[3 août 2005]
AYATO REGARDAIT SON TÉLÉPHONE
depuis une bonne demi-heure. Les yeux fixés sur les chiffres qui défilaient, il soupirait.Sa sœur était en retard, comme à son habitude. Il hésita à retourner à leur appartement pour la ramener au festival du quartier, mais se ravisa.
Pachin n'allait pas pouvoir y assister, et connaissant la brune, elle allait sûrement passer la soirée à faire la gueule et à penser à son ami enfermé. Au pire, elle ne viendrait pas du tout.
Il ne comprenait pas vraiment pourquoi elle en faisait tout un pataquès, à vrai dire. Mais il fallait avouer qu'il n'était pas vraiment proche du blond, et que des amis, il n'en avait pas tant que ça. Pas aussi proches que Pachin et Haiko, en tout cas.
Il repensa à la période où tout le monde pensait que les deux amis étaient amoureux. Ils étaient toujours collés l'un à l'autre, et quand l'un était absent, l'autre s'inquiétait pour lui et demandait de ses nouvelles à tout le monde. Pachin venait même souvent leur donner un coup de main pour gérer leur petit frère, quand leur mère partait faire un énième week-end en amoureux avec son Sadao.
Lui aussi avait soupçonné une relation plus que platonique entre sa sœur et le blond, mais il s'était vite rendu compte qu'il s'était trompé. Ils étaient simplement amis, et naturellement, Peyan était venu se raccrocher au duo.
Non sans mal, car, au départ, il n'aimait guère l'adolescente et les liens qu'elle nouait avec son meilleur ami.
Ayato fouilla la foule qui l'entourait du regard, cherchant justement Peyan. D'habitude, il était toujours dans les premiers sur les lieux, or il semblait absent.
C'était étrange.
Il repéra Draken et le nouveau, Hanagaki, un peu plus loin devant lui, accompagnés de deux filles. L'une d'elles était Emma, et l'autre, il ne la connaissait pas. Elles s'étaient vêtues de kimonos pour l'occasion, et s'étaient fait de belles coiffures.
L'Inoue se demandait si Haiko était en retard parce qu'elle se faisait belle, elle aussi. La jeune fille aimait les beaux vêtements, ça n'était un secret pour personne.
Alors, quand il la vit enfin arriver, habillée des vêtements qu'elle avait enfilé le matin même avant d'aller rendre visite à Pachin, il fut surpris.
Le seul effort qu'elle avait fait était une queue de cheval maladroitement attachée, sûrement à la hâte.
Ça aussi, c'était étrange.
Et derrière elle, marchait un garçon. Plus petit qu'elle, portant des lunettes qui lui créaient un regard acéré, et le visage figé en une expression glaciale.
Il ne le connaissait pas. Or Ayato savait tout de tous les amis de sa sœur.
Il les regarda s'approcher de lui, interloqué.
Haiko avait un comportement bizarre. Elle ne souriait pas, malgré l'ambiance chaleureuse qui régnait. Au contraire, elle paraissait tendue, voire méfiante.
La garçon qui l'accompagnait afficha un sourire, avant de tendre la main au jeune Inoue. Ce dernier jeta un coup d'œil à sa sœur, avant de serrer lui serrer la main.
- Tu dois être le frère d'Inoue, moi c'est Kisaki, se présenta le blond à lunettes.
Son sourire était faux. Ayato sentait les yeux bleu glacier de ce type le scruter, analyser chacun de ses mouvements.
Louche. Ce gars était louche.
Le garçon aux cheveux verts fit alors mine de rien, et plaqua un immense sourire sur ses lèvres.
- Enchanté Kisaki ! Ma sœur m'a tellement parlé de toi, j'avais hâte d'enfin te rencontrer, répondit-il, d'un ton enjoué.
Le blond parut surpris, et regarda Haiko, qui esquissa un rictus nerveux.
Puis il reporta son attention sur Ayato, retrouvant son faux sourire.
Ce Kisaki ne savait pas faire semblant, contrairement à l'Inoue.
- Oh euh... Oui, Inoue m'a beaucoup parlé de toi aussi, mentit-il.
Ses yeux n'étaient plus inquisiteurs, et semblaient désormais se poser n'importe où sauf sur lui.
À présent, c'était au tour du membre du Toman de scruter ses réactions, sans perdre son regard amical.
S'il y avait une chose pour laquelle Ayato Inoue était doué, c'était jouer les idiots.
Et à ce jour, même sa sœur se faisait duper.
Chose dont il était fier.
Du coin de l'œil, il aperçut que cette dernière se tordait les doigts de façon frénétique. Il aurait voulu la prendre à part, lui demander qui était ce mec et ce qu'il se passait, mais il n'en eut pas le temps.
Haiko posa sa main sur l'épaule de Kisaki, avant de proposer d'un air peu assuré s'il voulait aller à un stand en particulier.
Rapidement, les deux adolescents partirent, laissant en plan Ayato.
C'était la première fois qu'il voyait Haiko aussi nerveuse. Elle avait l'air déjà préoccupée plus tôt dans la matinée, mais ça avait l'air d'empirer.
Il commença à les suivre, dissimulé dans la foule, avant de se rendre compte que Mikey était absent.
Il n'était pas venu avec Draken ou sa sœur Emma, et Ayato ne l'avait pas aperçu. Et pour rien au monde, le petit blond ne louperait cette fête.
Ça faisait trop de choses bizarres en à peine une demi-heure.
À présent, le garçon était certain que quelque chose allait se passer. Quelque chose de grave.
Il sentit une goutte tomber sur son nez.
Il pleuvait.
Et désormais, les autres étaient introuvables.
Takemichi avait disparu, tout comme Draken. Haiko s'était enfuie avec le gamin louche, et les autres n'étaient pas venus.
Ayato se retrouvait seul, au milieu des inconnus venus profiter du festival. Des rires résonnaient, la musique battait son plein, mais l'adolescent n'entendait que son cœur battre, accélérer la cadence au fur et à mesure que les secondes passaient.
Il était trempé jusqu'aux os, planté dans l'allée. Ses cheveux verts gouttaient sur ses épaules, son t-shirt lui collait à la peau.
Ses yeux parcouraient les alentours, à la recherche de quelque chose ou de quelqu'un de louche.
Ce fut là qu'il l'aperçut.
Peyan était venu, finalement.
Le blond fendait la foule d'un pas rapide, et son visage crispé contrastait avec ceux joyeux des passants.
Il avait revêtu son uniforme.
Et avait mis ses tasuki, signe qu'il allait se battre.
Le cœur d'Ayato loupa un battement.
La rumeur courait que des pro-Mikey refusaient la réconciliation entre le boss du Toman et son meilleur ami, et que certains comptaient s'en prendre à Draken.
L'adolescent n'y avait pas fait attention, certain que les choses se calmeraient rapidement.
Mais il avait tort.
Les pro-Mikey allaient passer à l'action.
Et Peyan était à l'origine de tout ça.
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SUPREMACY | tetta kisaki fanfiction
Fanfiction𝘺𝘰𝘶 𝘥𝘰𝘯'𝘵 𝘩𝘢𝘷𝘦 𝘭𝘰𝘯𝘨 𝘪 𝘢𝘮 𝘰𝘯 𝘵𝘰 𝘺𝘰𝘶 𝘵𝘩𝘦 𝘵𝘪𝘮𝘦, 𝘪𝘵 𝘩𝘢𝘴 𝘤𝘰𝘮𝘦 𝘵𝘰 𝘥𝘦𝘴𝘵𝘳𝘰𝘺 𝘺𝘰𝘶𝘳 𝘴𝘶𝘱𝘳𝘦𝘮𝘢𝘤𝘺 SUPREMACY, ou quand des enfants jouent avec des armes