Merryl
Cela fait une semaine que je n'ai pas revu Taehyung et il me manque. Asko et Hutcha aussi mais je suis là, seule et je m'ennuie. Rien ne me divertit. Je n'ai toujours pas le droit à des couverts pour manger au risque d'être un danger. Je n'ai pas le droit d'avoir la télé, ni d'appeler ma meilleure amie que je n'ai pas pu revoir depuis des semaines entières.
Mais voilà qu'un soulagement inattendu apaise mon cœur. Un homme que je ne connais pas entre dans ma chambre vêtu de l'uniforme des Gandharva.« Si vous le désirez, vous pouvez vous promener dehors. Il a été convenu que vous pouviez vous promener dans l'allée de cerisiers en compagnie d'un homme de main. Je suis là pour exécuter ma mission. »
Sans prendre la peine de répondre, j'enfile mes petites chaussures en toile blanche puis je me poste devant lui, prête à sortir. Nous nous dirigeons vers la sortie mais en quittant l'hôpital, j'aperçois Taehyung.
Sa chemise est toujours largement ouverte pour laisser son torse robuste et séducteur faire son effet et son pantalon noir rend son allure ténébreuse. Ses cheveux et ses yeux sombres diabolisent le tout mais c'est divin à regarder.
J'aimerais aller le voir et lui parler. J'aimerais entendre le son de sa voix. Qu'il me donne des nouvelles de ses animaux. Mais je me ravise quand j'aperçois Héra le rejoindre. Ils discutent et ils semblent proches. Elle lui sourit comme si une grande nouvelle venait d'arriver alors qu'il se contente de hocher la tête, neutre.« Nous devons sortir. » l'homme de main me rappelle.
Un pincement au cœur se ressent en moi mais je préfère nier ce sentiment. Je quitte l'hôpital avec la seule envie de prendre l'air.
Dehors, je prends une grande bouffée d'air et j'apprécie le vent sur mon visage. Je me précipite vers les cerisiers et comme une enfant, je m'empresse de sautiller sous les pétales qui tombent. J'ignore si mon accompagnateur se moque de moi mais il sourit.« N'êtes-vous pas un peu trop vieille pour vous réjouir d'un tel acte ? il me demande.
— Il n'y a pas d'âge pour avoir une raison de vivre. Lorsque tout vous est retiré, il ne vous reste plus que la nature et elle est magnifique. Vous devriez prendre le temps de la regarder dans son ensemble. Il n'y a rien de plus beau. »
Je caresse l'écorce du gros tronc d'arbre puis je ramasse un pétale rose et le donne à l'homme de main de Jungkook.
« Quand on s'approche d'une rose, on se prend forcément les épines. Alors il est préférable de ramasser les pétales que la vie nous accorde. »
L'homme regarde le végétal rose dans sa main mais il semble réfléchir à ce que je lui dis.
« Est-ce que tous les condamnés sont aussi poétiques ?
— Il faudrait les interroger. » je réponds.
Nous nous sourions puis nous déambulons tranquillement dans les allées de la grande cour des Jeon. J'ai grandi ici et c'est presque comme une maison... Une prison puisque j'étais simplement la maîtresse de Jungkook mais je suis ici depuis que mes parents ont été tués. J'ai vu de nombreuses fleurs faner et d'autres éclore. J'ai vu les arbres changer chaque année de couleur et j'ai vu tant de différence dans le ciel.
Cette maison qui est autant une prison qu'une maison d'enfance n'a jamais cessé de m'impressionner.« Nous devons rentrer. » il déclare au bout d'une demi-heure.
J'aurais pu passer la journée dehors sans que cela ne me pose de problème mais je ne fais aucun commentaire quant à la déception que j'ai de rentrer aussi tôt.
Dans l'hôpital, je ne revois pas Taehyung en compagnie de Héra mais je suppose que c'est mieux comme ça.
De retour dans ma chambre, je retire mes chaussures puis je m'installe dans mon lit. De nouveau seule, je fixe la fenêtre de ma chambre et je regarde le ciel. Mais je suis surprise d'entendre une personne frapper contre ma porte. Le battant s'ouvre et laisse apparaître Héra. Elle referme la porte derrière elle. Elle tient la tablette qui contient mon dossier médical.
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DIRTY HEART II - spare me -
Fanfiction- Il est la voix que les morts n'ont plus. - Moi, je suis libre mais pas ma vie. Je devais être honoré et digne de ce que j'allais hériter. Je devais changer pour être une autre version de moi-même. Je ne voulais pas changer. Elle, elle n'ét...