RECHERCHÉE

15 - Pas après pas.

Alina eut du mal à tenir sur ses jambes jusqu'à son cachot. La première rencontre en tête à tête avec Salim lui avait laissé des marques sur le visage et le reste du corps. Rien d'insurmontable mais tout de même douloureux. Elle se laisse tomber sur son matelas et respira un bon coup. Un peu de repos pour réfléchir à la suite des opérations.
L'avantage d'un réseau fermé, tout fonctionnait avec câble, il lui suffisait d'en trouver un et de le suivre jusqu'à la salle des serveurs, comme le petit Poucet. Et le point bonus, c'est que Salim avait installé des caméras de surveillance partout. Alina en avait repéré une dans la salle d'entretien avec son hôte, les câbles se dirigeaient dans le couloir à l'opposé. Malheureusement pour elle, il n'y avait aucun éclairage et de fortes chances que des gardes soient dans les parages. Sans arme elle n'avait aucune chance de passer et risquer de se faire tuer tout simplement.
Elle resta allongée dans son cachot à mettre au point un plan d'action, priant pour que le NCIS la localise.

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Abby avait programmé son téléphone pour recevoir toutes les alertes dessus. Il était deux heures du matin lorsque la voiture refit son apparition dans la ville. Deux autres véhicules l'encadraient alors qu'ils avançaient prudemment sans attirer l'attention. Abby essaya de suivre leur parcours, mais malheureusement ils entrèrent dans un quartier non sécurisé et donc non équipé de vidéosurveillance. Elle tenta de suivre malgré tout les véhicules par des caméras privées sans résultat... Mais le rayon de recherches venait de diminuer à quelques quartiers.
Elle s'empressa d'en informer Guibbs, ce dernier se trouvait toujours à Kaboul.
Lorsque sa scientifique l'avait appelé, le chef de l'équipe se trouvait sur le lieu de la fusillade, à la recherche de traces ou indices. L'appareil photo ne les intéressait pas puisque Ahmed leur avait fournit des clichés plus que convaincants. Ce qui intriguait l'ancien Marine, c'était le fait qu'Alina ait pris soin d'enlever la carte SD de l'appareil. À moins qu'il y ait autre chose dessus de plus important. Lorsqu'Abby lui avait donné le dernier point où la voiture avait été repérée, il avait décidé d'aller y faire un tour seul. Il ne le resta pas longtemps, bien sûr que Tony avait eu l'info et c'était également rendu sur place. Et jamais Kate n'aurait abandonné son coéquipier.

Le trio progressa dans les rues, à la recherche d'indices. Mais le quartier était tendu, les trafiquants, rebelles et terroristes étaient cachés n'importe où et pouvaient surgir n'importe quand. Au bout de deux heures, un groupe de six hommes se porta à leur rencontre.
- Vous êtes perdu ?
- On cherche quelqu'un, répondit Guibbs calmement.
- De quel genre ?
- Du nôtre, en plus jeune et plus féminin.
- Je ne vois pas ce qu'elle ferait ici.
- Elle n'y est pas de son plein grès. Et je tiens à préciser que je sais qui l'a emmené.
- Et ?
- Ne vous sentez pas visé, mais vous n'êtes pas seul à occuper le terrain. Les rebelles ou combattants ne nous intéressent pas. On est sur la Voie du Dieu Libre.

Tony se crispa. Pourquoi Guibbs donnait autant d'informations ? Jamais ces hommes ne les aideraient ! Contre toute attente, il vit de la colère dans les yeux des hommes, mais elle ne leur était pas adressée.
- Ils ne combattent que pour l'argent et n'ont aucun honneur, aucune valeur.
- Nous sommes d'accord. Peut-on passer un accord ?
- Genre ?
- Vous nous laissez la trouver, vous pouvez nous y aider aussi, si vous le souhaitez. Et on ferme les yeux sur votre présence. Avec un peu de chance, on vous débarrassera même de ce groupe.

L'homme réfléchit quelques secondes, se tourna vers ses hommes et tendit la main à Guibbs qui lui serra. Voilà qui était bien surprenant, mais Tony était prêt à toute alliance pour retrouver sa petite sœur. Le groupe d'hommes disparut aussitôt, laissant le trio dans l'obscurité.
- Et si on a besoin de renforts ?
- On en aura.
- Pas la Police en tous cas, remarqua Kate.

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Alina se leva au bruit de la porte. Combien de temps avait-elle dormi? Elle s'approcha de la porte et suivit les deux soldats devant elle. Elle fixe le plafond discrètement dès sa sortie et repéra les câbles. Elle les suivit sur tout le trajet, puis à un carrefour, elle les vit bifurquer sur sa droite pour entrer dans une pièce au fond. Les hommes l'obligèrent à tourner sur sa gauche, un couloir qu'elle ne connaissait pas encore.
- Je dois m'inquiéter?

Son arabe était peut-être approximatif, mais il n'en restait pas moins compréhensif. Les deux hommes échangèrent un sourire inquiétant puis poussèrent la jeune femme devant eux.
Une porte était ouverte sur sa droite, une main lui indiqua d'entrer, ce qu'elle fit. Mais elle s'arrêta bien vite. La pièce était circulaire, seule une chaise de trouvait au milieu, des chaînes étaient suspendues du plafond, un bac d'eau se trouvait à côté de la chaise, et des traces de sang étaient encore visibles par terre.
- Charmant. Vous savez recevoir.
- Toujours de l'humour.

Salim entra dans la pièce, essuyant ses mains avec un chiffon en tissu. Il resta figé devant Alina, attendant de la voir réagir, mais la jeune femme ne fit aucun geste et ne laisse aucune émotion transparaître.
- Tu as été à bonne école, mais combien de temps vas-tu tenir ?
- Le temps qu'il faudra. Mais retiens une chose, je suis rancunière.

Alina se retrouva tout d'abord à genoux devant le bac, puis l'un des hommes lui plongea la tête dans l'eau tandis qu'un autre lui immobilisait les bras. Elle retint son souffle plusieurs minutes sans se débattre, puis son corps commençait à se tendre instinctivement lorsqu'elle avait besoin de reprendre son souffle. On lui ressortait la tête puis la replongeait. C'était épuisant, douloureux...
Alors qu'elle tentait de récupérer une nouvelle fois son souffle, elle eut à peine le temps de se rendre compte qu'on lui attachait les poignets aux chaînes, qu'elle se retrouva suspendue en l'air. On peut se dire que ce n'est pas si terrible, mais le poids du corps pèse lourd lorsqu'il repose uniquement sur les poignets. Sans compter que la cage thoracique est compressée avec les bras le long de la tête et l'air vient à manquer au bout de quelques heures... Un calvaire...