chapitre 3

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Après trois heures de recherche-on va dire trois heures mais en fait je n'en ai aucune idée, la seule chose que je sais c'est qu'on est le matin...Mon dieu , cela fait déjà deux jours que je suis ici! Pourvu que ça ne dure pas! Oui bon, je disais qu'après tout ce temps, j'ai enfin trouvé quelque chose d'intéressant. Un mec, grand, les cheveux bruns avec des yeux bleus comme l'océan. Mais moi ils me font plutôt penser à des milliers de constellations enfouies dans le bleu de ses yeux.oh, mais qu'il est mignon! Il faut absolument que je lui parle, que je dise quelque chose...
Comme quoi? ■oh excuse-moi tu saurais où on est?
Ou encore...
■Oh pardon mais t'es qui au juste?
Je suis vraiment une catastrophe...Ai-je seulement une fois dans ma vie parler à un garçon? Ah oui au fait, j'en sais fichtre rien! Pendant que je me posais des questions inutiles, il a juste ...enlevé sa chemise...
Oui , oui je vous assure (et là j'étais vraiment contente d'être cachée derrière un buisson pour cacher mes joues rouges.) OK, il est hors de question que je sorte de là pendant que monsieur fait du streap-tease...
Vous voyez le genre de fille qui n'a pas remarqué qu'elle a la bouche ouverte et qui risque de baver ? Eh ben c'est tout à fait ça...
J'étais paralysée, bouche bée. Oufti, les tablettes de chocolat...
Bon ressaisis toi , sinon il va se diriger vers toi et t'aura l'air bête...
J'aurais dût me taire , c'est exactement ce qu'il était en train de faire...
C'est bon je panique, je cours , cours le plus loin possible. Je le retrouverai bien s'il le faut non?
◆ ◆ ◆
J'arrive à bout de souffle à mon petit camp improvisé. Il doit être midi parce que le soleil chauffe un peu plus que tout à l'heure .Mais le truc qui est bizarre c'est que :Il y a plus de fruits que hier soir, je n'ai plus aucunes plaies sur mes pieds et mes coupures sur ma peau sont cicatrisées mais surtout il y a encore plus de lémuriens qu'avant...C'est l'invasion ou quoi? !
Qu'est -ce que tu fais là?
Je me retourne d'un bond , technique ninja en position! C'est le bel inconnu (ne surtout pas rougir. ..surtout pas. ..), oh non , il est toujours torse nu...ok ,c'est bon là comment ne plus rougir? Je me repositionne normalement et réponds simplement.
Je ne sais pas.
Évidemment , je m'attendais à une tête perplexe et une réponse du genre :◆Ah bon, t'inquiète pas on va retourner au village , ils sauront sûrement qui tu es .
Mais non .Il s'est assis.
Je peux? En montrant du doigt les fruits .
J'ai hoché la tête.
Tu n'est pas très bavarde , on m'amène ici, on me laisse tout seul comme un paumé. Et puis je tombe sur une jolie fille dépenaillée...
Il a dit jolie, il ne faut pas rougir.
Je m'appelle Anna et je suis ici depuis hier soir sans aucun souvenir.
Oh c'est un peu plus compliqué...Moi c'est Tristan.
Là j'aurais sûrement dût dire quelque chose. Mais je ne savais pas quoi. Et puis tout d'un coup j'y ai pensé.
Qui t'a amené ? dis-je en le fixant d'un air suspicieux.
L'armée, je devais surveiller quelqu'un de dangereux ,me dit-il avec un regard enjôleur. Si c'est toi, je crois que je m'en sortirai.

Mon sang ne fit qu'un tour, monsieur ne me pensait pas capable de lui faire mal! Et sans que je comprenne ce qu'il se passe, des lianes enroulèrent les bras de Tristan, le comprimèrent, le serrèrent jusqu'à ce que je sois tellement choquée que tout s'arrêta d'un coup et je ne bougeai plus d'un millimètre. J'étais tétanisée, horrifiée, je regardai mes mains et mes yeux s'emplirent de larmes de désespoir. Puis je me souvint. De tout, ma vie à Las Vegas, chez mes parents millionnaire. Ma mère et mon père étaient de brillants metteurs en scène, ils avaient fait des films extraordinaires qui leurs ont valu de millions.

Ils n'étaient jamais là, ne se sont jamais préoccupés de quoi que ce soit que je faisais , que je réalisais ou que je demandais. C'était ma grand -mère qui s'était occupée de moi , me faisait rire et m'aidait à évolué dans le monde .
Mais un jour alors qu'elle et moi on devait aller manger une glace pour passer un peu de temps ensemble avant que mes parents reviennent, elle ne vint pas.Alors triste et maussade , je revins à la maison riche et sans vie de mes parents.Le pire c'était que ce jour là c'était mon anniversaire.Je jettai mon sac Gucci à terre, oui ma mère veut tout de même que je sois bien vue , il ne faut pas que je casse son image...
Je criai que j'étais rentrée , même si je savais que personnes ne bougeraient.
Pourtant, la porte du salon contigu au hall crissa doucement et s'ouvrit. Ma mère était là, devant moi et me regardait sans la moindre expression sur le visage.
Viens t'asseoir sur le canapé ma chérie,s'il-te-plaît.
J'obtempérai et attendis , impatiente et un peu irritée.
J'ai quelque chose de très important à te dire .
Je levai la tête et l'observai attentivement. C'est nouveau ça...
Avant que tu sois née, ton père et moi étions dans l'apogée de notre carrière. Nous avancions et perpétuions les succès. Ta grand-mère était quant à elle choquée que nous ne pensions même pas à notre famille depuis ces six ans de mariages .Nous avons alors pensé qu'elle exagérait et que cela lui passerait. Nous vivions très bien ainsi et pourtant, un jour elle revint en nous apportant un certificat de naissance. Nous nous sommes beaucoup disputés. Elle avait une amie qui vivait en Australie et celle-ci mourante , après de graves complications dû à un accouchement difficile, avait supplié ta grand mère de s'occuper de toi. Elle savait qu'elle était trop vieille et nous a supplié elle aussi de t'adopter toi, Anna.
J'étais jusque là rester à l'écoute, attentive, me disant qu'elle voulait peut -être me parler d'une école prestigieuse ou quelque chose à faire dont elle voulait se débarrasser, mais ça...s'en était trop pour moi...une larme coula .Je pense que j'aurais dut le savoir depuis le temps...
Pourquoi me dis-tu cela maintenant?
■Parce que ta grand mère est morte ce matin.
J'éclatai alors de rire , un rire complètement fou.Ce n'était pas mes vrais parents , c'était ma grand -mère qui me voulait et ce n'était même pas eux qui m'avait adoptée. J'ai toujours cru que c'était parce que je n'avais jamais eu de talent pour quoi que ce soit, qu'ils ne me parlaient pratiquement pas. Qu'ils m'aimeraient certainement plus si j'étais douée en musique ou dans le théâtre , j'ai même insisté pour aller dans une école d'art. Et maintenant , je me rend compte que j'avais faux sur toute la ligne , ma vie est fausse , mon avenir aussi. Et la seule personne qui m'ait jamais aimée est morte.

Révèle-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant