"Qu'il faut donc aimer quelqu'un pour le préférer à son absence !"
Citation de Jean Rostand (1954)
Des corps, des esprits me reviennent
Des décors, des scènes, des arènes
Hantez, hantez, faites comme chez vous, restez
Si tout devient opaque
Ma reine, ma reine
J'ai bien aimé ta paire de claques
Et surtout ton dernier baiserNoir désir, des visages des figures
Quelques mois après mon retour dans le monde des vivants, j'ai croisé Nicolas.
Nos retrouvailles ont été chargées d'émotion. Je pleurais mon amour, lui se relevait difficilement de la perte de son jumeau, d'une partie de lui-même. Il m'a fait un précieux cadeau. Il m'a offert les carnets que Thibaud écrivait. Il parle de moi. Chaque page est peuplée par ma présence. Il m'a dessinée quand je dormais, quand je souriais. Je l'ai mieux vu, je l'ai mieux cerné. Je me suis rendue compte de ce que nous avions construit de bon tous les deux. Etrangement, dans ses carnets, il n'a noté que les souvenirs heureux. Tous les moments de symbiose, d'amour pur et simple y sont retranscris. Aucune trace des disputes, des cris, des larmes, des coups. Si j'ai pu retranscrire aussi bien certains de nos dialogues, c'est parce que lui l'a fait, sur le coup ou peu de temps après en tout cas.
Aujourd'hui ces carnets sont au fond d'un tiroir, loin de ma vue. Parler de Thibaud aux autres ne me fait plus pleurer, mais lorsque c'est à moi que j'en parle, je ne peux m'empêcher de verser des larmes amères. Jamais je n'ai ressenti de sentiments aussi forts. Il m'a détruite, mais il m'a forgée aussi. Jamais je n'ai connu d'apaisement aussi profond auprès d'un autre homme.J'aurais aimé lui dire que je l'aimais le jour où nous nous sommes vus pour la toute dernière fois. J'aurais aimé avoir assez de force pour nous sortir tous deux de ce merdier.
Peut-être que notre histoire n'aurait pas durée s'il était resté en vie. Peut-être serait-il devenu à la longue, une simple connaissance. Peut-être serions restés ensemble pour toujours ...
J'aurais aimé qu'il vive.
J'aurais aimé qu'il reste près de moi.
J'aurais aimé pouvoir le guérir de ces maux, comme j'ai réussi à me guérir des miens aujourd'hui.
Et j'aurais tout donné pour cela.
Aujourd'hui j'écris avec l'espoir que tout ceci est derrière moi. J'écris avec beaucoup d'optimisme, pour moi et pour les quelques personnes qui ont connu ma situation. Aujourd'hui je suis apaisée. Thibaud dort six pieds sous terre. Il est heureux j'espère. De mon côté, j'ai choisi de vivre avec son souvenir, aussi douloureux que ce soit.
J'ai choisi de retranscrire notre histoire, avec tout ce qu'elle a d'atroce et de merveilleux.
Un remerciement tout particulier à mon grand frère, mon roc, mon modèle. Tu as été ma chance de m'en sortir, tu es celui qui enchante mon quotidien et m'aide à être la femme que je veux devenir.
Je voudrais vous remercier vous aussi. J'ai trouvé en vous des lecteurs fidèles, curieux, attentifs. Vous m'avez soutenu et je n'oublierais jamais cela. Vous faites partie intégrante de cette histoire. Vous en lisez désormais la fin et vous participez à la suite.
Au plaisir de vous lire,
Iris.
"plus rien ne s'oppose à la nuit
rien ne justifie"
Alain Bashung, Osez Joséphine.
VOUS LISEZ
Rien ne s'oppose à la nuit.
Non-FictionPourras-tu le faire, Pourras-tu le dire, Tu dois tout essayer, Tu dois devenir, Tu dois voir plus loin, Tu dois revenir, Egaré en chemin, Tu verras le pire, Pour trouver le sud, Sans perdre le nord, [...] Pour manipulés, Grand combat de ch...