Chapitre 7

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Deux jours sont passés depuis le contrat, nous avons réconfortés les familles endeuillées et les avons dédommagés pécuniairement. Je déteste toujours perdre des hommes et des femmes mais malheureusement ce sont les risques du métier. Chacun sait quand il s’engage dans cette voie que La Mort fait partie de notre travail. Mon téléphone vibre, un vieil ami à moi m’invite à une soirée ce soir. Voilà une bonne occasion pour se changer les esprits. Je m’habille d’une chemise cyan ainsi qu’un pantalon de ville blanc. J’ouvre le garage de mon appartement, et découvre ma Honda Shadow. Cette moto se trouve être dans le même style qu’une Harley Davidson. Après s’être équipé. Le bruit du moteur fait vibrer les murs et les sacoches accrochées sur les côtés du véhicule pleines de toutes sortes de bouteilles d’alcool du Whisky, à la vodka en passant par le Gin. Je roule et traverse la capitale avec la lumière de la lune comme seule compagnie. Faisant face à une porte au style haussmannien. L’immeuble est plongé dans un silence total. La porte s’ouvre et je me fais accueillir à bras ouvert par un jeune homme accompagné d’une forte musique. La fête bat son plein, l’alcool coule à flot. Je balaye la pièce d’un regard, Bière-Pong à droite, coin discussion alcoolisé à gauche. Je me dirige vers un petit groupe dans la cuisine qui se trouve en face de moi, ce groupe, ce sont mes amis. Une belle équipe de bras cassés complètements fous qui m’accompagnent depuis le lycée. Mon arrivée se fait remarquée, mes amis m’acclament en hurlant dirigeant tous les regards sur ma personne. On me tend un verre, je le prends sous les “Bois ! Bois ! Bois !” que scandent ce groupe de dégénérés. L’alcool glisse d’un coup au fond de ma gorge, je fais un mouvement de recul de la tête, mais qu’est-ce que c’est que ce truc ?!

Mes amis, riant aux éclats, s’empressent de répondre à mes interrogations, comme s'ils lisaient dans mes pensées.

-           Alors c’est comment le cimetière ?  Lance l’un d’eux s’essuyant les yeux.

-          « Brûlant ! Mais plutôt agréable » dis-je entre deux toux.

Mes amis m'emmènent dans une pièce. Une grande salle, où la seule lumière éclaire une table au revêtement vert foncé. Nous prenons chacun une queue et disposons les boules dans le triangle de plastique. Le premier coup fait disparaître plusieurs boules dans les trous. Sous les rires, les blagues, la bonne humeur et beaucoup d’alcool, la partie continue. Un bruit de grincement fait arrêter toute l’effervescence. Un long silence s’installe dans la pièce pendant qu’un groupe jeunes femmes d’une vingtaine d’années rentrent et nous invite à jouer contre elles. Voyant que tous mes amis sont d’accord avec leur proposition, nous voilà à entamer une nouvelle partie. Au milieu de la partie, la porte s’ouvre en grand laissant apparaître une silhouette habillée d’une robe noire dos nu arrivant aux genoux. La violence de l’ouverture de la porte créé un courant d’air faisant balancer le luminaire de fer permettant ainsi de voir furtivement le visage de cette ombre. Son visage, habillé de lunettes ovales et d’un carré noir comme le Jais laissant apparaitre une colère aussi sombre que sa chevelure.

-          Vous baissez le son ! Vous êtes dans un immeuble avec des voisins donc faites moins de bruit ou vous partez ! Vous avez aucun respect pour...

Où ai-je bien pu la voir ? Je regarde son visage déformé par la haine et sa bouche sortir des phrases dont je n’entends même plus la sonorité. Impossible de me concentrer sur ce qu’elle dit tant que je n’ai pas trouvé à qui elle me fait penser ! Je la regarde se retourner et quitter la pièce pendant que les autres personnes de la pièces droits comme des i, n’osent plus faire un bruit. On dirait une bande d’enfants pris sur le fait après une bêtise ! Après quelques secondes silence, profond, pesant, les rires et l’ambiance reviennent, moins forts, sans doute aidés par les breuvages et l’ivresse. Nous nous faisons voler la victoire, déconcentrés par leur drague maladroite et alcoolisée. Nous revenons dans la pièce principale, prenons part à la fête et buvons quelques verres aux mélanges d’alcools inconnus. Malgré cela, mon esprit reste embrouillé par le visage de cette jeune anonyme. Je me dirige vers elle, les idées claires, la démarche pleine d’assurance et la tête haute.

Jusqu'à Ce Que La Mort Nous Sépare Où les histoires vivent. Découvrez maintenant