CHAPITRE UN

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[18 juin 2004]

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[18 juin 2004]

SUR LE RÉVEIL,
l'aiguille indiquait trois heures du matin. Haiko souffla, avant de se retourner. Comme souvent ces derniers temps, elle ne cessait de se réveiller au beau milieu de la nuit, et devait se battre pour se rendormir. Elle enviait Ayato, qui, couché au-dessus d'elle, ronflait bruyamment, un bras pendant dans le vide.

Pour la énième fois, elle poussa un soupir agacé. La main fermée sur la croix qu'elle portait en collier, l'adolescente fermit les yeux... Pour les rouvrir cinq minutes plus tard, énervée de ne pas être capable de s'endormir.

Un filet de lumière traversait l'entrebâillement de la porte de leur chambre, et les voix d'un jeu télé lui parvenaient aux oreilles, accompagnées d'un ronflement sonore : sa mère s'était encore endormie devant ses émissions stupides. Silencieusement, Haiko entreprit de se lever, en faisant bien attention à ne pas toucher le bras de son frère.

Ce dernier émit un grognement, ce qui eut pour effet de la figer sur place ; heureusement, il ne se réveilla pas, et sa sœur put sortir de la chambre sans souci.

Dans le salon, leur mère était affalée sur le canapé, endormie dans une position ridicule tandis que les candidats d'un jeu stupide poussaient des cris en voyant les plats tous plus dégoutants les uns que les autres qu'ils devaient avaler.

Des bouteilles de bière jonchaient le sol près du canapé, et de la vaisselle sale traînait sur la table basse. Comme toujours.

Le plus silencieusement possible, Haiko entreprit de ramasser les bouteilles, pour les mettre dans un sac plastique. Puis elle enfila ses chaussures, sa veste, et descendit les escaliers de l'immeuble quatre à quatre. Quand elle poussa finalement la porte d'entrée, un vent frais et bienvenu l'accueillit.

La nuit était calme, chose peu habituelle dans leur quartier. Habituellement, c'était l'heure où les quelques voyous du coin venaient régler leurs comptes, d'autant plus que monsieur Tanaka, leur voisin du dessous, avait une réputation de chef de bande. Autant dire que les nuits étaient rarement aussi calmes que celles-ci.

Et Haiko comptait bien en profiter. Respirant l'air frais à pleins poumons, elle sortit un paquet de cigarettes de sa poche, dans lequel se trouvait un briquet. Il était rare qu'elle ait ce genre de moments bien à elle, où elle pouvait enfin souffler et faire ce qui lui chantait.

Sa première clope, c'était monsieur Tanaka qui lui avait offerte. Après une énième soirée à s'occuper de son petit frère et à ranger l'appartement pendant que leur mère cuvait, la pré-adolescente s'était assise sur les marches de l'entrée de l'immeuble et s'était mise à pleurer, fatiguée de tout ce merdier.

Monsieur Tanaka l'avait remarquée, et s'était assis à côté d'elle, silencieux. Le quarantenaire avait des éclaboussures de sang sur sa chemise, et des égratignures se mêlaient aux rides qui commençaient à strier son visage ; manifestement, il revenait d'une bagarre, et, vu l'éclat qui illuminait ses yeux, il avait gagné.

SUPREMACY | tetta kisaki fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant