Chapitre 1: "La rentrée"

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Léna :

-Léna, bordel pour la centième fois lève toi ma puce !, crie ma mère encore...

-Laisse-moi tranquille... dis-je en me tournant dos à elle.

Elle a ouvert la porte et se tient à l'entrée. Elle ne m'approche pas, elle n'ose même pas. Enfin vaut mieux pas pour elle. Le matin je ne suis tellement pas de bonne humeur qu'il ne faut pas me chercher.

Il est 8h45, et j'ai la flemme de me lever. Les cours commencent à 9h15, mais je sais déjà que je ne serais pas à l'heure. Être en retard pour le premier cours, il n'y a que moi pour faire ça sérieusement.

Finalement je me décide à me lever sous le regard attentif de ma mère. Elle fixe d'un air désespéré. Elle ne me dit rien pourtant je peux lire « Pourquoi tu es comme ça maintenant ? » sur son visage. Elle connaît mon passé, c'est un fait, mais elle ne sait pas tous les détails et n'arrive plus à comprendre mon comportement.*

Non, je ne lui en veux pas de se poser des questions, je ne peux tout simplement pas répondre à ces interrogations pour l'instant.

Je m'habille avec un haut noir, un top en dentelle qui à un décolleté assez voyant. Je m'apprêtais à mettre une jupe en jean noir courte, mais mère me fait actuellement les gros yeux...

- Quoi encore, lui dis-je.

- Tu ne crois pas que c'est trop... Aguicheur comme tenue ?

- Et alors ? Depuis quand fais- tu fais attention à ce que je mets ?

- Écoute, j'aimerai juste que le premier jour on m'appelle pas pour me dire que ma fille ne respecte pas les règles de l'établissement, me dit-elle sans me regarder dans les yeux.

Je ne lui répondis rien. Non mais sérieux qu'est ce que ça peut lui foutre... Depuis l'année dernière je ne respecte plus rien et ce n'est pas comme-ci elle ne le savait pas quoi ?

Je la regarde mal avant de prendre un pantalon en jean noir, avec des trous partout. Ma mère est fière d'avoir gagné cette bataille, je la vois sourire. Elle me laisse seule et part en direction de la cuisine, je crois.

Oui, je l'ai écouté là. Mais c'est parce qu'aujourd'hui je n'ai pas envie de me battre. J'ai une flemme extrême. Les cours ne me donnent envie de rien. Et donc encore moins de me disputer avec ma mère.

Je mets mes bottines blanches à talon aiguille avant d'aller la rejoindre. Dans le couloir je sens les pancakes en train de cuire. Elle m'en fait rarement, mais aujourd'hui elle veut me donner le courage d'aller en cours. Oui ces gâteaux sont mes préférés, je pourrais aller faire le tour du monde juste pour en manger un seul. Le fait qu'elle m'en fasse aujourd'hui me donne envie de lui faire un câlin. Le problème c'est que je lui en fais plus. Plus précisément je n'ai plus de contact avec personne, juste quand on me pose la main sur mon épaule me fait sursauter. Même si son attention me touche, je ne peux même plus la remercier comme il faudrait.

J'arrive près de l'îlot et je m'assis sur une chaise. Je fixe ma mère en train de me servir.

-Tu veux du nutella ou du miel ma puce ? Dit-elle avec un sourire.

-Du nutella. Tu es bizarre aujourd'hui.

-Ah bon pourquoi ?

-Je veux dire que tu souris alors que je suis en retard ? Il est actuellement 9h00 pile et tu sais que je ne vais pas arriver à l'heure. Alors pourquoi es- tu es si joyeuse ?

-Je pense que t'engueuler maintenant ne sert plus à grand-chose surtout. Mais si tu veux je peux toujours le faire maintenant ? Me dit-elle en mimant une tête de femme pas trop contente.

- Non c'est bon finalement je préfère quand tu souris, tu as surtout l'aire d'une trisomique avec cette tête...

- Tu sais que tu es une peste ma puce ?

Je rigole avant de commencer mon petit déjeuner.

Elle a presque toujours été présente pour moi. Ma mère joue le rôle à la fois du père et de la maman. Je sais que ce que je lui fais subir elle ne le mérite pas. Et j'ai même parfois envie d'arrêter mes conneries pour elle, mais je n'y arrive pas. Je m'en veux réellement. Elle est la meilleure personne de mon entourage et pourtant je lui fais vivre l'enfer. Le pire dans tout ça, c'est qu'elle ne se plaint jamais de moi. Elle continue même à m'aimer de tout son cœur. Non, décidément je ne mérite ni sa gentillesse, ni son amour.

Il est 9h10 quand j'ai fini de manger. Je sors de la cuisine pour me brosser les dents et me maquiller. Je finis de me préparer et me regarde dans le miroir.

Mes cheveux bruns foncés me tombent sur la pointe des seins, je les trouve horribles pourtant tout le monde adore leur couleur. Ils n'ont rien d'exceptionnel franchement. À part leur couleur originale, comme je viens de vous le dire. D'ailleurs je les tiens de mon géniteur, enfin c'est ce que dit ma mère.

Bref, au moment de partir il est 9h20.

- Tu veux que je te dépose ma puce ? Me demande ma mère.

-Non merci je préfère y aller à pied.

- Je sais que tu vas mettre 15 minutes à pieds, je voudrais t'y emmener s'il te plaît.

-Et moi je ne veux pas, alors merci mais non merci, lui dis-je en soufflant d'agacement face à son insistance.

- D'accord ma chérie, désolée. Bisous bonne journée ma puce, me répond-t-elle avec un air de détresse mais toujours son sourire malgré tout.

Je la vois donc partir en voiture. Je suis déjà sur la route pour aller au lycée. Je mets mes écouteurs et commence une playliste sur spotify.

Je n'ai pas envie d'y aller mais aujourd'hui je n'ai pas le choix. Au bout de quinze minutes de marche, me voila arrivé devant. Je rentre au lycée. Je ne vois personne, d'ailleurs c'est normal les cours ont commencé depuis vingt minutes.

La vie scolaire me voit arriver. Une des pionne me fixe, elle est nouvelle j'en suis sûre pourtant elle me dit quelque chose. Elle a l'air d'avoir quarante-cinq ans, elle est métissée. Peut-être est-elle espagnole ? Finalement je m'en fou finalement. Je m'approche donc des pions qui sont derrière le bureau.

-Bonjour le peuple, dis-je avec le sourire d'une peste.

-Tiens donc qui voilà, je parie sur l'excuse de la panne de réveil aujourd'hui. Je me trompe ou pas jeune fille ? S'exclame Marthes en me souriant de toutes ses dents.

Elle est la plus vieille pionne que j'ai. Cela va faire deux ans qu'elle me supporte et c'est la seule personne de ce lycée à m'adorer. Je ne sais pas pour quelle raison d'ailleurs.

-Tu me connais trop mamie, lui répondis-je en faisant mon meilleur visage de fille sage.

- Tu es réellement un cas toi, dit-elle en rigolant.

L'espagnole me regarde de travers. Je ne supporte pas ça. Elle me prend pour quoi à me fixer comme si j'étais un dinosaure sérieux ? Je lui lance le même regard qu'elle du coup. Comme je le répète souvent, nous récoltons que ce que nous semons. Et cette femme mérite de merde pour me faire la meuf qui juge mon apparence.

-Qu'est ce que vous avez ? L'interrogé-je en fronçant les sourcils d'agacement.

-Tu es Léna ? Me dit-elle comme si elle me connaissait.

Attendez , pause, Marthes n'a pas dit mon prénom alors comment le sait-elle dans ce cas? Je suis tellement troublé que je n'ose plus rien dire.

- C'est bon jeune fille, je t'ai fait un mot de retard, tu peux aller en cour maintenant, nous coupe alors Marthes.

-Merci.

je commence maintenant à partir de la vie scolaire. Je suis presque à la porte quand j'entends l'espagnole demander à Marthes :

« Comment a-t-elle pu changer autant cette petite ? ».

Après avoir franchi le couloir je suis devant la salle. Je réfléchis à ce qui vient réellement de se passer. J'en ai la confirmation, elle me connaît, mais je ne saurais pas vous dire d'où. 

Moi la reine, toi le bouffon.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant