Chapitre 4

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Elle était maintenant seule, dans la nuit, dans un endroit inconnu avec comme seul moyen de locomotion un radeau, sans oublier le fait que c'était une nuit de tempête.
Le radeau tanguait dangereusement, heureusement pour Lise, elle n'avait pas le mal de mer. La tempête avait un avantage ; le radeau avançait vite avec le vent et elle s'échouerait sûrement sur une île proche dans peu de temps, mais rien n'était sûr. Le temps passa et chaque minute paraissait comme des heure, elle avait les poings serrés sur les poignées du radeau et n'attendait qu'une chose ; pouvoir marcher sur la terre ferme.
La fatigue commençait à sérieusement la gagner, elle avait besoin de recharger ses batteries mais il était trop risqué de sortir le carburant de son sac par cette tempête, perdre son sac serait du suicide à ce point là. Ses yeux se fermaient tout seul, elle essaya de rester éveillée mais elle se sentait tellement faible, sans carburant pour remplacer son sang, ses muscles ne pouvaient pas fonctionner. Elle lâcha les poignées et tomba de fatigue.

Lise ouvrit ses yeux, encore faible, usant de ses dernières batteries. Le jour s'était levé tôt, il faisait encore gris mais au moins on y voyait quelque chose. Elle ouvrit son sac, prit un sachet du précieux carburant et ouvrit le compartiment sur son bras. Elle injecta le carburant dans son corps et sentit l'énergie lui revenir à nouveau. Elle regarda autour d'elle, elle s'était échouée sur une plage vide. C'était la première fois qu'elle en voyait une. À son époque, avec la surpopulation, les plages vides s'étaient faites de plus en plus rares, et comme Lise n'avait plus aucun souvenirs de son enfance, elle ne se souvenait pas avoir déjà vu une plage aussi vide et propre.
C'est comme si l'île sur laquelle elle était atterrie était complètement déserte. Elle se leva et enjamba le radeau qui avait l'air d'avoir poussé son dernier souffle. Qui sait ce qu'il se serait passé si il n'y avait pas eu cette île ? Pour l'instant ce n'était pas sa priorité, il fallait qu'elle trouve un habitant pour lui demander où elle se trouvait. Lise était sale, trempée et frigorifiée, ses vêtements trop grand étaient froissés et abîmés à cause de la tempête. Elle marcha lentement en se frottant les bras dans l'espoir de se réchauffer mais rien n'y faisait. Pour se réchauffer, la seule manière pour elle était de prendre un bon bain chaud, ce qui était rare car Jerry n'avait pas assez d'argent pour ça, la plupart du temps. Elle s'était habituée au froid, son corps ne pouvant se réchauffer naturellement. Elle sortit de la plage et se dirigea vers une immense et très dense forêt, elle n'en avait jamais vu d'aussi grande en vrai, seulement à la télé dans des archives d'époque. Avec un peu d'appréhension elle escalada les quelques gros rochers qui jonchaient la fin de la plage et s'enfonça dans la forêt. On était en plein automne et les feuilles des arbres étaient toutes dans des tons d'orange, des centaines de champignons de toutes sortes poussaient partout dans la forêt et les différents chants d'oiseaux formaient une magnifique symphonie. Jamais Lise n'avait connue une telle tranquillité, elle avait l'impression d'être dans un de ces vieux conte de fée des livres pour enfants. Le soleil brillait d'une lueur orange, il venait de se lever. Elle aurait bien voulu s'allonger dans la mousse et les feuilles et rester là pendant des heures mais il fallait qu'elle trouve du monde, quelqu'un qui puisse au moins lui dire où est-ce qu'elle se trouvait. Elle aperçut un fin chemin de terre au loin et marcha vers lui, elle avait enfin la preuve que cette île n'était pas déserte. Elle suivit le chemin mais ses jambes avaient du mal à suivre, le sel de mer avait sûrement abîmé ses articulations et le froid n'arrangeait rien, de plus, cela faisait déjà plus d'une heure qu'elle marchait sans but. Elle tomba à genoux et regarda le ciel. Peut-être qu'elle ne pouvait pas vivre seule, qu'elle n'était pas assez autonome, que c'était un trop vieux modèle ? Elle ferma les yeux et laissa ses émotions négatives prendre le dessus. Maintenant qu'elle s'était échappée, qu'allait-elle faire ? En valait-ce bien la peine de se donner autant de mal pour au final devoir fuir la police toute sa vie ? Même si cette île avait l'air très isolée, ils finiraient bien par la retrouver en suivant les traces du bateau échoué.
Elle soupira, elle était fatiguée de tout ce qu'elle avait vécu en si peu de temps, elle ferma les yeux et se mise en veille.

AlzedynOù les histoires vivent. Découvrez maintenant