Du côté de JuanJe ne sais combien d'heures passent avant que Zahira revienne dans la chambre. Si je me fie à la lumière que la fenêtre laisse entrer dans cette pièce, six heures facile. Je le sais parce que je regarde toujours la lumière quand ma femme prie et à l'heure de mon réveil, nous étions aux alentours de l'heure du dohr. En revanche maintenant, la chambre reflète les couleurs du coucher du soleil.
Au début, je ne détaille que son visage, sûrement dans l'espoir vain d'y voir une bonne nouvelle. Mais mon regard tombe, et ce n'est pas un livre qu'elle porte cette fois ci mais un enfant. Je fronce les sourcils et me redresse un peu trop vite, bizarrement je comprend directement tout en ayant peur d'admettre l'explication qui s'impose dans mon esprit. Elle ne dit rien et se contente seulement de le poser dans mes bras, avant de s'asseoir sur la chaise près du lit.
Mes poumons se vident de l'air qu'ils contiennent et refusent d'accepter tout autre respiration tandis que je pose mon regard pour la première fois sur mon fils. Je n'ai pas besoin qu'on me le dise, c'est la copie conforme de sa mère. Mes yeux s'emplissent de larmes que je ne laisse pas couler et je sens mon corps lâcher tant l'émotion est forte. Il me regarde curieusement mais ne pleure pas, il attend. Je comprend, je sais bien pourquoi il patiente comme ça. Et je suis très heureux de pouvoir lui accorder cela. J'approche mes lippes de son oreille et doucement, avec la voix la plus basse que je puisse avoir, je récite l'appel à la prière des musulmans dans son oreille droite. Je choisi mes mots avec soin, je veille à ne pas me tromper, jusqu'à le finir et relever la tête. Il a refermé les yeux mais il sourit. Cette fois je ne retiens pas les larmes, elles coulent librement sur mes joues.
Juan en espagnol: Ravi de te rencontrer mi Hijo.
Je ne relève la tête que quand Zahira me le prend des bras. Je m'entend la supplier, lui demander d'avoir pitié et de me laisser sortir voir ma femme. Je me vois être une autre version de moi même, une personne vulnérable et faible, incapable de se relever seul de cette misère. Mais elle me tient, elle me tient d'une main de fer et je ne peux rien y faire. Alors quand elle pose devant moi une feuille de papier et un stylo, qu'elle me dit d'écrire si je veux le revoir, qu'elle me dicte les mots d'une mort fictive auxquels ma femme doit croire, je cède à sa volonté et prend le stylo sans pour autant le concevoir. Je vais le faire, je dois le faire. L'encre tache le papier et prend la forme d'un mensonge baigné dans un ocean de vérité. Moi qui pensais que l'amour que je ressentais pour Hayet était plus fort que tout, je me vois faire l'impensable parce que j'aime encore plus notre fils. Et bien que Zahira ne l'ai pas spécifié, je sais que cette lettre est entrain de sceller un pacte qui lui donne les pleins pouvoir sur ma vie.
La douleur est une vague qui s'écrase contre la côte. C'est aveuglement blanc, ca ne se mélange pas au bleu de l'eau et de nos vies et certainement pas à la couleur du sable. C'est un milieu, de l'écume qui disparait après avoir moussé.
C'est nécessaire mais si terrifiant qu'on espère ne jamais avoir à traverser la vague. On préfère être d'un côté ou de l'autre. On préfère même se noyer dans le plus bleu des bleu sans jamais avoir a ressentir l'impuissance qui survient lorsqu'on est dans le plus blanc des blanc.
C'est nécessaire mais que fait on lorsque l'écume nous piège, nous étouffe et puis repars en nous laissant inerte et sans vie ?
Que fait on si il est preferable de se noyer que d'étouffer sur des erreurs commise ?
Que fait on si l'ignorance est une félicité que nous devons maîtriser et le bleu la couleur de nos vie ?
Pourtant...
Sur la première page de cette histoire ma douce, notre future semblait pourtant s'ouvrir et nous accueillir à bras ouvert. Nous sommes allé, doucement mais surement, vers cette lumière avec bon espoir qu'elle soit pour nous un renouveau, un pardon accordé pour notre passé indépendant de notre volonté et surtout, une manière d'être heureux, un sentiment que jusque la nous ne connaissions qu'à peine.Dans cette lumière aveuglante ou nous marchions à reculons, nous avons été trompé. Les cris, les pleurs, la vérité. Ce n'était ni une lumière ni un renouveau mais bien l'écume de la douleur vers laquelle nous nagions. Et cette écume est entrain de me piéger, de m'étouffer, de me prendre la vie pour repartir en me laissant inerte.Hayet, ton prénom te décris bien, on t 'as nommé vie et tu as été ma vie. Tu me l'as redonné, tu me l'as insufflé, tu as été mon tout et peut être même plus que ça. Vois tu je ne regrette en rien l'amour que je te porte. Je suis amoureux de toi et je ne suis pas capable de m'imaginer autrement mais Dieu semble avoir écrit autre chose pour nous. Hayet, je n'arrive pas à sécher mes joues. Hayet tu me manques. Hayet je te veux à mes côtés. Hayet si j'avais su j'aurais dressé une armée pour nous protéger, je nous aurais noyé dans l'étendu bleu pout qu'on n'ai pas à traverser ce triste sort, j'aurais aveuglé le monde et même le soleil pour éternellement vivre dans le creux de tes bras. Seulement Dieu est tout puissant et il décide de ce qu'il advient de ses sujets. J'aurais aimé pouvoir te le dire avant, à défaut je te l'écris en sachant que ce sont la mes derniers instant. Parce que oui, à l'heure où je t'écris la mort me frôle, m'effleure et me caresse dans un hôpital où les murs sont plus blanc que blanc. Je pensais avoir plus de temps, je pensais pouvoir être là.
Je vais arrêter d'écrire. J'aurais pu continuer pendant des heures et des heures mais que j'ai peur de tacher le papier avec des larmes que je ne dois pas verser. Je dois être fort pour toi jusqu'à que je ne sois plus la et que tu sois forte toute seule.
Embrasse notre fils, dis lui que je l'aime que je l'adore, qu'il a rendu ma vie plus douce avant même que je ne le vois. Raconte lui nos histoires, tout ce qu'on a vécu pour en arriver la. Dis lui que le temps est gris à Paris, que les pluies sont fortes au Maldives, que le soleil est brulant en Colombie. Parle lui en Espagnol, en Arabe et en Français, parle lui de nos différence et de nos similitudes, parle lui de nos beaux moment comme des mauvais, parle lui de son père mais ne lui en parle pas trop pour qu'il ne pense pas au vide que je lui laisse.
C'est un adieu maintenant jusqu'à que ça ne le sois plus, après tout on est a dieu et on reviens à dieu. Ça vaut pour moi, ça vaut pour toi, ça vaut pour tout être humain sur terre. Peut être qu'un jour Dieu me laissera te refaire face. Peut être que ce jour la je pourrais t'enlacer pour prendre la peine que tu dois être entrain de ressentir. Je prie pour que Dieu me fasse cette faveur la, il sait ce qu'il fait et par sa main il écrit ce qui doit nous arriver sans jamais se tromper.No llores por mi.
Te amo mi veneno.
Te amo mi antidoto.
Te amo mi amor.
Te amo mi vida.C'est une toute petite partie mais j'essaie de me remettre dans le rythme et poster souvent.
Bon Ramadan a tout ceux qui jeûnent, que le mois nous soit bénéfique à tous. 🤲 🤍
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Par amour. [2.]
RomanceIl y'as bien des choses que nos parents ne nous enseignent pas, une ribambelle de surprise que l'existence nous réserve a chacun de nos pas, mais comme on dit c'est ainsi que va la vie n'est ce pas ? Vous avez pu observer le quotidien de Naima être...