Chapitre 7: " Un monstre"

123 5 3
                                    




Léna :

Depuis que je suis rentré à la maison, ma mère me surveille comme si j'étais en porcelaine. Et je jure que ce n'est pas une hyperbole. Non mais sérieusement, c'est même pire que d'être en prison.

Pour commencer, hier soir, elle n'a pas arrêté de me demander comment je me sentais toutes les secondes. Puis elle me suivait partout, c'était atroce. À croire que j'étais la future reine d'un royaume. Non mais quand ma génitrice se met en tête de me surveiller, même le FBI prend des notes pour apprendre.

Toute la nuit elle n'a pas arrêté de venir voir si je dormais correctement. Comment je le sais ? Je suis restée éveillée tout le temps.

Je ne saurai dire pourquoi je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Peut-être parce que Evan hante mes pensées, ou encore ce flashback qui ne veut plus partir de mon cerveau, ou alors le fait que j'ai bu un café avant d'aller dormir. En fait, je n'ai pas la réponse.

Mais en ce bon matin d'un samedi prometteur, me voilà réveillée à sept heures. Oui, merci de préciser que c'est tôt. Mais bon quand la fatigue ne veut pas pointer son bout du nez je n'ai d'autres choix que de sortir de mon lit pour me trouver une occupation. Je me lève donc et m'habille pour aller marcher un peu.

Après m'être préparée, me voilà prête pour faire ce que j'avais prévu. Avant de partir, je prends mon paquet de cigarettes. Rien de mieux que la nicotine qui s'évapore dans votre gorge dès que vous êtes contrariée. C'est que cela n'arrange pas les problèmes mais sur moi ça me calme.

En même temps hier a été un vrai calvaire pour moi. Toute la classe m'a clairement vu m'évanouir, j'ai demandé de l'aide à Evan, en plus mon passé me ressurgit en pleine gueule. Non mais là je pars clairement en vrille, je croirai même que je vais finir en asile avant la fin de l'année.

Rien ne va plus pourtant je ne peux le dire à personne. Je sais que j'y suis habituée à gérer mes problèmes seule, mais je commence à perdre l'équilibre avec tout ça. La vraie question est donc, vais-je tomber dans le ravin qui est derrière moi ou vais-je arriver à me raccrocher aux branches?

Je suis enfin dehors. Ma clope est dans ma main. J'écoute de la musique, celle qui vous réveille et vous donne envie de tout lâcher pour aller dans une île et de tout recommencer. Au moment où je vais allumer ma cigarette, voilà ma mère qui débarque à côté de moi.

-Je sais que tu n'as pas dormi de la nuit. Me dit-elle sûr d'elle.

Non mais j'y crois pas, depuis quand elle me connaît autant ? Oui certes je suis sa fille. Mais à force de lui mentir tout le temps, j'ai fini par croire qu'elle tombait toujours dans le panneau.

-Je ne sais pas de quoi tu parles maman, répondis-je pour la rassurer.

-T'auras beau me dire que c'est faux, je sais quand tu dors vraiment. Puis je ne suis pas née de la dernière pluie non plus. Tu ne te serais jamais levé si tôt sinon.

Je la regarde. Que pourrais-je bien répondre à cela ? Elle a raison et elle le sait très bien. Pour me calmer les nerfs je vais prendre une taffe.

-Tu n'as toujours pas arrêté à ce que je vois.

Bonne observation maman, tu veux une médaille pour t'occuper de ta fille ? Je sais que c'est méchant, mais que je rétablisse la réalité de notre relation.

Si j'aime ma mère de tout mon cœur, il faut savoir qu'elle n'a pas toujours été présente pour moi. Enfin si, mais il fut un temps où celle-ci à perdu pied et je m'occupais d'elle, pourtant elle n'était plus là pour moi. Pendant un an, elle n'a pas été présente, pendant un an elle m'a abandonné.

Moi la reine, toi le bouffon.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant