé; ici, on ne raconte la plupart du temps que ses regrets, il y a sans doute d'autres pièces, avec probablement un mur un peu moins gris.
Le mur gris veille en général a ce qu'aucun visiteurs ne puissent reconnaitre son précédent. Il n'y a dans la pièce ni encre, ni bureau. Les lettres sont digérés par la pensée et archivées dans une large bibliothèque.
Dans la Bibliothèque des lettres et des pensées, il n'y a jamais de phrases construites.
La pensée constante et inlassable ne permet généralement pas un récit construit . La Bibliothèque se saisit des bribes et des idées puis les tissent.
Le mur gris veille en général a ce qu'aucun visiteurs ne puissent reconnaitre son précédent.
Dans l'espace restreint de la pièce au Mur gris on ne compte pas. Le Temps n'est visiteur qu'au dernier grain. Le Temps ne se dépense pas, il ne se dénombre pas et il ne parvient jamais a rattraper la Bibliothèque.
Un mythe raconte que le Temps et la Bibliothèque se serait croisés un jour et se seraient embrassés entrainant à la création des pièces au Mur Gris.
Depuis, la Bibliothèque et le Temps ne se pourchassent plus.
A travers la pièce aux lettres et au Mur gris on entend désormais un cris.
Ce cris est quasi-inaudible, si l'on ne se montre pas vigilant on ne peut l'entendre. Une oreille inexpérimentée pourrait se méprendre à dire qu'il s'agit d'un cris distinct, sans émotion et qu'il n'y a pas de quoi en épiloguer.
C'est ta conviction à croire en la réalité qui l'a fait exister.
Avant de crier des paroles sans sens, Loth Oscar Grimms chuchotais sa lettre. L'ennemie de sa logique avait été de commencer à rédigé la fin avant de débuté sa missive. Il s'était alors retrouver seul, plonger dans les limbes de sa réflexion et avait fini par se perdre entre ce qu'il voulait dire et ce qu'il pensait juste de dire.
Loth Oscar Grimms avait toujours su se jouer des mots. il trouvait amusant d'imbriquées les phrases et d'observer l'ensemble; son sens de la paraphrase. Cependant, il ne sut jamais décrypter et comprendre les phrases qui parlaient de lui-même.
Enfermé dans la pièce au Mur gris, il avait d'abord commencer à lire les lettres. Et comme on se reconnait dans un horoscope, il régla mentalement chaque lettre à une seconde de sa vie, et créa des situations qui résonnaient avec ce qu'il percevait.
Après avoir lu et vécu minutieusement chaque phrase, il décida à son tour de plonger dans l'absurdité du mur gris.
D'un esprit pratique Loth Oscar Grimms classa les éléments, il les hiérarchisa et ainsi il espérait trouver une uniformité dans ses émotions.
Il voulu débuter simplement, mais ne sachant à qui s'adresser, il commença par les remerciements. Il clôtura sa lettre puis se laissa bercer par le rythme maladroit de son intention.
Au fur et à mesure qu'il déversait ses pensées, il perdit le sens de l'honnêteté et ne parvint plus à faire la différence entre ce qu'il ressentais et ce qu'il écrivais.
Submerger, il recommença sa lettre.
Cette fois, en clôturant ses premiers mots, il pensa à un destinataire.
Lorsqu'il avait lu les lettres un peu plus tôt dans la salle. Si on peut dire « tôt » dans un espace sans temporalité. Il avait été frappé par l'anonymat des souvenirs pourtant si spécifique d'une vie encrée dans le papier.
Lorsque Loth Oscar Grimms s'assit et restructura sa lettre, il ne put échapper à la pensée étroite de son rôle de conteur omniscient. Il se demanda si toutes les histoires avaient finalement étés écrites par d'autres comme lui, qui enfermés face au Mur gris n'avait pour seule intention ces citations.
La pensée interrompu par la suivante, il se rattrapa à la lettre et commença doucement son récit.
Il savait qu'il commençais l'oeuvre d'une vie, mais il savait aussi qu'il ne s'arrêterait que lorsque le moment lui serait venu de se lever et de mourir.
Loth Oscar Grimms, par peur de se perdre à nouveau recommença à chuchoter.
« ralenti » disait-t-il lorsque son esprit empresser par la vague de la pensée suivante lui échappait.
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le léthé
General FictionLoth Oscar Grimms est dans une Pièce. Il connait son rôle et il va le jouer jusqu'au bout, jusqu'a ce qu'il ne reste que des cendres.