Alzedyn

Chapitre 8

Lise oublia rapidement le baisé d'Eirlys et son cœur qui battait à toute vitesse. Elle avait été si naïve de croire qu'elle avait trouvé des gens qui l'appréciaient, c'était évident que personne ne pourrait l'apprécier après ce qu'elle avait avoué, personne ne pourrait aimer un tas de ferraille bon à être jeter dans la benne à ordure. Emyr ferait mieux de la tuer, tout de suite, avant qu'elle ne fasse du mal à sa famille, même si c'était la dernière chose qu'elle souhaitait. Pas de mourir, mais de perdre les personnes qu'elle aime. Mourir pour elle était choisir la solution de facilité, s'endormir pour l'éternité et ne plus penser à ses problèmes, se boucher les oreilles et cacher ses yeux. Lise mentirait si elle disait qu'elle n'avait jamais pensé au suicide. A vrai dire, elle pensait souvent à ça, lorsqu'elle était seule avec ses pensées. Lise était bien plus déprimée et triste qu'elle ne le pensait, en fait, elle souffrait d'une terrible dépression depuis plusieurs années, causées par de nombreuses choses. Sa perte de mémoire n'arrangeait pas les choses, elle sentait constamment un vide au fond d'elle, il lui manquait tellement de pièce pour compléter le puzzle de sa vie. Un cyborg dépressif, ironique, n'est-ce pas ? C'est ce qu'elle pensait, elle avait exactement le même avis qu'Emyr, elle pensait qu'elle était un monstre, une machine capable de broyer un bras facilement.

Pendant que toute la famille était en train de discuter joyeusement, Lise avait déjà pris sa décision. Elle allait partir, pour se rendre. Car maintenant, sa vie n'avait plus aucune importance, tant que sa famille était en sécurité, c'était la seule chose qui l'importait. Mais comment faire ? Elle n'avait plus de radeau, et surtout, elle n'avait aucune idée d'où elle se trouvait, elle était peut-être à des milliers de kilomètres des États-Unis. Mais peu importe, c'était forcément la bonne solution. De toute façon, ils seraient bien plus heureux sans elle, tout le monde est toujours plus heureux sans Lise.

« Tu vas bien ? Dit Eirlys. »

Depuis un moment, Eirlys regardait Lise, qui était dans ses pensées.

« Je vais bien... ne t'inquiètes pas pour moi.

-Tu resteras avec moi pour toujours, n'est-ce pas ? »

Lise la regarda, l'expression d'Eirlys n'avait rien de malicieux, elle était très sérieuse. Son cœur se serra, elle ne voulait pas la quitter, elle l'aimait trop. Mais elle était obligé, pour son bien, il fallait qu'elle mente.

« Bien sûr. Dit-elle. »

Eirlys sourit, elle la serra dans ses bras.
Lise avait toujours trouvé ça étrange, elle était si petite et pourtant lorsqu'elle l'enlaçait, tout son corps se réchauffait, et c'était comme si tous ses problèmes s'évaporaient.

« Bien, et si nous essayions de retirer cette sois disante puce qui te tracasse tant ? Annonça Eriole.

-Si vous le voulez bien, mais je vais d'abord vous la décrire. »

Lise lui décrivit alors la puce, en se servant comme référence des puces qu'elle avait vu sur d'autres androïdes, si bien qu'Eriole pu se faire une bonne idée de ce à quoi elle ressemblait. La vieille femme l'installa alors sur une vieille chaise sur laquelle elle avait placé un coussin aux motifs étranges. Elle passa alors un bâton d'encens qui dégageait une odeur étrange. Elle ferma les yeux et récita des paroles que Lise ne pouvait comprendre, elle passait le bâton sur tout son corps et s'arrêta sur son bras robotique.

« Je n'arrive pas à capter une présence, je ne peux le faire que si le corps est..humain, sans vouloir te vexer.

-Ça ne fait rien, je savais que ça n'allait pas marcher, de toute façon, mais merci d'avoir pris de votre temps pour essayer, dit Lise.

-Ne saute pas sur des conclusions trop vite, si je n'arrive pas à la détecter sur ton corps, c'est qu'elle doit être sur ton bras, on a déjà repérer une zone, il n'y a plus qu'à chercher !