Quatorze Carats 💎

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Le temps passa à une vitesse hallucinante, au point, que je m'en redis à peine compte. J'étais encore plongé dans mes cours et je surveillais du coin de l'œil la casserole de sauce tomate, quand la porte d'entrée de la chambre de bonne claqua. Je fis genre de rien, mais l'excitation me gagna. Il était venu.

-J'suis al.

-Je peux voir ça, je répondis en lui adressant à peine un regard.

-Cimer, tu pourrais avoir l'air plus heureux de me voir.

Je pris une grande inspiration et modifiais mon ton de voix habituel, pour parler avec plus d'emphase :

-Amour de ma vie, enfin vous êtes arrivée. Je ne saurais vous conter à quel point cela me met en joie.

-Wesh, j'aime pas quand tu parles comme aç, je capte r'.

Malgré moi j'esquissais un petit ricanement, alors qu'il s'approchait de là où je me tenais. Parce que c'était un gamin qui s'ignorait, il déposa un doigt sur l'une de mes joues et appuya dessus plusieurs fois.

-Je veux juste un regard.

-Tu vois pas que je suis occupé.

-Regarde-moi, il continua d'appuyer sur ma joue. Regarde-moi, il appuya à nouveau. Regarde-moi.

Je cédais à son exigence et détournais mon attention de mes fiches de révision pour lui adresser le fameux regard. Ce n'était pas qu'un regard, ce n'était jamais juste un regard. Presque instantanément, je me sentis rougir face à la profondeur du sien. Il avait une conscience parfaite, de l'effet qu'il me faisait et il adorait en jouer. Lui aussi, c'était un charmeur. D'ailleurs, il ne retint pas un sourire.

-Je préfère ça.

Sa main finit par recouvrir ma joue et força mon visage à se décaler.

-Moi, j'avais grave envie de te voir.

Ses lèvres se posèrent sur les miennes, mon cœur chavira. Ouais, il avait un sacré effet sur moi. Même si j'avais envie de continuer à l'ignorer, le laisser se languir j'en étais tout bonnement incapable. Je passais mes mains derrière sa nuque pour approfondir son échange. Des frissons me couvrirent alors que je redécouvrais le goût de ses lèvres.

Notre caresse fut interrompue par la sonnerie de mon téléphone.

-La sauce tomate, je m'exclamais en repoussant le rappeur.

La cuisine étant étroite, aussi j'eus à faire que quelques pas pour me retrouver devant la plaque de cuisson et retirer la casserole mettant fin à la cuisson de la sauce.

-Pâte sauce tomate sérieux, se plaignit Math en me regardant faire.

Incendiaire. C'est le seul mot que je pouvais utiliser pour décrire le coup d'œil que je lui adressai à ce moment-là.

-Si t'es pas content, t'es pas obligé de manger.

-Y'a quoi avec ça ?

-De la burrata

-J'kiffe ça.

-Je sais.

-T'as pensé à moi

Et immédiatement, il recommence à planter son doigt dans ma joue.

-Tu peux le dire que je t'aie manqué. Moi, tu m'as manqué.

-Ouais bah, je commence à le regretter.

Pour marquer mon mécontentement, je fis semblant de mordre son doigt. Semblant, n'était pas le bon mot, puisqu'entre nous, s'il ne l'avait pas retiré, je l'aurais sans doute mordu pour de vrai. Pas fort. Mais je l'aurais tout de même mordu. Il ne méritait que cela de toute manière.