RECHERCHÉE

1 - Dinozzo Senior et Mathilda

20 ans plus tôt...

Dinozzo Senior s'installait au bar, fatigué d'une énième dispute avec son fils par rapport à son avenir. Pourquoi ne voulait-il jamais l'écouter ?
Alors qu'il en était à son troisième verre, il la vit entrer dans l'établissement et s'installer sur la chaise d'à côté. Une femme d'une trentaine d'année, les cheveux mi-long, blonds vénitiens, elle était revêtue d'un tailleur pourpre et avait le contour des yeux marqués par la fatigue.
- Dure journée, demandait Senior avec un sourire amical.

- M'en parlez pas. Cette semaine est un vrai calvaire.

- Antony Dinozzo Senior, annonçait-il en tendant une main vers elle.

- Mathilda Wilford, lui répondait-elle en lui serrant la main.

Après deux heures de bavardage à avoir raconté leur vie, et une bouteille de rosée plus tard, le charme de Dinozzo Senior avait fait son effet. Les vingt ans d'écart ne se voyaient pas, l'alchimie entre eux avait été immédiate. La femme acceptait de le suivre dans une chambre d'hôtel et tous deux passaient la plus belle nuit depuis bien longtemps.
Malheureusement pour lui, à son réveil, Dinozzo Senior se retrouvait seul sans un mot, sans coordonnée. Et il découvrait bien vite que le nom de Mathilda Wilford n'était pas unique dans la région. Une aventure sans lendemain qu'il n'était pas prêt d'oublier, surtout qu'habituellement, c'était lui qui avait le don pour disparaître en premier.

Ce petit écart terminé, Dinozzo Senior rentrait chez lui le sourire aux lèvres.
Ce qu'il ne savait pas en revanche, c'est que neuf mois plus tard, naissait une petite fille baptisée Alina.

**

En 20 ans, Alina avait bien grandi pour devenir une jeune femme séduisante. Elle était grande, athlétique, les cheveux mi-longs rasé d'un côté, châtains avec une mèche violette. Elle avait hérité du teint hâlé de sa mère et des yeux bleus de son père, même si elle ne l'avait jamais connu. Elle ne lui en voulait pas, sa mère lui avait toujours raconté la vérité à son sujet. Une aventure sans lendemain, elle était tombée enceinte et ne l'avait jamais revu. Si Mathilda était toujours classe dans sa tenue et sa coiffure, Alina respirait la jeunesse et la liberté de son âge. En plus de sa coiffure atypique, elle portait régulièrement des jeans déchirés, des chaussures montantes à semelles plates, avec des t-shirts larges de films ou mangas.

Si son look ne passait pas inaperçu, cela n'avait pas empêché Alina de trouver un poste dans la plus grande entreprise de surveillance de la Région. Une Société qui gérait la Sécurité dans de multiples entreprises privées, mais aussi dans des centres appartenant à l'Etat. Les diplômes en ingénierie de la jeune femme n'y étaient pas pour rien, et malgré son jeune âge, elle avait déjà acquis de l'expérience dans le domaine et avait déjà travaillé pour le FBI à plusieurs reprises. Alors oui, vingt ans à peine et plusieurs diplômes en poche, comment est-ce possible me direz-vous ? Plutôt simple lorsqu'on obtient son bac à quinze ans et qu'on cumule plusieurs cursus une fois à l'Université.

Mathilda, quant à elle, était conseillère en matière de sécurité dans le corps diplomatique. Elle était engagée par des ambassadeurs de différents pays pour leur louer ses services et assurer leur protection. Elle faisait ce métier depuis ces vingt cinq ans et avait gravi les échelons pour en arriver à la tête à ses cinquante ans, un grand soulagement pour sa carrière et son compte en banque. Si la mère s'en voulait d'avoir manqué bon nombre d'événement dans la vie de sa fille à cause de ses nombreux déplacements à l'étranger, Alina n'était pas du genre à se plaindre. Elle savait qu'en tant que mère célibataire, Mathilda avait dû faire de nombreux sacrifices pour leur bien être, et tout ce qui lui importait, c'est qu'elle l'aimait.

**

Mathilda regarda l'heure sur sa montre, cette soirée était spéciale pour mère et fille car la journée de la fête des mères était bien la seule fête que toutes deux avaient réussi à respecter depuis vingt ans. Pas question que ça déroge à la règle ! Au diable les noëls, les anniversaires, les Thanksgiving, ou les nouvels ans, mais impossible de rater cette journée de célébration. Elle regarda son téléphone en sortant de son bureau lorsqu'elle le sentit vibrer dans sa poche. Un sourire sur les lèvres, elle lisait ces quelques mots : " je serais à la maison vers 20 heures. J'ai un dossier à terminer. Je t'aime ". Dix huit heures, voilà qui lui laissait deux heures pour aller faire quelques courses et préparer un festin pour sa fille.

- Ilda, on a un problème ! S'écria une voix d'homme dans son dos, l'obligeant à s'interrompre.

- Ah non Jared, pas ce soir, lui reprocha-t-elle. Je t'ai dis qu'on ne touchait pas à ma soirée.

- On a une alerte "Comète", lâcha-t-il embêté.

- Comète ?! S'alarma-t-elle en faisant demi-tour et en se précipitant dans le bureau.

Il y avait une dizaine de bureaux éparpillés dans la grande salle de réunion, tous étaient orientés sur de multiples écrans accrochés au mur, représentant pour certains des vidéosurveillances, pour d'autres des fichiers en consultation. L'alerte Comète était le plus haut niveau d'urgence de leur Société, cela voulait dire qu'il y avait un danger imminent sur un client ou une personne haut placé dans le gouvernement.

- De qui s'agit-il ? Demanda-t-elle en observant les écrans comme pour y trouver la réponse.

Une photo s'afficha, lancée par un employé qui lui apprit qu'il s'agissait de l'ambassadeur d'Israël, venu sur le territoire pour signer un accord avec les Etats-Unis.

- Qui a lancé cette attaque ?

- C'est toujours en cours d'identification. Mathilda, on aurait bien besoin de ...

- Je t'ai déjà dis qu'il était hors de question que ma fille travaille ici. Je ne veux pas qu'elle mette sa vie en danger.

- Parce qu'en travaillant avec le F.B.I ...

- Cela suffit ! C'est arrivé une fois. On peut se débrouiller sans elle. Je dois la retrouver dans deux heures, pensez-vous qu'on aura identifié la menace ?

- Franchement, j'en doute, lâcha une femme bloquée sur son ordinateur, à taper des mots et des codes à l'infini, cherchant une réponse à donner.

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Alina ferma l'écran de son ordinateur portable qu'elle rangea dans sa sacoche, elle jeta un œil sur son portable et ne remarqua aucun message. Il était dix neuf heures quarante cinq déjà, et normalement, sa mère lui envoyait toujours un message pour la prévenir lorsqu'elle quittait le bureau. Elle ouvrit une application sur son téléphone qui affichait une carte du pays, elle tapa quelques codes de sécurité, puis le numéro de téléphone de sa mère. La carte zooma, jusqu'à ce qu'un point apparaisse à proximité de l'aéroport Kennedy. Elle composa le numéro de sa mère et attendit qu'elle décroche.

- Maman, que se passe-t-il ?

- Comment ça ? S'étonna cette dernière.

- Il est bientôt vingt heures et tu es du côté de l'aéroport Kennedy. Aurais-tu oublié notre rendez-vous ?

- Depuis quand espionnes-tu ta mère, se moqua cette dernière.

- Je dois vraiment te répondre ?

- Je n'ai qu'un petit contre-temps, tu peux aller à la maison, je vais t'y retrouver. On doit récupérer ... Attention !! S'interrompit Mathilda en hurlant.

Une explosion résonna dans l'oreille d'Alina, puis des cris se succédèrent, suivis par de nouvelles explosions et des détonations. Un bruit de crissements de pneus, de vitres brisées, et de nouveaux hurlements stoppèrent nets Alina dans ses pas alors qu'elle marchait en direction de la sortie.

- Alina, souffla une voix rauque dans le téléphone. Je suis désolée ma chérie ... je ... je t'aime.

- Mamaaan ! Hurla Alina, les larmes innondant ses joues.