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  Je traverse notre luxueux salon tachant de cacher mon envie de vomir.

L'odeur du sang plane encore dans le coin.

  Dans quelques temps,  les sbires de papa se débarrasseront des preuves.

  Pour cette journée, j'ai opté pour une tenue simple: une chemise fleurie et un jean basique.

    Et pour la coiffure, j'ai retenu mes cheveux blonds en deux ponpons bas telle une petite fille.

" Une vraie beauté " dirait n'importe qui en me voyant ainsi.

Ça m'arrivait aussi souvent de me le dire en me regardant dans la glace.

Faut dire que maman m'a vraiment gâté sur ce côté là.

J'ai hérité de toute sa beauté.

Belle chevelure blonde,  formes voluptueuses,  lèvres roses en cœur, de longs cils, une voix sensuelle et un sourire à faire damner plus d'un homme.

Je suis son portrait craché.

Seuls mes yeux couleur noisette me rappellent mon père.

Alors, il est normal pour les gens de lancer un "Oh, quelle belle blonde !" en m'apercevant.

S'ils savaient à quel point je souffrais là dedans.

Je suis tout sauf belle à l'intérieur.

Je suis juste lâche.

  Je prends mon argent de poche* à la salle à manger et me mets en route pour l'école.

*Oui, mes parents faisaient l'effort de m'accorder cela même si c'était de l'argent sale.

🔪🩸🔪

    Je sors de la maison puis commence mon périple dans les rues obscures de mon quartier.

Seule la lumière de quelques lampadaires parvient à me guider.

J'entends quelques cris de douleurs aux loin.

Des pas feutrés,  des ombres et des murmures.

Typique de Nordsbrook.

C'est l'heure des aggressions.

Les bourreaux attendent leurs victimes pour se défouler.

Quelques paires d'yeux me fixent au loin.pas lents les rues obscures de mon quartier.

...


- N'approchez pas ! Crit un gringalet pour repousser son agresseur.

Le jeune trébuche puis tombe à mes pieds.

Son agresseur ne tarde pas arriver.

Je tends la main au gringalet et l'aide à se relever.

Il me remercie d'un coup de tête.

Je défie son bourreau du regard.

Il fait un pas en arrière impuissant.

Je suis intouchable.

Dans ma famille, nous portons tous un tatouage au cou en forme de serpent.

C'est le symbole des Stale.

Tout le monde ici craignant mon père n'osait ne serait ce que m'approcher.

Je souris au gringalet avant de partir.

Quelques minutes plus tard......

J'entre dans l'ascenseur puis actionne la manette.

La brise matinale m'accueille.

Je vois à nouveau la lumière du jour.

Personne à l'horizon

Je sors de l'appareil et ferme la porte.

La sortie donnait sur la boutique d'une station service abandonnée.

Je sors de la boutique miteuse.

Je cours jusqu'au terminus.

J'arrive pile avant le départ du bus.

Une nouvelle journée commence.


malheurs du mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant