L'entrevue...

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- Moi Peter, par la grâce d'Aslan, par élection et par conquête. Grand roi de Narnia, seigneur de Cair Paravel et empereur des îles solitaires. Dans le but d'éviter une abominable effusion de sang, défie et appelle l'usurpateur Miraz à un combat singulier sur le champ de bataille jusqu'à ce que mort s'en suive. Le vainqueur obtiendra une capitulation totale, récita Edmund d'un ton fort.

   Après que Caspian eut exposé son plan, Peter acquiesça sans rechigner, trouvant l'idée très bonne. Alors ce fut après d'interminables minutes de marche que nous étions arrivés avec Edmund et Ouragan dans la tente du roi. L'idée de le tuer tout de suite m'avait effleurée l'esprit mais comme le noiraud me connaissait trop bien, il m'avait ordonné de ne même pas parler, le laissant faire pour éviter que le bain de sang n'arrive déjà.

   Sa tête de piaffe me donnait envie d'éclater sa tête contre la table en bois avant de donner ses globes oculaires à bouffer aux griffons. Mais comme j'étais saine d'esprit, je me contrôlais.

   Le récit d'Edmund me fit froid dans le dos, un combat à mort. Je ne doutais pas de la force de Peter, mais de la parole du roi telmarin.

- Dîtes moi prince Ed... débuta d'une voix posée l'ennemi.

- Roi, rectifia mon compagnon en enroulant calmement le rouleau de papier entre ses mains.

   Son intervention me fit rire intérieurement, je mordais ma lèvre inférieure pour ne pas exploser devant tous ces hommes. La tête d'incompréhension du telmarin redoubla mon hilarité. Cette situation était très comique. L'entrevue n'allais pas être de tout repos. Un soufflement de désespoir sortit involontairement de mes narines, me faisant pouffer légèrement.

Je vous demande pardon ? questionna le soldat, perdu.

- C'est roi Edmund à vrai dire, intervins-je sous les yeux rieurs de Pevensie.

- Seulement roi, continua-t-il sur sa lancée. Peter est le grand roi. Xanacia est une grande reine aussi.

- Oui je sais, c'est compliqué, répliquais-je, observant les regards de détresse de Miraz qu'il lançait autour de lui.

- Hum, pourquoi je devrais accepter une telle proposition quand mon armée, il pointa ses hommes, est sur le point de vous anéantir ?

   Pour qu'on gagne du temps ? me dis-je pour moi même.

- N'auriez vous pas par le passé sous-estimer notre nombre ? Car, enfin, il y a à peine une semaine les narniens devaient censés être éteints, rappela Edmund en souriant sournoisement.

- Et vous le serez bientôt pour de bon, affirma le vieux.

- Dans ce cas vous n'avez rien à craindre, répliquais-je instantanément.

- Ce n'est pas une question de bravoure, ria-t-il comme un méchant dans les films.

- Donc c'est avec bravoure que vous refusez d'affronter un adversaire qui a la moitié de votre âge, lâcha le petit roi, quelque peu déçu.

   Il savait parfaitement manier les mots afin de toucher là où ça faisait mal. Ça faisait du bien de revoir les Pevensie de retour sur les railles, les telmarins allaient en baver fort avec nos forces d'esprit.

- Qui a dit que je refusais ? contra-t-il en se rapprochant de son bureau.

- Vous aurez notre soutient votre majesté, qu'importe votre décision, formula un de ses conseillers.

- Sir, notre avantage militaire à lui seul vous offre une parfaite excuse pour éviter cet affrontement, conseilla celui à sa droite.

- Je ne cherche pas à éviter quoi que ce soit, fulmina le concerné en brandissant son épée.

La Guerre des Contes (2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant