J'ai failli faire une crise cardiaque !!

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   Après avoir quittée le conseil barbant, je me réfugiai au bord d'un lac. C'était le seul endroit où personne ne venait me gêner. Ici je réfléchissais, rêvais, pensais, vivais loin des autres. Je me préparai psychologiquement de la perte du peuple. C'était injuste, mais les ordres étaient les ordres. Dans quelques heures je devrai revêtir une armure que je n'avais pas vu depuis la dernière bataille....tout ce sang versé pour rien... décidément je ne comprenais vraiment pas Peter. Lui qui a toujours été calme et réfléchi, ce n'était pas dans son habitude de foncer dans le tas comme ça. C'était sans doute la crise de la vingtaine, mais nous parlions de vies humaines là ! Qu'est-ce qu'il était têtu celui-là.

   Je plongeai mes jambes dans l'eau fraîche, essayant de ne pas penser à la guerre. Je remuai le liquide bleutée, créant de petites bulles qui éclatèrent la seconde d'après. Comme la tête de Peter si il continuait à jouer au grand roi.

   Un craquement de branche me fit tourner la tête. Mes sens étaient en alertes. Ma main droite glissa dans ma poche arrière afin d'accéder à mon arme. L'individu sortit de derrière un arbre en poussant un hurlement très féminin. Ma lame s'était plantée à quelques centimètres de son crâne, dans un tronc robuste.

- Oh mon Dieu ! Dis-moi si tu veux me tuer ! cria Edmund en mettant sa main sur son torse.

- L'idée m'est déjà venue, riais-je en le voyant rouge de peur.

   Le fait qu'il avait frôlé la crise cardiaque redoubla mon fou rire. Grand guerrier mes fesses oui. Plutôt chanteuse d'opéra.

   Il eut la bonté de me récupérer ma dague qui s'était drôlement bien enfoncée dans l'écorce. Puis celui-ci vint s'asseoir à mes côtés, épaule contre épaule. Son cœur s'était un peu apaisé, mais je continuais quand même de rire, me foutant ouvertement de lui.

- Arrêtes, tu vas faire une crise d'asthme, grogna-t-il en me poussant.

   Ma gorge m'irritait, tant je rigolais. J'avais même un point de côté pour vous dire ! Après un long moment de pure apnée, je réussis à me calmer, séchant deux ou trois larmes qui s'étaient échappées de mes yeux.

C'est bon, t'as fini ? lâcha le noiraud, sourire aux lèvres.

- Oui, je crois, répondis-je en posant ma tête sur son épaule.

- J'en entendrais parler jusqu'à ma mort ? osa mon roi.

- Et même après mon cher, affirmai-je, heureuse de ce dossier que je détenais.

   Il souffla pour toute réponse, ce qui me fit doucement sourire. Si il était venu ce n'était peut-être pas pour me tenir compagnie, mais pour une autre raison. Avec une once de courage, je décidais de lui demander :

- Pourquoi es-tu là Edmund ?

- Alors quoi ? Je n'ai pas le droit de profiter de ma petite amie sans avoir une idée derrière la tête ? s'indigna Pevensie avant de se tourner vers moi.

   « Petite amie », ce mot résonnait dans mon cerveau comme une poésie. Un sourire franc vint  égayer mon visage torturé par les cicatrices. Ed ne comprenait pas mon état, fronçant les sourcils pour témoigner son incompréhension. Mon cœur se gonfla de bonheur, depuis le temps que j'attendais ça.

Nous sommes à ce stade alors ? demandai-je comme une fillette.

   De première vue c'était assez pathétique.

- Tu embrasses souvent tes amis sur la bouche ? ricana-t-il en levant les yeux au ciel.

- Peut-être que tu ne me connais pas assez.

La Guerre des Contes (2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant