⁹| ✮

184 12 3
                                    

⁹ | 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝙽𝚎𝚞𝚏

⁰² ⁰² ² ⁰ ² ²

¹⁶⁵⁵ ᵐᵒᵗˢ
___










|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|










_____

TOORU ROUGISSAIT, il avait les yeux brillants et le regard fuyant. Hajime était gêné, il sentait son cœur se resserrer, s'étirer puis s'activer là où il était. C'était étrange mais pas nouveau, si habituel mais si extravagant. Lorsqu'il ne regardait pas ses yeux noisette, il se plongeait dans l'admiration de ses lèvres. Elles étaient douces, désormais il en avait la certitude. Elles étaient fines et parfumées, ça, il le savait déjà, c'était si évident. Hajime était chanceux, il avait pu y goûter de son propre égoïsme. Et il finissait par en devenir un avare, allait il les chérir d'un regard harmonieux et les désirer comme si elles étaient des pierres précieuses qui n'appartiennent qu'à lui ?

Il ne résista pas bien longtemps en réalité, ses idées étaient accablantes et manifestement nombreuses, bien trop nombreuses. Mais sur lesquels s'était-il penché ? Aucune. Elles venaient tout juste de se manifester.

C'était mal, c'était vraiment mal.

Il n'avait pas fini d'établir ses pensées ni même ses idées qu'il s'était fondu sur les lèvres du plus grand. Que diable avait-il pu comprendre ? Il l'aimait, mais lui ne le savait pas. Ce n'était pas une excuse convenable. Son visage l'avait attiré, ses lèvres plus qu'une quelconque chose.

Oikawa n'avait aucune idée de ce qui l'avait poussé à l'embrasser, il n'avait rien fait non ? Mais s'en inquiétait-il réellement, bien sûr que non. Il ne réfléchit pas, il agit. Et, même s'il ne comprend pas, il sourit. Et là, il souriait franchement.

Ce fut le châtain qui s'était mis à assouvir son désir, effleurer les lèvres d'Iwaizumi d'un baiser qu'il lui destinait depuis des années. Son vœu le plus cher s'était peut-être enfin exaucé, sans doute il n'y pensait pas.

Il dessina sur son visage, passant de sa joue rougit à ses lèvres rosées, se délectant de sa réaction. Iwaizumi ne bougeait pas, il regardait Oikawa dans les yeux. L'avait-il déjà fait auparavant, qui plus est d'une telle sincérité ?

Il fronça les sourcils, on ne perd pas les vieilles habitudes.

         —     Embrasse moi Iwa-chan.

Il répondit sans même y réfléchir.

         —     Ne me dis pas ce que je dois faire Oikawa.

Et soumis à ses ordres, il s'y était attelé non sans un sourire espiègle de son meilleur ami.

S'il ne devait pas mentir, se contenter de dire toute la vérité en une seule poignée de mots. Qu'aurait-il dit ? Qu'aurait-il murmuré à Tooru ? Qu'il l'a toujours aimé même s'il ne le voyait pas, c'est ce à quoi il avait pensé en premier lieu. Mais en réalité, l'a t'il réellement toujours aimé, ou n'a t'il pas simplement appris à le faire. Comme on apprend à écrire. Ce fut juste naturel. Le plus dur, comme s'il devait retirer les roulettes de son vélo lorsqu'il était enfant, était de s'en rendre compte par lui-même. Il ne fallait pas prendre en compte Hanamaki et Takahiro qui lui hurlait à longueur de journée qu'il se voilait la face, sinon le "lui-même" n'aurait plus aucun sens.

Personne n'avait su le moment où tout avait dérapé. Quand la porte avait claqué dans un bruit sourd, entraînant les deux adolescents dans la chambre. Quand Tooru pensait rêver, Iwaizumi commença à murmurer des mots qu'il ne comprenait pas, à caresser, embrasser, suçoter sa peau découverte. Ou, lorsqu'ils avaient fini par se dévêtir inconsciemment, les yeux plongés dans une luxure qui scellait leur vision derrière un mur immense. Le souffle haletant, chevrotant. Et leur corps transpirant d'un désir commun, d'une envie irrésistible.

𝙲𝚎 𝙶𝚊𝚛𝚌̧𝚘𝚗  •𝕀𝕨𝕒𝕆𝕚•Où les histoires vivent. Découvrez maintenant