Psycho (Version Française)

Chapitre Seize.

Lucas évita discrètement les endroits principaux du bâtiment en prenant des détours et en comptant sur la chance pour ne pas se faire repérer. Sans mentir, Lucas n'avait jamais eu de problème avec le hasard - il semblait toujours être de son côté. Il disposa de la bâche avant d'escorter Carissa hors de l'immeuble, enroulée dans une couverture pour qu'elle ait l'air de dormir s'il tombait sur quelqu'un. Elle serait à lui pour toujours, et il allait tout faire pour le garantir.

Il sortit par l'arrière, tombant sur un parking, et fit son chemin vers celui de devant, où sa voiture était garée. La respiration de Carissa était à peine audible à présent, et les battements de son cœur avaient nettement ralenti.

« Putain, tu n'as pas intérêt à t'endormir. » grommela-t-il en la déposant doucement sur le siège passager, relevant sa jambe sur le tableau de bord, puis abaissant totalement son siège et claquant la porte.

Le tee-shirt qu'il avait enveloppé autour de sa jambe était trempé par le sang, cramoisi, et de petits gouttes du liquide rougeâtre dégoulinaient du vêtement pour finir sur le cuir de sa voiture, mais il s'en fichait - l'hôpital se trouvait à cinq minutes de la piscine et il était déterminé à la garder en vie.

Après avoir mis le contact, il lui jeta un coup d'œil et lui caressa la joue. Elle ne se réveilla pas, mais elle inspirait et expirait toujours - marchant sur une fine ligne entre la vie et la mort parce que sa vie en dépendait.

« Tu es tellement belle. » chuchota-t-il, les yeux fixés sur sa couleur ivoire. « Et je t'aime plus que quiconque. Tu avais les idées confuses; on sera beaucoup plus heureux ensemble. »

Il démarra la voiture et se dirigea vers la route, en en parcourant le béton sinueux. Lucas agrippait le volant, accélérant autant qu'il le pouvait entre chaque feu rouge.

« Tout ça ne serait pas arrivé si Harry s'était contenté... s'il s'était contenté de ne pas t'approcher. » commença Lucas. « Mais il ne l'a pas fait. Il n'a jamais retenu la leçon. Je me souviens quand je me suis inscrit au club de natation de la salle de sport et que j'ai rencontré Tyson - il a dit qu'il avait besoin d'aide. Et je l'ai aidé. Je voulais l'aider parce qu'aucune des personnes que j'appréciais ne m'appréciait jamais. Je haïssais les femmes qui ne m'aimaient pas. Toutes ces femmes adoraient Harry et c'était tout bonnement injuste - j'ai toujours été un bon amant, et je me suis tourné vers la natation pour m'éloigner de mes problèmes, mais il ne faisait que me rappeler à quel point j'étais minable. Elles disaient que je m'attachais trop mais je voulais seulement être avec elles. J'avais besoin que quelqu'un connaisse la chagrin que j'avais enduré, donc je l'ai aidé. »

Lucas posa ses doigts sur le pouls de Carissa, dans son cou - elle respirait encore.

« Tyson avait besoin qu'Harry soit faible parce que les Nationales approchaient, donc il a fait rompre Harry et Daphne pour pouvoir y arriver. Daphne n'arrêtait pas de revenir alors Tyson avait besoin de se débarrasser d'elle. Je me suis porté volontaire, et il était content qu'elle laisse Harry tranquille - je me suis assuré qu'elle le laisserait tranquille. Je l'ai noyée dans de l'éthanol; je l'ai tuée. Harry continuait de sortir avec des filles - Vienna, puis Willine - donc je devais... je devais me débarrasser d'elles. Vienna a été gazée; j'ai ouvert Willine; j'ai tout fait. Tyson voulait gagner, et je savais qu'il me viendrait aussi en aide. Puis je t'ai rencontrée, et... et je suis tombé amoureux de toi. »

Il marqua une pause.

« Tu étais tout pour moi. Je ne voulais plus tuer. Même quand Harry sortait avec Roselle, j'ai hésité à la tuer. Mais j'étais obligé. Elle était sa préférée. Elle ne m'écoutait pas quand je lui disais de le quitter, et il m'a cassé la gueule pour lui avoir parlé, donc je devais la couper en morceaux. Je devais prendre son corps et en cacher les morceaux - je devais faire en sorte qu'il soit triste parce qu'elle le rendait trop heureux. Il s'apprêtait à gagner les Nationales, et Tyson allait perdre. C'était mon devoir de la tuer, mais j'ai mis tellement de temps... J'ai mis un an et demi parce que j'étais fou amoureux de toi. »