Pdv : Rosa
Je me blottis contre Paola et on se réconforta mutuellement en tentant de retenir nos larmes.
On entendit de nouveau des pas se rapprocher de nous, puis un deuxième coup d'arme à feu retentit. Je mordis mon bras pour étouffer mes cris. Mes battements de cœur tapaient si fort dans ma poitrine que j'avais l'impression que mon cœur allait exploser.
- Deuxième porte. Il semblerait que vous ayez plus la même grande bouche que tout à l'heure.
Je sentis ses pas se rapprocher une énième fois, mais cette fois-ci je vis les chaussures d'Ayden dépasser sous notre porte. Il était là, à deux mètres de nous, et il allait nous tirer dessus.
C'est pas comme ça que j'avais imaginé mourir. Qui viendra pleurer sur ma tombe ? Me déposer des tulipes jaunes, mes fleurs préférées, comme les tiennes ? Sûrement personne. Alors ça y est, l'heure avait sonné. C'est aujourd'hui que j'allais te retrouver.
- Vous voulez continuer à jouer ? Vous préférez que je tire où ? Où sont vos jolies têtes ?
Je revins les pieds sur terre au son de sa voix. Je serra Paola encore plus fort dans mes bras et on se recroquevilla dans les bras l'une de l'autre en pleurant le plus silencieusement possible.
Et là, un troisième coup retentit. Je tourna la tête à ma droite et la balle avait atterri a ma droite, à une vingtaine centimètres de ma tête. Je me suis mise à pleurer encore plus intensément.
- Je ne vous louperai pas une deuxième fois. Soit vous sortez maintenant, soit...
- Soit quoi ? Criais-je la voix tremblante. Dans tous les cas tu vas nous tuer espèce de malade.
- Sûrement. Mais sois tu meurs maintenant trésor, sois tu as peut être une chance de t'en sortir.
Je regarda Paola pour savoir ce qu'elle voulait faire mais elle n'a pas eu le temps de me répondre qu'un quatrième coup éclata. Sauf qu'un cri de ma meilleure amie coïncida avec ce dernier. Je me retourna vers elle et je vis qu'il avait effleuré son oreille. Je me pétrifia sur place. Il avait tiré sur Paola. Il l'avait touché.
Je me leva plus enragée que jamais et je me mis devant la porte , à quelques centimètres de lui. Mon cœur s'accéléra, ma respiration était saccadée et des frissons de peur envahirent mon corps. Je tapa avec mes poings sur la porte et défoula tout la haine que j'avais enfouie.
- Espèce de grand malade va, tu viens de lui tirer dessus bordel. Espèce de fils de pute, tu vas le payer ! criais-je de toutes mes forces sur ce taré.
- Répète ce que tu viens de dire, et c'est en plein milieu de ton crâne que je vais tirer trésor. Alors ouvre cette putain de porte.
Je me retourna vers Paola qui me supplia de faire quelque chose. Elle tremblait de peur et avait la main sur son oreille.Je réfléchis quelques instants et posa la main sur la clef.
J'allais vraiment ouvrir le seul semblant de protection qui me séparait de ce malade ?
Je deverouilla le loquet et je sentis la porte s'abattre brutalement sur mon corps. Ayden venait de la pousser sur moi et rentra dans la cabine. Il m'attrapa par le bras et me fit sortir en me tirant sans ménagement.
Il m'ammena dans la salle principale du bar qui était désormais vide. Quand ils entendirent nos pas, les quatre malades sortaient de la pièce en travaux dont ils venaient sûrement de défoncer la porte et ils se mettaient à sourire.
- Alors, tu as pu t'amuser un peu ?, questionna sarcastiquement un des garçons que je n'avais jamais entendue.
- Il se fait tard, occupez vous de ramener l'autre salope ici, on reporte la réunion à la semaine prochaine maintenant que la salle est de nouveau ouverte visiblement, répondit-il en jetant un œil à la porte ouverte devant lui.
- Oh et James, pour les quelques trous dans les portes, fais lui comprendre qu'il serait préférable pour elle qu'elle ferme sa jolie bouche, ajouta-il au blond à qui il parlait.
James hocha la tête et les quatre malades se dirigèrent vers les toilettes, nous laissant tous les deux dans une pièce vide et sans moyen pour me défendre.
Il va m'achever.
Il attrapa une mèche de mes cheveux et la fit rouler dans ses doigts. Puis il la mis derrière mon oreille. Il releva mon menton avec ses doigts pour que je le regarde. Je croisa ses yeux bleus mais qui me paraissaient si sombres et effrayants. Mon cœur battait à la chamade mais je m'efforçais de ne rien laisser paraître. Il s'approcha un peu plus de moi, et sa bouche était à quelques centimètres de ma joue.
- Trésor, je ne veux plus te voir ici. Ni demain, ni la semaine prochaine, ni jamais. Si je revois ne serait-ce qu'une seule fois tes jolies fesses ici, je n'hésiterai pas à mieux viser, murmura Ayden à mon oreille.
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Dans les bras l'une de l'autre, on a beaucoup pleuré, puis on a parlé de tout ce qu'il s'était passé. Elle m'a rassuré et m'a dis qu'ils ne lui avaient pas fait plus de mal. Elle pensait chercher un autre emploi puis donner sa démission cette semaine. J'approuva sa décision. Au milieu de la nuit, quand Paola avait réussi à s'endormir, je pris mon carnet qui se trouvait sous mon oreiller et me leva du lit. J'enfila un gros pull par-dessus mon pyjama et un manteau et sortis silencieusement de mon appartement.
Je marcha jusqu'au San's Bookcoffe et monta sur le toit terrasse. Je me posa sur le bord de celui- ci et admira les lumières qui faisaient vivre la ville de nuit.
« Un. Deux. Trois. Une énième désillusion. Quatre. Cinq. Six. Un pas de plus dans la dépendance. Sept. Huit. Neuf. Tes mains tremblent et les gouttes de sueur ne cessent de perler sur ton corps. Dix... Plus ils défilaient, plus mon coeur se brisait.»
Je posa mon carnet et mon stylo et admira le ciel étoilé.
Où es- tu ? Me vois- tu ?
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10h30
On s'était rendues chez Noah. On avait décidé de lui raconter ce qu'il s'était passé afin qu'il ne s'approche plus de ces malades, ce qu'il nous avait ensuite promis. Il prenait du temps pour se reposer et pour soigner ses blessures. Ces ecchymoses étaient toujours violacées à bleutées et son visage restait sensible.
Paola nous parlait des CV qu'elle allait déposer aujourd'hui afin d'essayer de trouver un autre job. En attendant, elle voulait continuer à travailler au BloodTex en se faisant la plus discrète possible. Elle m'avait interdit de revenir l'aider au bar, ne voulant pas qu'on se retrouve toutes les deux en danger.
Ça tombe bien, on m'a gentiment fait comprendre que je n'avais pas intérêt à y remettre les pieds.
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🖋 Holà, un troisième chapitre en ligne !
J'attends avec impatience vos commentaires et vos votes si ce chapitre vous a plu !
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Des lèvres qui répondent à mes je t'aime
RomanceBalzac avait raison : j'ai assez d'amour pour préférer son bonheur au mien, sa vie à la mienne. J'ai longtemps rêvé de cet amour, celui qui est pur, simple et doux. Je n'aurai jamais cru connaître l'amour pulsionnel, inconditionnel celui qui te dévo...