Chapitre 4

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Je préparais un macchiato derrière mon bar tout en regardant les passants défiler au travers de la grande baie vitrée. Je rajouta un verre d'eau sur le plateau et un cookie au spéculos avant de l'amener à la table qui se trouvait dans un coin de la salle.

- Et voilà pour vous madame. Bonne dégustation.

- Merci beaucoup, répondit-elle laissant échapper un grand sourire.

Je jeta un coup d'oeil rapide dans la pièce. Plus personne n'avait l'air d'avoir besoin de moi. Je décida donc d'arroser les nombreuses plantes qui remplissaient le lieu. C'était une journée des plus banales. Cela faisait deux semaines que tout était revenu à la normale. Je partais le matin au travail, je rentrais chez moi et je dormais. Je voyais Noah et Paola quelques fois dans la semaine. Comme si rien ne s'était jamais passé, on n'abordait plus le sujet. Paola avait passé plusieurs entretiens la première semaine qui n'avaient pas été concluants. Elle continuait à déposer quelques dossiers sans grande conviction. En attendant, elle continuait a travailler au bar et ils ne lui avaient pas parler depuis notre soirée mortelle. Ils se contentaient de lui lancer un regard noir quand elle osait maintenir le regard un peu trop longtemps à leur goût. Elle n'avait pas à aller les servir dans leur salle, ce qui lui convenait très bien.

Je souris quand je vis la porte d'entrée s'ouvrir et que Noah entra. Il était vraiment beau. Il avait de jolis yeux verts et sentait toujours extrêmement bon. Il faisait tomber bon nombre de filles mais ne leur faisait pas s'imaginer mont et merveille. Parce qu'il s'en foutait, elles avaient beau être plus magnifiques les unes des autres, aucune ne trouvait grâce à ses jolis yeux verts.

- Bonjour Princesse, tu as bientôt fini ta journée ?

- Dans une trentaine de minutes, lui répondis-je toute contente qu'il soit passé me voir.

- Je vais t'attendre sur le toit du café, comme ça après je te ramène en voiture. Il fait un froid de chien. 

J'étais très reconnaissante d'avoir des amis comme Paola et Noah. Je savais que je pouvais compter sur eux autant qu'ils pouvaient compter pour moi. C'était plus que de simples amis, ils étaient devenus ma seule famille, mon repère.

-  Tu n'as pas trop froid , demandais-je a Noah en m'asseyant à côté de lui sur le toit.

Il se retourna vers moi puis regarda mes mains et mes bras qui grelotaient.

- Moi non, mais apparament toi oui. Viens on rentre avant que tu attrapes mal.

Il prit mon bras et on descendit pour fermer le café et prendre la route.

-  J'ai oublié de te dire, ce soir Paola ne travaille pas tard donc on avait pensé aller boire un coup dans un bar, je veux dire un bar où on risquerait pas de mourrir.

Je rigolais à sa blague, sûrement pour dédramatiser la situation.

- Oui ça me plairait beaucoup, je viendrai chercher Paola à son travail et toi à ton appartement.

- Je vous rejoindrai plus tard, j'ai quelques trucs à régler mais c'est gentil de proposer princesse.

**********

Il faisait nuit et cela faisait déjà presque quarante minutes que j'attendais Paola. Je m'étais garée dans une rue un peu plus loin du bar afin de ne pas croiser celui qui m'avait menacé il y a peu de temps. Je commençais à m'inquiéter en ne voyant pas mon amie revenir, j'attrapa donc mon téléphone dans mon sac à main et appela Paola. Une fois. Puis deux. Sans réponse. Je lui laissa donc un message.

Après avoir assez attendu et étant assez inquiète, je sortis de ma voiture et marcha jusqu'au bar. Il faisait froid, le chemisier et la veste que je portais ne suffisaient pas à calmer ma chair de poule. Je marchais d'un pas sûr et rapide dans la pénombre, n'ayant pas de lampadaires pour m'aider.

Arrivée à quelques mètres de l'intersection menant au bar, une ombre s'avança vers moi. Je pressa le pas, baissa instinctivement mes yeux vers le sol et me décala un peu plus vers le mur avant d'agrandir l'écart qui allait nous séparer quand on allait inévitablement se croiser.

Son ombre se rapprocha de plus en plus de moi, je commença à distinguer les traits de son visage. Ses pas résonnaient dans mes oreilles, un peu plus fort chaque seconde. L'inconfort me gagna, comme un mauvais pressentiment qui m'envahissait. J'attrapa les clefs de la poche de mon jean et les plaça entre mes doigts, comme pour me protéger d'un danger imminent.

Et on se croisa. Il passa à côté de moi sans me regarder et le bruit de son pas lourd s'éloigna de plus en plus. Je relâcha toute la pression qui commençait à m'envahir et me sentis rapidement idiote de m'être inquiétée inutilement. Je remis mon arme de défense dans mon pantalon et diminua drastiquement l'intensité de mes pas. Puis, j'entendis des bruits de chaussures râper contre le goudron, juste derrière moi. Sans me retourner, je me stoppa, là, juste au milieu de la ruelle. Il n'y avait plus un bruit. Je pris tout le courage que j'avais enfoui en moi, et me retourna lentement.

Je sursauta quand deux yeux terriblement effrayants se dressèrent devant moi. Il se tenait en face de moi, avec un rictus qui me terrifiait au plus profond de mon être. Je ne le connaissais pas mais ses yeux me dénudaient comme si j'étais une chose. Sa chose.

Je ne bougea pas. J'étais tétanisée, alors qu'il ne m'avait même pas effleuré. Il me suivait. Il m'effrayait. Et dans son le rictus qui se dessinait sur son visage, je voyais qu'il y prenait son pied.  Je n'eu pas le temps de reculer et de reprendre mes esprits qu'il attrapa violemment mes bras. Je me suis mise à crier de toute mon âme, comme si ma vie en dépendait. Il m'assena un coup de poing dans le ventre puis un deuxième ce qui coupa net mes cris. Je me recroquevilla sur moi-même et porta mes mains sur mon ventre. Sans me laisser de temps de repos, il attrapa mes cheveux sans retenue, et, avec une facilité extrême, il me poussa contre le mur le plus proche.

Je retenais mes larmes, ne voulant pas lui accorder cette jouissance. Il se colla contre mon corps dénué de force. J'étais coincée comme dans un étau, entre ce mur et son torse puissant. Ma joue râpait contre le bout de béton. Il attrapa une nouvelle fois mes longs cheveux brun et rapprocha sa bouche de mon visage. Je sentis son haleine alcoolisée de plus en plus proche. Son nez se colla contre ma joue puis effleura mon oreille et s'arrêta dans mes cheveux.

- Reste tranquille, sinon je te promets que je vais te faire souffrir.

Sa voix glaça mon sang, et fit naître un déclic en moi. Je me débattais en essayant de lui donner des coups de pied sur ses jambes. J'essaya de me défaire de l'emprise de ses bras mais il resserra son emprise sur mon corps. Je sentis son bassin se coller encore plus contre mes fesses. Je cria à l'aide, espérant que quelqu'un passe par là.

Paola. Le bar était à quelques mètres, au bout de la rue, à droite. Si je criais fort, elle pourrait venir à mon secours.

Je poussa des hurlements toujours plus forts et remplis de peur. A ce bruit, l'homme enleva rapidement ma veste et la jeta sur le sol mouillé. Il arracha mon chemisier sans difficulté, dévoilant ma poitrine. Je laissa mes larmes couler, ne pouvant plus les retenir, et elles dévalèrent mes joues égratignées et saignantes. Il posa ses mains sales sur mes seins, et je lâcha un dernier cri de détresse.

Puis un bruit de coup de feu. Un bruit qui m'était étrangement familier.

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🖋 Holà, un quatrième chapitre en ligne !

Je tenais à vous remercier pour vos lectures, vos votes et vos commentaires, qui me font énormément plaisir.

Je pense continuer sur ce rythme de publication, environ une fois par semaine. j'attends vos avis!

Des lèvres qui répondent à mes je t'aime Où les histoires vivent. Découvrez maintenant