Les flammes de la passion

Chapitre 30

Bientôt cinq mois que Wendy vivait le parfait amour avec le professeur. Elle était submergée par un bonheur incommensurable. Damon était doux, ouvert à tous ses caprices mêmes les plus insipide mais gardait tout de même cette autorité naturelle qui le caractérisait. Ils s'aimaient, c'était indéniable.

Ces derniers mois avaient été les plus merveilleux de toute sa vie. Ils avaient vécu tellement de choses en si peu de temps. Presque chaque soir le professeur l'amenait visiter un nouveau coin reclus de la somptueuse ville de New York. Des endroits tout aussi magnifiques les uns que autres et sous le ciel étoilé ou la pluie battante, il lui faisait l'amour de la plus belle des manières faisant résonner ainsi leur plaisir dans le silence de la nuit. Chaque fibre du corps de la ballerine ne réagissait plus que par celui ciselé du professeur .

Plus de quatre mois qu'ils vivaient leurs amours cachés aux yeux de tous et elle commençait à en avoir assez surtout maintenant que Sandra était de retour au centre alors avec Damon ils avaient dû se faire beaucoup plus discret. Les rares fois où elle voyait Sandra sauter au cou de cet homme qui lui appartenait représentaient pour elle une véritable torture. Le retour de Sandra avait fait éclater leur bulle d'amour et comme si elle commençait à se douter de quelque chose celle-ci ne lâchait plus le professeur d'une semelle, ce qui avait le don d'horripiler affreusement la ballerine.

Elle ne pouvait pas continuer sa relation avec le professeur ainsi tapis dans l'ombre, elle ne voulait aucunement jouer le rôle de l'amante, ça non ! Damon lui avait promis qu'il allait rompre ses fiançailles avec Sandra une fois que celle-ci serait sur pied or ça faisait déjà plusieurs mois que ça durait. Elle en avait assez au sens propre du terme. Ça faisait déjà plus d'une semaine qu'elle n'avait pas eu un moment en tête en tête avec son professeur et il lui manquait terriblement. Ses touchés, ses caresses, ses baisers, tout son corps réclamait cet homme et elle avait l'impression d'en devenir folle .

Il ne restait plus que quelques mois avant le spectacle, tous s'adonnaient un maximum pour que ça soit un véritable succès et le professeur y veillait durement. D'ailleurs, à son retour de la Fortaleza, elle avait fini par trouver un travail de serveuse dans ce restaurant qu'elle avait l'habitude de fréquenter avec Gwen avant son départ .

Ah pauvre Gwen, elle vivait une passe vraiment difficile. Elle n'en revenait toujours pas que l'homme que sa meilleure amie idéalisait tant était le cousin de l'homme qu'elle aimait. Cet homme là même qu'elle avait vu aux bras d'une autre femme pendant toute la soirée qui avait été organisée à la Fortaleza . Et dire qu'elle était celle qui lui avait appris involontairement cette triste réalité au cours d'une discussion où elle lui montrait des photos de cet homme avec lequel elle s'imaginait un futur déjà tout tracé. Quelle déception !

Damon était juste là devant elle, aidant une des jeunes filles en justaucorps à maîtriser un pas de danse pour le moins complexe. Il portait une chemise bleue nuit qui donnait l'impression de céder sous la pression de sa musculature impressionnante. Une barbe de quatre jours recouvrait ses mâchoires carrées alors que ses cheveux bruns étaient retenus au centre par un élastique. Il était foutrement sexy et tout ce que Wendy désirait maintenant était qu'il la touche .

Comme s'il avait entendu cette silencieuse invitation, la tête du professeur pivota en sa direction. Il coula sur elle un regard imperceptible avant de quitter la salle . La minute suivante elle entendit son portable vibrer et le message qui s'afficha lui arracha un petit sourire mielleux

_Hmm ce petit sourire en dit long ! Souligna Suzanne.

Wendy se retourna vers son amie. Après leur retour de la Fortaleza, Suzanne l'avait assailli de milliers de questions au sujet de ses rapports avec le séduisant professeur mais elle les avait bien évidemment ignoré jusqu'à ce que Suzanne les surprenne entrain de se dévorer les lèvres dans l'une des vestiaires du centre de danse.

_Suz il faut que tu me couvres encore une fois s'il te plaît, je dois rejoindre Damon. Déjà une semaine qu'on n'a pas eu de temps pour nous.

_Aller file ! Et tu as intérêt à tout me raconter à ton retour. Pesta cette dernière sur un ton plaisantin.

Wendy lui tira la langue avant de regagner l'ascenseur.
Depuis la fois où Oscar l'avait embrassé, ils ne s'étaient plus revu ou du moins elle avait tout fait pour l'éviter. Maintenant elle se sentait horriblement mal de le traiter avec une telle indifférence. Jamais elle n'aurait pensé qu'il puisse développer un sentiment d'amour plus que fraternel pour elle. Elle avait bien vu la déception et la chagrin dans son regard quand elle l'avait repoussé et demander de s'en aller. Oscar ne méritait pas ça et elle en avait conscience mais que faire ?

Bien entendu, elle en avait parlé à Damon qui lui avait avoué s'en être douté grâce aux regards qu'il lui portait le jour de leur retrouvailles et Gwen lui avait également tenu le même discours à son retour de ses défilés de Fashion week . Elle était donc la seule à ne pas s'être rendue compte de l'amour de cet homme qui depuis son adolescence lui témoignait une affection sans pareille. Damon avait été furieux en apprenant qu'Oscar l'avait embrassé, il était même déterminé à aller l'affronter mais elle l'en avait dissuadé, elle voulait qu'il apprenne leur relation par elle-même. Oscar était un homme bien et intègre n'importe quelle femme serait heureuse de l'avoir comme compagnon mais elle son cœur était déjà kidnappé par cet homme assis derrière ce bureau en plein appel téléphonique.

Le timbre de sa voix était rude et chaud. Il répliquait à son interlocuteur dans un anglais parfait mais sur ses traits on pouvait lire que cette conversation l'irritait. Wendy profita qu'il soit assis pour s'installer à califourchon sur ses cuisses et presque aussitôt sa main libre se retrouva sur ses hanches pleine qu'il se mit à caresser langoureusement. Wendy profita encore de sa posture pour scanner chaque détail du visage de cet bel apollon.

Dieu ! Qu'il était beau, une beauté aussi ténébreuse que dangereuse.

Taquine elle retira l'élastique qui retenait les cheveux du professeur et regarda ses boucles brunes tomber jusqu'à ses épaules alors qu'il venait de mettre fin à son appel. Damon rangea le combiné et scruta ce beau visage en cœur qui l'étudiait comme s'il était un spécimen rare . Son autre main alla rejoindre celle sur les hanches de la ballerine alors que celle-ci se délectait de ce premier touché.

_Avez vous fini de m'étudier mademoiselle Hall ou je dois changer d'angle afin que vous puissiez continuer votre charmante analyse sur ma personne ?

_Cette charmante analyse comme vous dites monsieur Devis, attendra...

Ardente comme le feu, rapide comme l'éclair, les lèvres du professeur se retrouvèrent prisonnières d'une douce captivité. Surpris mais ravi Damon laissa la ballerine mener à bien cette danse. Wendy sentit un rire qu'elle devinait moqueur étirer les lèvres du professeur contre les siennes alors elle le mordit sauvagement pour le réfréner .

_Hmm ma petite tigresse sort les griffes, j'aime ça ! Dit-il avec un sourire lubrique en passant une main sur sa lèvre fendue pour recueillir le sang qui y goûtait.

Ainsi encourager Wendy défit la chemise de son professeur avec toute la force de son désir envoyant ainsi valser dans un bruit sourd tous les boutons un peu partout dans ce bureau qui n'avait jamais été témoin d'une telle démonstration d'amour et de passion.

Un sillon de baisers mouillés recouvrit le torse robuste du professeur jusqu'à sa nuque. Un râle de plaisir lui échappa . D'une pression sur cette jolie touffe rousse Damon releva le visage de la ballerine et sans tenir compte du sang qui coulait encore de sa lèvre inférieure, honora ses belles lèvres roses du plus fiévreux de baisers. Wendy hoqueta alors que l'une des mains du professeur faisait descendre l'une des manches de son justaucorps révélant ainsi la naissance de sa poitrine.

Un bruit strident mît fin à cet échange passionnel. Debout dans l'encadrement de la porte se dressait Sandra, à ses pieds une tasse de café éclatée en milles morceaux. Presque automatiquement Wendy se redressa les joues rouges d'embarras alors que Sandra les dévisageait à tour de rôle avec dédain.

_Sandra je...

Sans attendre une seconde de plus la fiancée cocue s'en alla en courant laissant les deux tourtereaux dans une situation des plus délicate. Pour ne pas éterniser encore plus ce instant gênant, Wendy remonta la manche de sa tenue et quitta le bureau sans se retourner face aux appels du professeur.