Chapitre 37

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Dégainant son arme avec flegme, muni d'un gilet par balle, Damon venait d'investir avec les forces de l'ordre américaine un vieil entrepôt à la sortie ouest de la ville où était séquestrée Wendy depuis plusieurs heures, des heures en trop. Lentement le soleil laissait place à l'obscurité glaçante de la nuit. D'épais couches de nuages couvrirent le ciel alors que des bourrasques de vent faisaient vibrer les fenêtres rouillées du vieil entrepôt.

Le temps était aussi sombre que les ténèbres qui se reflétaient dans les yeux du professeur. Le premier coup de tonnerre résonna avec vigueur annonça le terrible massacre qu'il était sur le point de faire. Les muscles tendus, la bouche tordue de rage au point de faire tressauter ses mâchoires ciselées, Damon était déterminé à sauver sa femme et son enfant quitte à abattre l'enfer sur terre. La fureur qui animait son être n'avait d'égale que l'envie meurtrière qui marquait ses traits dangereusement convulsés.

Après qu'il ait découvert le cadeau que la jeune femme avait prévu pour lui, Damon s'était alors rendu compte de l'erreur impardonnable qu'il avait fait en remettant en cause sa fidélité et son intégrité alors que celle-ci portait son enfant. Depuis quand ? Il l'ignorait. Mais quand son esprit avait reconstitué les pièces du puzzle, Damon avait été au bord de la crise cardiaque. Il avait pensé que son cœur allait lâché, alors que celui-ci s'était comprimé d'un sentiment qu'il n'avait jusqu'à là jamais ressenti.

Une famille réunie envers et contre tous , pour toujours et à jamais ! Cette phrase tournait en boucle dans sa tête, elle lui insuffla la force nécessaire pour abattre le premier homme qui entravait son chemin. D'un pas furibond mais prudent, ils prirent d'assaut les lieux. Damon n'avait qu'un seul et unique objectif, retrouver Wendy de surcroît saine et sauve pour reconstituer leur famille.

Bon sang ! Elle était enceinte, elle portait son enfant et ils étaient en danger.

Il se devait de les protéger au péril de sa vie . Il se promit alors d'infliger mille souffrances à l'individu qui avait orchestré toute cette mascarade s'il arrivait quoi que ce soit de déplaisant à sa Wendy ou à son enfant .

L'idée qu'il leur soit arrivé quelque chose lui comprima douloureusement le cœur. De justesse il esquiva une balle avant d'abattre d'une main de fer son adversaire qui s'écroula au sol avec un balle entre les deux yeux . L'odeur âcre du sang se répandît lentement dans l'entrepôt. Le bruit des détonations recouvertes par le bruit du tonnerre lui procura un afflux d'adrénaline dans tout le corps . Une dizaine de cadavres gisaient déjà sur le sol tandis que d'autres avaient été neutralisés d'une balle à la cuisse, à l'abdomen ou en plein dans la main. Suivi de près par cinq agents des forces de l'ordre, ils investirent l'étage supérieur toujours sur le qui-vive.

Des amateurs !

Ces hommes arrivaient à peine à tenir correctement une arme. Ils tombaient comme des mouches et n'avaient aucune maîtrise de la situation comme s'ils n'avaient pas au préalable mesuré l'impact de leur action. L'entrepôt avait été mis sous la surveillance d'une vingtaine d'hommes mais même deux vigiles de supermarché aurait mieux assuré la surveillance de ces lieux que cette bande de moutons écervelés mais la situation progressait bien en faveur de Damon. Celui qui avait orchestré tout ce cirque devait certainement être un adepte des risques inutiles ou peut-être était-il pressé de rejoindre les cieux. Dans les deux cas Damon était décidé à l'abattre.

_Prenez à gauche ! Ordonna t'il d'une voix aussi froide que l'Antarctique.

L'autorité dans sa voix avait été irrévocable si bien que même le dirigeant de cette investigation n'eut d'autres choix que de s'y plier.

Seul dans l'aile droite de l'entrepôt, Damon perdait un peu plus patience à l'inspection de chaque local sans résultat. Se pourrait-il qu'Hamed se soit trompé ? Arrivait-il trop tard ? Ces questions lui nouèrent la gorge.
Un cris étouffé proche d'un gémissement de douleur s'entremêla subitement au bruit de l'orage mais Damon eut bien le temps de percevoir le son de cette voix et sa provenance.

_Wendy...murmura t'il si bas qu'il fut le seul à l'entendre.

Fermement plaquée contre l'un des murs en ruine du bâtiment par son geôlier, la respiration erratique, le cœur tambourinant douloureusement contre sa cage thoracique, Wendy fut happée par des sueurs froides. Noémie avait quitté la pièce après avoir jalousement mis en lambeaux une bonne partie de sa robe pour la laisser seule avec Sebastian qui avait par la suite défait les liens qui la maintenait clouée sur le lit. Le regard de ce dernier ne lui disait rien qui aille si bien qu'elle aurait encore préféré être attachée.

L'haleine fétide de Sebastian lui donna des hauts le cœur. Un sourire pervers incurva les lèvres de celui-ci en coulant un regard appuyé sur ses seins merveilleusement mis en valeur dans cette robe bleue nuit qui semblait avoir été confectionnée sur mesure pour elle. Les yeux noirs du jeune homme luisait à présent d'un désir outrageant. Les lèvres incarnates de la ballerine le hantait depuis plusieurs mois déjà. Elle ne lui avait jamais permis de les touchés, encore moins de les goûter, ce soir il voulait remédier à cela. Il les dévora ostensiblement du regard. Un frison de dégoût traversa le corps tremblant de la ballerine à l'image de Sebastian essayant de l'embrasser. Sans peur ni crainte, elle lui cracha au visage. La seconde suivante, elle reçue une forte gifle qui l'assourdit sur le coup. Étourdie, elle fut violemment projetée au sol et sa lèvre sèche se fendit sous l'assaut répandant ainsi le goût métallique du sang dans sa bouche pâteuse.

Il agrippa fermement ses cheveux et la redressa malgré la douleur de ses côtes qu'elle avait entendu craquer quand ses fesses avaient brusquement heurté le sol . La peau de ses fesses lui brûlait. La fièvre au corps, Wendy sentit son ventre se tordre d'une douleur vive et insoutenable si bien qu'un gémissement de douleur franchit le seuil de ses lèvres gonflées. Un sanglot de désespoir lui échappa. Elle ne voulait pas perdre son enfant, ils avaient tant de projets ensemble.

Enceinte de plus de trois mois , elle vouait une adoration sans faille à ce petit être qui grandissait un peu plus en elle chaque journée s'imaginant le jour où avec Damon ils le prendraient dans leur bras le regard empreint d'un amour indéfectible car à cet instant là, ils auraient tout gagné en dépit de tous ces obstacles qui avaient entravé leur chemin.
Était-ce une fille ou un garçon ? Elle l'ignorait encore. Elle voulait cet enfant autant qu'elle était déterminée à le protéger et elle avait l'intime conviction que Damon allait les sauver.

_Tu m'appartiens ! Siffla Sebastian affreusement contrarié par cet affront.

Wendy avait peur. Le seul homme à qui elle pourrait éventuellement appartenir était Damon Devis et nul autre. Voilà ce qu'elle avait envie de lui répliquer mais elle s'adonna au silence au risque de se faire encore plus mal et donc par conséquent nuire à son enfant.

_Permets-moi d'en douter. Répliqua une voix grondante à l'intonation aussi sombre et dévastatrice que l'orage qui faisait ravage dehors .

Les flammes de la passion Où les histoires vivent. Découvrez maintenant