CHAPITRE 08

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La plupart des soldats étaient sortis en ville ou bien accaparés à préparer la fête.

J'avais tout prévu. Certaine que même Spencer, qui gardait habituellement la porte de la salle des archives, voudrait aller s'amuser un peu, j'avais attendu qu'elle quitte son poste pour me faufiler jusque dans cette pièce. 

Même si une légère touche d'enthousiasme avait pointé le bout de son nez, elle repartit aussitôt quand je découvris l'immense pièce constituée de nombreuses bibliothèques en bois remplies de dossiers. Je ne sais pas si je dois me réjouir de voir que des siècles semblent se perdent sous mes yeux ou m'affoler en sachant le peu de temps que j'ai pour trouver une information. Option 2 : je ne sais pas du tout par où commencer. 

Je m'approche tout de même des meubles pour essayer de comprendre la logique de classement. Je m'aperçois qu'ils sont nickels, extrêmement propre. Intérieurement je ris au dépend de celui que le Caporal avait dû assigner à cette tâche. 

La façon dont sont triés les dossiers et pour le moins étrange. Ni date, ni même un nom. On dirait des noms de codes. Il y a également un code couleur que j'identifie rapidement. En ouvrant un dossier avec une ficelle bleue, je trouve un compte rendu d'expédition. An 844. Tch, c'est bien après ma naissance. Vers la droite, j'en pioche un deuxième. Tiens, l'écriture a changée. Elle est bien moins lisible. J'arrive tout de même à comprendre "846". En allant sur la gauche, je devrais donc revenir en arri...

Soudain la porte s'ouvre. 

Je me tapis dans l'ombre dans un coin sombre de la pièce, comme j'ai été habituée à le faire plus jeune. Je me fais petite et espère ne pas être vue. Heureusement pour moi, Spencer, qui vient de revenir au cou d'un soldat que je ne connais que de vue, semble plus absorbée par le fait de déshabiller cet homme plutôt que sur ma potentielle présence. 

C'est bien ma veine, je vais devoir les écouter..... Roh et puis je croyais pourtant que c'était interdit de faire ça ici. Sinon, je ne me serais pas compliqué la vie à faire le mur de temps en temps pour aller trouver des hommes dans des bars. Là n'est pas le sujet. 

Avant qu'ils n'arrivent au moment clé de leurs ébats, on entendit des pas derrière la porte et la voix du chef d'escouade Mike se fit entendre : 

"- Sortez d'ici vous deux, je ne me répéterai pas."

Pris de panique, il se rhabillèrent avant de sortir honteux de la salle des archives. Mike enchaîna :

- Si Livai apprend qu... C'est interdit de...merde à la fin ! Vous puez les hormones à plein nez. Retournez au réfectoire par pitié."


Doucement, la lumière générée par le couloir s'estompe et je me retrouve à nouveau seule. Je continue de fouiller pendant une durée indéterminée mais aucune trace d'un dossier qui m'évoquerait quelque chose. Visiblement, le précédent major était bien moins méticuleux sur la paperasse car plus je remonte dans les années et moins je trouve de comptes rendus d'expédition. Un frisson me parcourt en imaginant que peut être est-ce parce qu'aucun soldats ne revenaient. C'est bien possible, étant donné la réputation du bataillon à gaspiller nos ressources humaines et financières. 

Je me décide à changer de couleur de dossier. Ceux ornés d'une ficelle rouge. Voyons voir...Si je suis a même logique chronologique que pour les précédents... Bingo ! Enfin, c'est avant ma naissance en tout cas. An 832. Uns à uns, je lis les rapports de comportement des soldats du bataillon. Ce n'est pas toujours la même personne qui écrit mais je crois reconnaître une ou deux écritures par rapport à toute à l'heure. 

Au fil de ma lecture, je commence à désespérer. Quand soudain, un rapport attire mon attention. A vrai dire, en plus de sembler décrire étrangement la même situation que celle des deux soldats de toute à l'heure, le nom de l'homme impliqué m'est familier. J'ai l'impression de l'avoir entendu quelque part. Réfléchis Blanche ! Bon sang mais oui, je me souviens maintenant. J'ai assisté à ses funérailles. Enfin, ma mère y a assisté et moi je l'avais suivi. Ce jour là, je ne me souviens pas bien si elle avait parlé à quelqu'un mais j'en ai l'impression. J'ai un souvenir d'elle tentant de fuir un homme.Et puis merde. Mon unique piste est un homme mort. Avec un peu de concentration, j'arriverai peut être à me souvenir du visage de cet homme. Avec un peu de temps je...

Puis je percute une chose essentielle. Du temps, je n'en ai peut être plus beaucoup. Et si, dans quelques jours, je meurs en expédition ? Et si, je n'avais plus assez de temps pour trouver mes réponses ? J'aurais été l'imbécile qui a quitté son district pour s'engager dans l'armée, puis pour rejoindre le bataillon et je serais morte pour rien. 

A mesure que je percute cette information, mon coeur s'accélère rageusement. C'est un instinct de survie qui s'éveille en moi, mon coeur ne faisant que traduire une envie irrépressible de rester en vie pour continuer à fouiller dans mon passé. Je sais bien que c'est égoïste mais c'est comme si rien d'autre autour n'avait de sens. Tant que je n'aurai pas désépaissit le mystère qui entoure ma vie et ma naissance, je ne veux pas mourir. Après ça, et bien, ça dépendra peut être de ce que je trouverai. 


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(902 mots)

Well, les choses vont commencer à devenir intéressantes. 

A très vite, promis j'essaye d'écrire pour avoir de l'avance et publier chaque semaine

⌜Livai x OC⌟ Un Monde de FousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant