La vie d'un chat

Chapitre 10

Bonjour/Bonsoir

Tout d'abord, je tiens à sincèrement m'excuser pour cette longue pose inexpliquée. Depuis le début de la pandémie, j'ai du faire face à de nombreux problèmes et je commence tout juste à m'en remettre. Aussi, cette histoire n'est pas abandonnée, bien au contraire. Même si cela doit me prendre 20ans pour l'achevée, j'irai jusqu'au bout. Je n'ai jamais été aussi fière de moi et j'espère qu'elle vous plaira malgré les nombreux changements qu'elle a subit. Je ne pensais pas en faire une histoire sombre mais finalement je la préfère ainsi. Je vous remercie d'avoir prêter attention à ce petit paragraphe et je vous souhaite une bonne lecture !

Alice

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« - Nous sommes le 10 Octobre et il est 7heu- ».

     Shawn appuie machinalement sur le bouton du réveil, assis en tailleur sur mon lit. Nous avons passé la nuit là, assis, à se regarder dans le blanc des yeux, à compter les secondes, les minutes et les heures. Plus que trois heures avant la libération de cette femme. Pour aujourd'hui, les Miles nous ont autorisé à rester à la maison. Tout le monde est à cran, personne n'arrive à dormir et encore moins à manger. Une vraie famille de vampire. Un peu las de ne pas avoir changé de position depuis longtemps, je me lève et descend dans la cuisine, le jeune serpent sur les talons. Mes pieds me font mal mais les médicaments font effets et les compresses atténuent les cloques dues aux infections. Arrivés en bas, nous nous servons un petit déjeuné digne de celui d'un nouveau-né et prenons place à table, toujours en silence.

- La meute de Cole va venir aujourd'hui ?

   Voyant qu'il y avait beaucoup de choses étranges autour de nous et que nous étions très angoissés, Shawn et moi avons pris la décision de tout raconter aux loups. Nous les avons mis au courant de notre absence et Cole à répondu qu'ils viendraient chez moi à la pause déjeuné. Ils resteront sûrement ici cette après-midi. Bien évidemment, nous avons prévenu mes parents adoptifs et ils ont accepté. Pour répondre au petit serpent, j'acquiesce lentement de la tête, fixant un point inexistant sur le mur en face de moi. Je ne sais pas encore comment on va leur expliquer ni même ce qu'on va leur dire mais il est hors de question de leur mentir. Alors que je rumine, la tête dans ma tasse fumante qui ne me fait pas envie, je vois le petit serpent se relever. Il débarrasse tranquillement son assiette, qu'il n'a quasiment pas touché, et vide son verre de jus de fruit avant de le mettre dans l'évier. Il marque un temps d'arrêt devant le lavabos et se met soudainement à bailler. Je me relève doucement et me place dans son dos, l'enlaçant autour de ses hanches. Il s'écarte légèrement et se retourne vers moi pour se blottir contre mon torse. Attendri et fatigué, je pose ma tête dans le creux de son épaule et inspire fortement son odeur. Sa peau est froide et je le sens frissonner de temps en temps. Je nous berce lentement de droite à gauche, sentant la fatigue prendre de plus en plus de poids. Nous restons ainsi cinq bonnes minutes avant d'aller nous mettre sous les draps chauds de mon lit. Bien calé, le serpent se remet contre moi et ferme les yeux, apaisé et réchauffé. Je ne tarde pas à faire la même chose cependant, Morphée ne m'accueille pas. Shawn respire calmement. De temps en temps, il émet de faibles gémissements qui ont le don de le rendre adorable. Ennuyé de juste resté là à ne rien faire, je rouvre les yeux et fixe à nouveau mon réveil qui m'affiche 7:48. Le temps passe lentement, mais il passe. C'en ai presque une torture. J'aimerai qu'il s'arrête pour que cette femme reste enfermée pour toujours, mais j'ai aussi envie qu'il suive son cours, j'ai envie de vieillir et de connaître des choses comme l'amour ou le travail. J'aimerai faire des études, si possible dans la botanique même si je n'ai pas pris le bon chemin. Ou bien dans l'art. Shawn m'a avoué qu'il aimerait bien qu'on fasse un projet ensemble. Même si ce n'est encore que le début de l'année, certains élèves commencent déjà à avoir des difficultés pour trouver des sujets. Il faut dire que la pratique est tellement libre que parfois on s'y perd. Certains groupes se sont créés et des productions plus qu'étranges ont vu le jour. Trois filles ont eu l'idée de faire une peinture et dieu sait qu'elles l'ont violemment insulté. Elles se sont contentées de jeter des gros pâtés de couleur, un peu au pif, sur une pauvre toile qui avait l'air usé. A la fin, la toile n'était pas complètement recouverte et les couleurs avaient pris une teinte voilette tirant sur le marron, vraiment affreux. Lorsque le professeur est allé les voir, il leur a dit que leur travaille était rempli de sens et que le nom qu'elles lui avaient donné, « Indépendance », lui allait parfaitement. Vraiment à coté de la plaque ce prof. J'aurai plutôt appelé cette toile « Dégueulis » et je l'aurai enterré dans une décharge publique. Chacun son opinion. A contrario, un groupe de quatre personnes, deux filles et deux garçons, ont fait un truc incroyable. Les deux filles ont dessiné un portrait très réaliste d'une femme allaitant son bébé. Par dessus, les garçons ont crées des calques. L'un représentait de jolis vêtements colorés, l'autre représentait une peaux pâle et meurtris. Ils avaient d'autres calques, plus expérimentaux qu'ils n'ont pas présenté au professeur. Ce dernier leur à dit que leur projet n'avait pas beaucoup de sens, qu'il n'était pas assez explicite, pas assez abouti. A mes yeux, c'était celui qui était le mieux réalisé depuis le début de l'année.