« Qu'on soit bien claire, ça ne signifie absolument rien. Je ne t'aime pas et si je l'ai fait c'est uniquement pour la faire taire. »
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Un crayon dans la bouche, j'essaye tant bien que mal de trouver des idées pour ma rédaction de Silicien. Nous avons trois semaines pour la faire mais le sujet m'a semblé tellement complexe que j'ai voulu m'y prendre en avance, cependant impossible de me concentrer. Mon téléphone n'arrête pas de vibrer et des icônes étranges apparaissent à intervalles réguliers. Notre classe à décidé de créer un groupe Swipe pour discuter des sorties que nous avons avec le cours d'art, notamment celle de vendredi, mais j'ai l'impression qu'il sert plus à parler de tout et n'importe quoi qu'autre chose. Agacé, j'ouvre l'application et regarde ce qui se dit. Il y a des insultes, des blagues franchement pas drôle, beaucoup d'émoticônes. Rien d'intéressant. De temps en temps, Shawn leur répond avec de petits smileys amusés. Ce soir, il n'est pas chez moi. Son père l'a invité au restaurant pour lui présenter cette fameuse femme dont il a déjà entendu parlé à plusieurs reprises. Il a été impatient toute la journée et n'a cessé de me dire à quel point il était heureux. De mon coté, je n'arrête pas de repenser à lundi. Je crois que je réalise à peine ce que j'ai fait. Avoir embrassé Cole ne signifie rien pour moi. Je n'ai rien ressenti à ce moment-là et bizarrement, j'en suis déçu. J'entendais souvent qu'embrasser une personne pour la première fois était magique, pourtant je suis resté impassible. Je n'ai pas trouvé de goût particulier à ses lèvres, je n'ai pas ressenti de sensation étrange. Il y a juste eu sa peau contre la mienne, rien de plus. Alors que je me gifle une énième fois mentalement pour m'être déconcentré, un nouveau message apparaît sur mon écran. Une fille, Amélia, demande comment organiser les groupes pour les transports. Notre professeur nous estime autonome et assez mature pour nous laisser aller au musée par nous-même. Au lieu de se donner rendez-vous au lycée, chacun arrive de son côté en prenant les transports en commun. Ça évite à certains , habitant proche de la gare, de devoir aller dans le sens opposé pour repartir.
De : Pousse de Bambou
- Je propose qu'on fasse un vote pour savoir qui vient en métro ou en RER. On fera des groupes après.
De : I love Carlos
- Pas bête la belette. J'y vais en RER.
S'en suivit de l'avis de chacun. A ma grande surprise, peu de gens iront en métro. Nous ne somme que six sur vingt-deux, bien que certains n'aient pas encore donné leur réponse. Notre groupe se compose donc d'Amélia, Licorne violette, Kokonut Family, Pousse de Bambou, Shawn et moi-même. Un nouveau groupe Swipe est rapidement créé et nous décidons de nous rejoindre devant la gare principale. Notre lycée se trouve dans la banlieue de Silicia, là où il a y la jeune délinquance, les dealers et les fauchés. Bien sûr, il n'y a pas qu'eux. Ma famille et celle de Shawn ne rentrent pas dans ces catégories, heureusement, il y a quand même quelques quartiers sûrs et tranquilles dans lesquels des familles de classes moyennes habitent. A contrario, les familles plus aisées logent au cœur de la capitale, là où il y a les musées, les galeries d'arts, les grandes salles de concert. Un concentré d'art et de choses qui valent toutes plus chères les unes que les autres. Nous aurons un peu plus d'une heure de transport. Shawn et moi prendrons le bus pour aller à la gare, ensuite nous aurons cinq arrêts à faire avant de finir à pieds. Le rendez-vous à été fixé à 10heures au musée ce qui nous laisse largement le temps de nous préparer. Apparemment, nous irons voir une exposition de Tomás Saraceno qui se nomme « les araignées ». Rien que le nom me donne des frissons. J'espère vraiment que ce ne sera pas ce que je crois car si il y a bien une chose que je déteste, ce sont ses monstres velus à huit pattes.
A présent d'accord sur le planning de vendredi, je me reconcentre sur ma rédaction dont le sujet est « l'amitié ». J'ai beau retourner la chose dans tous les sens, je ne sais pas quoi dire. Mon expérience sur le sujet est bien trop maigre pour pouvoir en tirer des conclusions. De mon point de vue, l'amitié est similaire à la fraternité. Tout du moins, c'est ce que je ressens envers Shawn. Il me complète, me fait éprouver de nouvelles choses. Il ressemble tellement à mon frère que par moment j'oublie qu'il n'est pas lui. Ethan, tout comme moi, est un chat, pas un serpent. Pourtant, j'ai tendance à mettre ça de coté et ce n'est pas bon. J'ai espérer trop longtemps le revoir un jour et maintenant, j'en viens à faire un transfert. Le petit serpent n'a pas besoin de ça. Il a déjà du mal à s'aimer tels qu'il est alors le prendre pour une autre personne est la pire chose que je puisse lui faire. Mis à part Shawn, je n'ai jamais été proche de mes camarades de classes. Bien sûr, je n'est pas été le parfait asocial non plus, j'ai quand même discuté avec certains mais ce fut bref. Trop peu pour que je puisse parler d'expérience. Découragé, je laisse mes notes de coté et part m'échouer sur mon lit. Sans Shawn la maison est beaucoup plus calme, vide. Ce n'est clairement pas la même chose et je dois avouer que je m'ennuie un peu. Un craquement résonne soudainement dans la pièce et je me rend compte que ça fait un bout de temps que je ne me suis pas occupé de mon pauvre mur végétal qui perd ses feuilles. Alors sans plus attendre, je descend dans le salon, attrape une grande bouteille d'eau et un vaporisateur et remonte en vitesse. Je verse petit à petit de l'eau dans mes gros pots de lierres, enlevant les feuilles mortes au passage, puis vaporise les jeunes pousses accrochés au mur. Elles ont à peine deux mois et poussent lentement. De petits bourgeons commencent à naître et donneront bientôt de grosses fleurs roses et blanches. J'ai eu du mal à les mettre en place. Marc m'a aidé à installer des grilles assez large à 10cm du mur. Puis on a du trouver des pots qui rentraient parfaitement dans les trous. Ensuite je me suis amusé à faire un Tetris pour disposer les différentes plantes de manière à ce que ce soit harmonieux. Au départ, mes parents adoptifs étaient très réticents face à l'idée, mais ils ont finis par accepter et on s'est bien amusé à tout mettre en place même si ma chambre ressemblait à un vrai chantier. Il y avait des pots et de la terre partout. La pauvre Claire à passé trois jours à essayer de désincruster le parquet et heureusement pour nous, elle a réussi. Je ne donnais pas cher de nos peaux sinon. Une fois le tout bien arrosé et nettoyé, je retourne m'affaler sur mes draps. 17Heures 24 affiche mon cellulaire. Le temps passe lentement et bichonner mes protégés ne le fait pas passer plus vite. Vivement demain soir que la tornade ambulante revienne égayer les lieux.

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La vie d'un chat
Teen Fiction/!\ Cette histoire est sujette à de nombreuses modifications (correction des fautes, réécriture de passages). L'histoire que vous allez lire actuellement est donc susceptible d'être modifié sous peu. Je demande donc votre indulgence. Un monde paral...