Yamaguchi fit une moue adorable à Tsukishima. Le blond se mordit la lèvre, tentant de résister au charme inconsidérable de son ami.
- Putain Yams, arrête de faire cette tête.
- Sinon quoi ?
- Comment ça sinon quoi ?
- Donne-moi une monnaie d'échange.
La mignonne petite moue se transforma en sourire carnassier. Une lueur s'était allumée dans son regard. Tsukishima ne put s'empêcher de détourner les yeux, au risque de se perdre dans ceux de son ami.
- Bah voilà, t'as arrêté de me supplier. Y'a pas eu besoin de condition, se justifia-t-il.
- Il y en a une. Je recommencerais si tu ne cèdes pas à ma requête.
Le blond mit le dos de sa main sur sa joue. Il souhaitait camoufler le rouge qui lui montait au visage mais au vu de la tête de son ami c'était raté d'avance. Tsukishima savait ce que demandait Yamaguchi. Et il lui aurait donné avec plaisir si il n'y avait pas eu ce petit détail.
- Tsukkiiii s'il te plaît !...
Et il recommença avec ça. Les yeux luisant d'espoir et de supplication, les sourcils froncés par le risque de ne pas obtenir ce qu'il voulait, la lèvre pincée et le nez retroussé. Le dénommé Tsukki ne pouvait pas résister. Mais il tenta.
- Yamaguchi, ferme-la.
Sa phrase fut néanmoins étouffée dans ses mains qu'il passait partout sur son visage pour maladroitement cacher ses joues rosées.
- Qu'est-ce que tu as dit Tsukki ? Que tu étais d'accord ?
Le blond enfonça sa tête dans l'oreiller juste à côté de lui. Il ne voulait pas affronter la bouille de Yamaguchi, parce qu'il perdrait quoiqu'il arrive. Cette bataille sans violence était trop dure.
C'était la bataille contre ses propres sentiments.
- Tsukkiiii ? Si t'es d'accord, relève toi, pour qu'on puisse enfin le faire !
Tsukishima grogna dans son coussin. Cela n'empêcha pas son ami de continuer son charabia.
- J'ai tellement hâte, Tsukki ! Ça sera la première fois, et je suis sûr que tu es le meilleur entraîneur sur Terre ! Et puis t'es lèvres ont l'air—
- Ferme ta gueule Yamaguchi.
Il s'était redressé immédiatement et se trouvait malencontreusement à quelques centimètres seulement du visage de Tadashi. Celui-ci recula un peu, mais la surprise passée il se rapprocha encore plus. Le blond pouvait sentir son souffle cogner contre sa peau.
Il frissonna.
- Dans ce cas fait-moi fermer ma gueule, Kei.
- Je...
- Ne sois pas effrayé par tes sentiments. Laisse-les te contrôler, pour une fois.
Yamaguchi rapprochait encore dangereusement leurs lèvres, mais au dernier moment il vint glisser sa main entre elles pour la plaquer contre la bouche de Tsukishima. Il en profita pour renverser son ami sur le lit et se placer à califourchon sur lui. Le blond pouvait sentir les cuisses de Yamaguchi fortement serrées autour de ses hanches. Il sentit son entrejambe se contracter. « Oh non, pas maintenant, par pitié. »
- Tsukki... murmura Yamaguchi. Laisse moi le faire.
Ce fut au tour du blond de lancer un regard suppliant. Non qu'il ne voulait pas l'embrasser, parce que oui, il s'agissait de ça depuis le début, mais il ne voulait pas montrer trop de sentiments. Yamaguchi pourrait se moquer, et même si il ne le ferait pas, il ne le verrait sans doute jamais du même œil. Alors Tsukishima ne voulait pas, il n'avait pas la force d'abandonner cette trop belle amitié, la seule qu'il n'ait jamais eue.
- Yams, non.
Sa voix tremblait.
Le visage de Yamaguchi se décomposa. Il pensait que son ami serait d'accord et qu'il ne cherchait qu'à retarder la chose, pour l'embêter peut-être. Mais non. Et le brun respecterait le choix de son ami.
Il descendit des hanches du blond et s'allongea à côté de lui.
- Désolé Tsukki.
Il n'eut pas de réponse. Des larmes de honte, ou de regret, commencèrent à couler sur les joues du brun en silence. Il ne les essuya pas et se contenta de fixer le plafond. C'était juste un test, au début. Il voulait s'entraîner à bien embrasser. Mais ce refus l'avait heurté plus qu'il n'aurait dû.
- Tsukki, je suis vraiment désolé.
Sa voix vrilla sur le "vraiment".
- Je sais. Moi aussi.
Ça sonnait comme un râteau alors que Yamaguchi n'avait rien confessé. Il s'était contenté d'une requête un peu étrange. Mais ça avait suffit à lui serrer le cœur au point de pleurer comme un enfant.
Il renifla. Tsukishima l'avait entendu, bien sûr. Le blond ne savait pas comment son ami faisait pour passer de la malice aux larmes si rapidement. En tant que meilleur ami, il devait tout faire pour le réconforter. Mais il n'irait pas jusqu'à mettre sa pudeur de côté. Il n'avait pas de fierté du tout, mais ses sentiments étaient trop tabou. Alors, après une grande hésitation, il glissa sa main dans celle de Yamaguchi. Sa main à lui était moite à souhait et celle du brun était tremblante. Il entrelaça lentement leurs doigts, d'un air de dire "Je sais, je suis compliqué mais je t'aime quand même". La respiration de Tadashi se coupa un instant, puis reprit, plus sereine. Il continuait quand même à pleurer, Tsukishima le sentait. Tout comme il sentait la pression sur sa main, comme si il était là seule chose à laquelle Yamaguchi pouvait s'accrocher. Le blond commença à trop penser sur ce qu'il devrait faire, si il devait se retourner pour regarder son ami ou si il serait plus judicieux de lui faire un câlin en esquivant son regard. Puis, il se dit que si il tardait trop à prendre une décision, toute avancée sera foutu. Alors, il agit sans réfléchir, pour une fois.
Il souleva son pouce et caressa la main de Yamaguchi avec. Il ne pouvait pas voir leurs doigts entrelacés, mais il imaginait parfaitement son pouce à l'ongle trop long frôler la peau aux petites taches de rousseur de Tadashi. Le corps à côté de lui fut parcouru d'un long frisson avant que Yamaguchi glisse timidement sa tête sur l'épaule de Tsukishima.
- On n'en finira jamais, hein Tsukki ?
Le blond se reposa à son tour contre les cheveux de son ami.
- Il y a une fin à tout, Yamaguchi.
- C'est toi qui doit décider de la fin, là. Je ne peux rien faire de plus.
Un long silence suivit sa déclaration. La respiration du brun s'était apaisée. Il n'attendait sûrement pas de réponse de la part de son ami. Tsukishima se dit qu'il l'avait déçu. Il culpabilisa. Mais était-ce de sa faute si les mots restaient coincés dans sa gorge au point que même respirer devenait difficile ? Ou que ses mains ne pouvait s'empêcher de couler de moiteur dès qu'elles touchaient Yamaguchi ? Ou si les sentiments dans son ventre était tellement forts qu'ils lui coupaient le souffle ?
Yamaguchi était trop bien pour ce monde. Personne, pas même Tsukishima, ne méritait son amour.
Mais, malgré toutes ces pensées négatives en tête, il osa dire ces mots.
- Mes sentiments sont trop forts pour être prononcés à voix haute.
En toute réponse, Yamaguchi enfonça encore la tête dans la nuque de Tsukishima et vient frotter son nez contre sa peau. Le blond eut un frisson et serra la main du brun dans la sienne.
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1188 mots
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Feels -Tsukkiyama-
FanfictionPourquoi les mains de Tsukishima deviennent-elles moites au contact de Yamaguchi ? Y'a-t-il un remède pour les rougeurs instantanées qui surgissent dès qu'il est près de son meilleur ami ? Peut-être que la seule solution magique se trouve justement...