Et ce jour-là, j'ai compris que personne ne me sauverait des abysses dans lesquelles je m'étais noyée. Parce que j'avais sombré si bas, que toutes les bouées de sauvetage ne suffisaient plus. Les vagues avaient eu raison de moi, m'emportant dans des profondeurs inexplorées. J'étais ce navire qui avait fait naufrage et qui n'avait aucun radeau à qui se raccrocher. J'ai d'abord lutté, nageant à contre courant, me débattant pour laisser la tête hors de l'eau. J'y ai laissé toutes mes tripes, me vidant de mes dernières ressources , sentant mon corps plonger de plus en plus. Alors je me suis laissée submerger, inonder. Je ne criai plus à l'aide, résignée à couler dans les bas fonds de l'oubli.
Je relu une énième fois mes dernières lignes, vérifiant que quelques fautes ne se soient pas glissées et posa mon stylo plume dans son étui. Je ferma mon carnet et le glissa comme à mon habitude sous mon oreiller.
J'adorais écrire mes pensées, de courts textes voire quelques poèmes. J'aimais la sensation que je ressentais à ce moment. Comme coupée du monde, moi , mes pensées et ma plume que je laissais danser sur la feuille.
C'était le quatorzième carnet que je remplissais, les autres étant soigneusement cachées sous une panoplie d'écharpes dans mon armoire.
Oui il y a mieux comme cachette secrète, je l'admets.
Ma mère m'a offert le premier quand j'avais 10 ans.
« Ça t'évitera de piailler toute la journée dans mes oreilles à me raconter tout ce qui te passe par la tête, maintenant file dans ta chambre jusqu'au souper Rosa. »
Dix ans plus tard, je n'avais toujours pas lâché l'écriture. Même quand je travaillais et que je pouvais profiter d'un moment de pause, je me posais sur le toit du café-librairie où je travaillais et je laissais virevolter ma plume.
Ça faisait déjà plus de trois ans que je travaillais là-bas. Après le bac, je n'ai pas pu continuer les études car je devais subvenir à mes besoins. J'ai déménagé à San Francisco puis j'ai pris un job et loué un petit appart a même pas cinq cent mètres de la librairie. J'ai peu de temps après rencontré Paola qui travaillait dans un restaurant et qui était devenue en très peu de temps une vraie amie. Malheureusement le restaurant a fait faillite cet été et elle a donc été contrainte d'accepter rapidement un job de serveuse dans un bar du quartier.
Le vibreur de mon téléphone portable me sortit de mes pensées.
00h35.
Je le déverrouilla pour voir qui m'envoyait un message à cette heure-ci. Sans trop de surprise il s'agissait d'un message de Paola.
De Paola : Il y a pas trop de monde ce soir, rejoins moi au Blood Tex, Noah passe te prendre. A tout à l'heure !
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🖋 Holà, prologue de ma toute première histoire ! J'espère qu'il vous plaira autant que j'ai pris de plaisir à l'écrire, j'attends vos commentaires !
J'ai quelques chapitres d'avance que je posterai au fur et à mesure , bienvenue dans le monde de Rosa, embarquement immédiat !
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Des lèvres qui répondent à mes je t'aime
RomanceBalzac avait raison : j'ai assez d'amour pour préférer son bonheur au mien, sa vie à la mienne. J'ai longtemps rêvé de cet amour, celui qui est pur, simple et doux. Je n'aurai jamais cru connaître l'amour pulsionnel, inconditionnel celui qui te dévo...