Chap. 21 : monstre

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Honnêtement, lorsque Hoshi l'avait vu, elle avait voulu faire demi-tour. Pourtant, c'était elle la plus excitée à l'idée d'à nouveau pouvoir rencontrer un "client". Après tout, cela allait bien faire un mois et demi qu'ils s'occupaient de dénoncer les héros cités par Cementos et ceux blâmés sur les réseaux sociaux. Vérifier les dires, faire un plan, passer à l'action ; un même mode opératoire qui se répétait trop tranquillement pour Hoshi.

Aucune pépite lors des missions, des héros toujours plus incompétents et dégoutants, incapable de leur donner du chalenge ou de l'émotion : leurs missions devenaient une routine attendue. Même les médias devenaient prévisibles : ils faisaient les troisièmes titres, entrecoupaient les avis des « experts » par des témoignages de Japonais croyant, ou pas, leur dénonciation. Les journaux à la recherche de drame amplifiaient les faits, leur donnant une mauvaise image, et les débats sur les réseaux sociaux faisaient éternellement rage.

La commission n'était pas encore intervenue pour stopper la diffusion des informations. C'était à la fois un soulagement et un gros problème : car cela signifiait qu'elle ne les voyait pas encore comme une menace. Peut-être était-ce parce qu'ils ne s'attaquaient pas à d'assez gros héros ? Des héros, il y en avait plein ; pourquoi se tracasser des plus faible ? Pour l'instant, tout le monde avait encore pleine confiance au héros dans la rue, ceux jugés étaient considérés comme des cas isolé et cette histoire ne sortait pas du Japon. Elle ne les voyait en rien comme une menace, ils n'étaient que des turbulences égales au drama raconter dans les magazines people. Elle pensait que ça serait bientôt terminé et ils s'étaient décidés de prouver le contraire. Une guerre à sens unique avait commencé, et cette guerre était plus que barbante pour notre pauvre Hoshi.

Ces même action qu'elle répétait depuis un mois, elle n'en pouvait plus ! Elle, ce qu'elle voulait, c'était de l'imprévisible, de l'aventure avec un grand A, des larmes, du sang : pas s'ennuyer devant cet ordinateur pour vérifier la fiabilité des témoignages. Elle croyait devoir uniquement faire cela lors de ses cours d'histoire... Elle pensait que c'était enfin fini !

Il lui fallait un sauveur, quelqu'un qui l'emmènerait loin de l'ennui... Et il fut magnifique. A la photo de profil RedBadShark ridiculisé avec une tenue de délinquant, aux mots gentils et doux ; RedSharkViril7 leur avait demandé de l'aide. Ignorant le rappel de Shinso qu'il y avait toujours une possibilité que ce soit un piège, elle lui avait donné rendez-vous le plus rapidement possible au restaurant « Chez Capucine », volant loin de l'ennui.

Mais lorsqu'elle le vit, elle se demanda si l'ennui n'avait pas en réalité meilleur forme. Dépassant le mettre nonante, horriblement musclé (au point qu'il pourrait s'envoler avec ses muscles), à la peau bronzée et chargée de cicatrices, au regard sombre, capable de vous emmener en enfer en un coup d'œil, avec l'œil droit caché par sa coupe banane de couleur aussi noire que les profondeurs de l'enfer, lorsqu'elle eut un contact visuel avec lui, elle ne put s'empêcher de tressauter. Un sourire sadique de dent de requin apparut ainsi sur son visage : longues et pointues, elles n'attendaient que sa victime pour la déchiqueter. Il portait un uniforme noir contrasté par une veste blanche salie et déchirée à quelques endroits brodant dans le dos la tête de Redbadshark dessiné de manière effrayante avec une coupe de biker (comme s'il n'était pas assez effrayant comme ça !). Il était avachi sur la table, atteignant presque de plafond dans ce petit restaurant, et buvait un verre en regardant mal les gens.

On aurait dit un monstre.

En tout cas, celui du vieux film qu'elle avait regardé la veille où il voulait manger de jeunes innocents avec des oignons, des carottes et ses choux de Bruxelles. Des choux de Bruxelles, vous imaginez ! Ou alors le loup-garou des séries classique reprenant le gars musclé et populaire mais insupportable et lâche qui finit à la fin par se transformer en loup-garou car il était trop avide (ou débile). Ou alors un délinquant de la vie réelle, les personnes que désignait son père comme mauvaise influence et à fuir sous peine de finir dans des affaires louches ou se faire agresser. Bref, rien de positif.

The Justice League - Tododeku/ShinsoxocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant