Chapitre 2

0 0 0
                                    

Je me réveille, 9h du matin, depuis la fin de mes études il y a quelques mois, je ne trouve aucun emploi. Je me déplace difficilement jusqu’à ma salle de bain, garder les yeux ouverts s’avère être particulièrement difficile. Ma crinière blonde est totalement en pagaille. Je pousse un soupir, encore une journée à chercher du travail sans jamais rien trouver. On m’avait dit qu’avec mon diplôme, je trouverai un travail sans trop de problèmes. Je me prépare un petit déjeuné, je prends ma brique de jus d’orange, un verre et penche la boîte en carton. Quelques gouttes tombent, la brique est vide. Sérieux...
Après avoir mangé deux tranches de pain avec de la pâte à tartiner, je pars me brosser les dents et rentre dans ma douche. J’ouvre l’eau, elle est glacée, je fais un pas de recule, des frissons parcourent mon corps. Aurais-je oublié de payer les factures ? Je repars sous l’eau qui me glace toutes parcelles de peau, j’attrape mon gel douche, à l’ouverture une forte odeur de fleur s’échappe du pot. Je verse ce liquide sur ma peau, le gel me paraît bouillant. Je me savonne rapidement, rallume l’eau et quitte cette cabine de glace. Je n’ai jamais pris de douche aussi vite. Je m’habille, me dirige vers l’entrée. Arrivée face à la porte, j’entends son mon pieds un bruit de feuille froissé, je lève mon pied et attrape le papier. C’est une lettre du propriétaire, je dois payer la facture d’eau, sans quoi elle sera coupée entièrement le mois prochain.
-          Putain, soupirai-je
Je quitte les lieux et me dirige vers le supermarché le plus proche. Sur le tableau des annonces, une, attire mon attention, un emploi en tant que secrétaire dans une grande banque. J’arrache un papier où se trouve le numéro de l’entreprise. Je les appelle immédiatement et obtient un entretient dans l’après-midi. Mes courses finies, je file chez moi tout ranger, sortir mon shiba-inu et m’habiller plus convenablement, avant de repartir pour mon entretient. Je marche plusieurs dizaines de minutes et arrive enfin sur les lieux. Entouré par le bruit assourdissant des voitures qui klaxonnent, des gens qui parlent forts au téléphone ou entre eux, je fais face à un dinosaure de vitres et de métal. Je pénètre le bâtiment, deux vigiles m’accueillent.
-          Je viens pour l’entretien, dis-je timidement
Je ne saurais pas l’expliquer, ces deux gorilles m’intimident, ils sont aussi grands que larges. Ils m’escortent jusqu’à l’accueil où une jeune femme à l’odeur enivrante m’invite à me diriger vers l’ascenseur. Un ascenseur aux dorures apparentes et beaucoup trop nombreuses à mon goût. J’appuie sur le bouton, la cage monte pendant quelques secondes, puis les portes s’ouvrent à nouveau donnant accès à un Open Space lumineux. J’avance lentement, un air froid souffle dans ma nuque a la sortie de l’ascenseur, c’est la climatisation automatique. Elle me donne des frissons, le bruit de mon talon est étouffé par une moquette bleu marine. Je suis un peu perdue, j’avance comme un automate et me dirige vers une grande table. Un homme m’accueille, une odeur forte se dégage de lui, une odeur sucrée comme une odeur de friandise. Je lui sers la main, elle est extrêmement douce, quant à son physique, c’est un homme d’une trentaine d’années, environ 1 mètre 80, mince, des cheveux très courts, bruns et des yeux aussi noirs que du pétrole. Je me dirige vers son bureau et m’assois sur une chaise rembourrée, je dirais même plus que je m’enfonce lentement dedans. Au vu de la situation particulière, le recruteur esquissé un rictus mais se retient de rire de mon malheur. Nous commençons l’entretient, au bout de quelques minutes, je constate que c’est un homme très poli, même trop poli. Je lui tends mon CV, il le scrute avec attention et le pose sur le bureau
-          Que savez-vous faire et pourquoi nous avoir choisi ?
Voilà une question bien singulière qu’on ne me pose jamais !
-          Comme vous pouvez le voir, je suis capable de régler toute sorte de situation fiscale, je suis totalement autonome et digne de confiance. Pourquoi vous ? Tout simplement car vous êtes une des plus grandes banques de la capitale et que vous avez besoin des meilleurs.
L’homme d’affaires se penchent sur sa chaise faisant craquer le plastique du dossier. L’odeur de son parfum est si forte qu’elle me donne le tournis.
-          Quand pouvez-vous commencer ? Le salaire vous convient-il ? Avez-vous des questions ? Désolé de faire si vite mais j’ai beaucoup d’entretiens et peu de temps à consacrer pour chaque candidat.
Tout était clair pour moi et pour le salaire, je n’allais pas faire la fine bouche, il me faut un travail rapidement. Je remercie donc l’homme, lui sers la main et quitte le bureau. Arrivée devant l’ascenseur, j’appuie sur le bouton, un bruit de mécanisme se fait entendre. Instinctivement, je regarde la porte du bureau, où l’homme ne me quitte pas du regard, s’en est presque dérangeant, malsain. L’attente est de plus en plus longue et l’atmosphère pesante, je jette un rapide coups d’œil derrière moi, plus personne, une décharge électrique traverse mon corps, je suis comme paralysée. Soudainement les portes de l’ascenseur s’ouvrent me faisant sursauter, une main se pose sur mon épaule,
-          Vous allez bien ?
 Je m’engouffre dedans, réponds à l’affirmative et écrase le bouton 0. Les portes se referment je me mets à rire nerveusement, mais qu’est-ce qui me prends sérieux ?! Je sors du bâtiment et accède à la rue et me fond dans la masse et le brouhaha de la rue. Mon téléphone sonne, c’est un mail de l’entreprise NETHEC, la plus grosse entreprise de sécurité de l’hexagone. C’est une opportunité en or ! Je n’arrive pas à m’en remettre, il faut que je fasse vite, les places dans ces entreprises sont éphémères. J’essaie de composer le numéro, mes mains tremblent, je n’arrive même plus à réfléchir. Ça sonne encore et encore, je tape nerveusement sur la coque de mon téléphone, c’est l’opportunité de tout une vie. Enfin une réponse ! Je demande un entretien.
-          Quand êtes-vous disponible Madame ?
-          Je peux être là dans 10 minutes, répondis-je d’une voix sûre
-          Quel est votre nom ?
-          Jenkins, Julie
-          Soyez là dans 5 minutes Mademoiselle Jenkins
L’appel se coupe à la fin de sa phrase. Je reste figée quelques secondes, j’ai l’impression que tout passe au ralenti, je n’arrive pas à me rendre compte de ce qu’il se passe. Le klaxon d’une voiture me ramène à la réalité, il faut que je fasse vite. Je cours, heureusement que j’ai toujours été sportive. Je cours le plus rapidement que je peux, bouscule et esquive maladroitement les passants qui sont nombreux. J’arrive devant le bâtiment, en 6 minutes, j’étais plutôt fière de moi, j’arrive face à ce bâtiment encore plus grand que celui de tout à l’heure. Les portes automatiques s’ouvrent, je rentre dans un hall d’entrée qui fait quatre à cinq fois mon appartement. Les portes se referment, plus un bruit, le silence complet, c’est comme si on avait été coupé du monde en un instant. Une douce odeur de rose embaume la pièce. J’avance vers un des bureaux, toutes les hôtesses d’accueil sont d’une beauté égale aux mannequins des magazines de mode.
-          Excusez-moi
-          Mademoiselle Jenkins ? Prenez l’ascenseur, Monsieur vous attend au 28ème étage.
J’arrive face à l’ascenseur, deux vigiles grands et athlétiques attendent devant, les portent s’ouvrent, ils rentrent avec moi et appuie sur le bouton de l’étage demandé. Il y avait une ambiance tendue dans cette boîte de métal où le seul son qu’on entend est une petite musique d’ascenseur. Un bruit retenti, les portes s’ouvrent, les hommes ne me quittent pas d’une semelle jusqu’à la porte. Je ne peux m’empêcher de regarder partout autour de moi, un grand lustre illumine la pièce, de magnifiques plantes habillent la pièce, sur un parquet gris clair. Pourtant malgré la beauté d’un tel étage, je n’arrive pas à quitter des yeux cet homme de dos dans son bureau. C’est homme blond, habillé d’un costume taillé sur mesure bleu marine. Il tourne légèrement la tête pour voir qui arrive puis se replace face à la fenêtre donnant une vue imprenable sur tout Paris. À la vue de son profil, c’est un homme d’environ 25 ans, à la barbe taillée, les cheveux relevés sur le côté avec une mèche qui tombe sur son front. Je fais maintenant face à une porte en verre à la poignée argentée. Je toque, une voix sûre et sèche se fait entendre.

Jusqu'à Ce Que La Mort Nous Sépare Où les histoires vivent. Découvrez maintenant