Pdv Rosa.
Je venais d'arriver devant le Héritage Palace. Il accueillait chaque jour les hommes les plus fortunés des quatre coins du monde et était l'endroit le plus indécent dans lequel j'avais mis les pieds. Qui pouvait bien avoir besoin de tout ce bling bling ? Après avoir passé les portiques d'entrée qui étaient beaucoup trop surveillés à mon goût, je marchais avec mes hauts escarpins en direction de l'accueil. Des pierres précieuses ornaient de lourds lustres et des tableaux ainsi que des moulures habillaient les interminables murs de la pièce. Kitch à souhait.
Les hommes d'Ayden avaient réalisé une réservation dans l'hôtel à un faux nom afin que je puisse y accéder. Un membre du personnel avait escorté mes bagages dans ma suite, tandis qu'un autre me conduisait au salon principal. Comme si je n'étais pas capable de marcher seule. J'essayais de paraître la plus naturelle possible, ou la plus fausse suivant le point de vue. Je parcourais le salon, la tête haute, un air confiant et à la limite hautain.
- Si madame veut bien nous faire l'honneur de s'asseoir, dit l'homme en tirant mon fauteuil.
Je pris place et commanda un cocktail sans alcool à base de cassis. J'attendais cet homme, qui je ne sais pour quelle raison était censé me porter une attention particulière. J'étais intérieurement morte de peur, mais je repensais Noah, à ce que je devais faire pour lui, pour nous, pour nous sortir de cet enfer.
Le serveur s'avança vers moi et posa deux verres sur ma table. Je leva les yeux vers lui et lui jeta un regard interrogateur.
- Ce verre vous est offert madame.
- Et l'autre ?
- Il appartient à l'homme qui se trouve en face de vous.
Je détourna les yeux du serveur et les porta sur le bar ou un homme d'une cinquantaine d'années semblait me fixer. Il n'était pas très grand, les cheveux grisonnants et remplissait bien son costard. Dès qu'il eut capturé mon regard, il s'avança vers moi. Ses yeux noirs me transperçaient et m'effrayaient. Je n'avais pas besoin d'en savoir davantage sur la personne qui se trouvait en face de moi, je savais déjà qu'il ne faisait pas dans la tendresse. Et que je ne devais pas me planter.
- Bonsoir très chère. Puis-je me joindre à vous ?
Je lui indiqua la place libre en face de moi et il ne se fit pas attendre pour s'asseoir. Il me dénuda du regard et étira ses lèvres jusqu'à former un sourire pervers.
- Je ne vous ai jamais vu dans cet hôtel et je suis sûr que mes yeux n'auraient pas loupé une beauté comme vous.
La lourdeur.
- Je ne séjourne jamais au même endroit, mentis-je du mieux que je pouvais.
- Et où séjourne une femme si belle que vous, avec de si beaux joyaux ?
Il scruta la rivière de diamants qui habillait mon cou.
- Où elle veut.
- Qui est l'homme assez chanceux pour vous offrir ces merveilles mais assez idiot pour vous laisser seule un samedi soir ?
C'était le moment.
- Visiblement aucun ne mérite de passer le samedi soir en ma compagnie.
Il prit une gorgée de son verre et après avoir léché ses lèvres pour capturer les dernières gouttes qui se perdaient, il renchérit.
- Aucune femme ne mérite d'être traitée de la sorte, encore moins une déesse comme vous. Pouvez-vous m'accorder une soirée à vos côtés ?
Le dégoût.
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Des lèvres qui répondent à mes je t'aime
RomanceBalzac avait raison : j'ai assez d'amour pour préférer son bonheur au mien, sa vie à la mienne. J'ai longtemps rêvé de cet amour, celui qui est pur, simple et doux. Je n'aurai jamais cru connaître l'amour pulsionnel, inconditionnel celui qui te dévo...