Déchu -- Heewon

-Chapitre 14-

Jungwon s'était assis sans qu'il n'ait son mot à dire, plaçant son fessier bien gentillement sur le canapé alors que ses mains s'étaient automatiquement posé sur le tissu froid. Les seuls trucs contrôlables de son corps étaient sa respiration, trop saccadée pour montrer qu'il n'était pas surpris et stressé, et sa tête qu'il arrivait à bouger sans plus que ça. Il regardait son ami soupirer en regardant les débris de la tasse explosé de son ami, déplaçant ses yeux vers les pieds de l'humain avant de lever les yeux vers lui. Jungwon avait soudainement peur qu'il ne lui fasse du mal, qu'il ne s'énerve contre lui et qu'il ne l'engueule, son cœur battait à la chamade et il avait envie de partir à l'autre bout de la pièce pour qu'il ne le touche pas, mais c'était peine perdue, Sunghoon venait de s'agenouiller devant lui pour prendre son pied droit d'un geste délicat et doux. Et pourtant, il avait couiné comme pour le supplier de le lâcher. Au fond, il retrouvait son ami à qu'il faisait confiance car celui-ci s'était arrêté net pour le regarder, pensant lui avoir fait mal. Il avait eût envie de lui envoyer son genoux dans le visage, de lui hurler de le lâcher mais comme pour Heeseung, sa voix s'était bloqué dans sa gorge et il était incapable de prononcer le moindre mot. Il n'avait plus la maîtrise de son corps et se laissait donc faire quand l'immortel observa son dessus de pieds avant de soupirer.

"- Ne bouge pas."

         Et une petite sensation intérieure s'était comme verrouillée, non il n'allait pas bouger. Il voyait le noiraud se lever tranquillement avant d'entendre ses bruits de pas monter l'escalier. Où allait-il ? Qu'est-ce qu'il avait en tête ? Il allait lui faire quoi ? Et qu'est-ce qu'il lui faisait ? Ça ne lui était jamais arrivé d'être figé ainsi, il était complètement obéissant à lui. Quand Heeseung lui demandait des choses, c'était de sa propre volonté qu'il le faisait, pas comme ici où il était forcé à s'exécuter comme un gentil toutou. Il tenta de se lever, de prendre la fuite, de faire bouger ses doigts, ses mains, mais il était comme paralysé et incapable d'être autonome l'espace d'un instant. Il parcourait son salon des yeux dans l'espoir de trouver quelque chose qui pourrait l'aider. Comme le téléphone près de la fenêtre du salon. Il ne savait pas trop qui appeler mais il voulait l'atteindre. La police ? Qu'est-ce qu'elle pouvait faire face à un déchu ? Une ambulance ? Il était à peine blessé et Sunghoon trouverait sûrement une excuse. Niki ? Il ne connaissait pas son numéro par cœur. Monsieur Kim ? Qu'est-ce qu'il allait lui dire ? Il habitait sous le même toit que Sunghoon, il pouvait très bien ne pas voir le problème de la situation. Tant pis, la police aiderait quand même pas mal. Il essaya de toutes ses forces de se lever mais rien ne bougeait, ses doigts ne se pliaient même pas de frustration, il était aussi immobile qu'une pierre. Et c'était frustrant. Oui, il avait peur de son ami. S'il l'avait violé alors qu'il était bourré, qui sait de quoi il était capable ? Pitié, c'était un cauchemar là. Il n'arrivait même pas à essuyer cette larme de rage sur sa joue alors que l'immortel redescendait déjà. Il fermait fortement les yeux en espérant tante Mi, qui finalement elle était vraiment rentré et qu'elle pourrait l'aider. Mais non, le corps à moitié habillé du garçon apparu dans son champs de vision. Il avait dans les mains la petite boîte de secours qu'ils gardaient à l'étage en cas de besoin. Anti-depresseur, paracetamol, ibuprophène, sparadrap, pansements..

"- Q.. qu'est-ce que tu fais ?, réussit-il à articuler."

        Sunghoon releva les yeux vers lui comme s'il le voyait pour la première fois. S'il pensait que sa question était bête, elle ne l'était pas. Les médicaments dans la boîte pouvait le mettre dans un sacré état de légume s'il les prenaient en grande quantité. Le noiraud déposa la boîte par terre avant de se redresser sur ses genoux, déposant sa large main sur sa joue, essuyant la larme s'était arrêté près de sa lèvre.

"- Ne me touche pas, d'une toute petite voix alors qu'il n'arrivait même pas à se dégager."

          Son regard changea, il parut agacé que le garçon lui demande cela une nouvelle fois. Il serra les lèvres avant de s'asseoir sur ses chevilles, ouvrant déjà la boîte près de lui.