🔸Nice Nailantei Leng'ete🔸

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Cette jeune femme est née à Kimana, au Kenya. Depuis qu'elle est toute jeune, elle assiste au rituel d'excision qui symbolise le passage de l'âge adulte pour les jeunes filles, dans son peuple.

Contrainte de devoir subir ce rituel aussi, Nice et sa soeur aînée fuguent de chez leur oncle pour de pas avoir à se faire faire l'excision. Elle explique qu'elle avait vu des filles se marier et quitter l'école après leur excision, ce qui l'avait incitée à fuguer.

Malheureusement, leur famille les retrouve à environ 20 km de chez eux. Elles se font battre par certains membres de la famille.

Pourtant, Nice, qui ne lâche pas prise, fugue seule à nouveau chez son grand-père, où elle arrive à négocier pour faire l'excision plus tard. L'année d'après, quand son grand-père revient sur le sujet, il accepte alors de l'empêcher d'opérer à cette mutilation. Sa soeur, par contre, se doit de la subir.

Leurs parents meurent en 1997 et 1998, et leur grand-père est trop vieux pour s'occuper d'elles à temps plein. Les jeunes filles se font envoyer à l'internat, où elles en rencontrent d'autres. Ces autres filles, qui ne sont pas toutes de la même communauté de Nice, lui expliquent que dans leur peuple, il n'est pas obligatoire de faire l'excision. Nice comprend alors que toutes les fois où elle s'est fait dire qu'elle allait mourir si elle ne le faisait pas, c'était des mensonges.

Le conseil des anciens accepte d'écouter les arguments de Nice, chose rare puisque la culture massaï ne permet pas aux femmes de s'adresser aux hommes. D'autres filles prennent exemple sur elle, et s'élèvent contre l'excision et souhaitent continuer à aller à l'école.

Après plusieurs années, le conseil bannit l'excision, au grand bonheur de Nice, et le remplace par un "rite de passage alternatif", création de Nice et du conseil.
Ce rituel implique une semaine de formation aux questions de sexualité et de reproduction. Ils sensibilisent aussi les jeunes femmes à leurs droits, aux questions de mutilations génitales féminines et du mariage d'enfants. Le dernier jour du rituel, ils bénissent les jeunes filles pour qu'elles deviennent les femmes qu'elles veulent devenir. Tous les métiers qu'elles souhaitent.

Aujourd'hui encore, Nice vit dans sa communauté, et sensibilise les gens aux dangers des mutilations génitales féminines. Grâce à elle, plus de 15 000 filles ont échappé à cet ancien rituel au Kenya. La jeune femme élève sa voix au-delà des frontières, aussi. Elle veut faire comprendre au monde tous les dangers des mutilations génitales. En 2016, l'UNICEF estimait à 200 millions de femmes qui se faisaient faire des mutilations génitales. Nice a encore du travail à faire, mais elle en sera capable, il suffit juste de l'écouter. Et ça les gens le font, car elle a été en 2018, une des 100 personnes les plus influentes au monde d'après le Times.

Sources
https://www.google.com/amp/s/information.tv5monde.com/terriennes/au-kenya-nice-nailantei-leng-ete-milite-contre-l-excision-depuis-l-age-de-8-ans-286595%3famp

Dictionnaire des femmes importantesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant