Izuku ; défini par son manque d'alter

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Brisé. J'étais complètement brisé. Je fonçais à travers les ruelles malgré les larmes qui obstruaient ma vue pour atteindre un immeuble abandonné, prêt à faire la plus grande erreur de ma vie. Cette semaine avait tout fait dégénérer.

C'était à ce moment-là qu'il avait eu la fissure de trop : celle qui m'avait emmené à faire une descente au enfer. Dès que j'avais entendu ses paroles, j'étais foutu. Je me rappelle avoir même été figé en les entendant. Je l'observais continuer de parler sans en comprendre un mot. Il se passa un moment qui semblait à la fois interminable et infime. Puis j'entendis le son d'une porte claquer. Mon idole venait de partir. Je ne bougeai pas, ne comprenant pas la situation. Ou plutôt ne souhaitant pas la comprendre. Mais rapidement, je sentis des perles salées coulés le long de mes joues et finis par éclater en sanglots. Mécaniquement, je me rapprochai du rebord pour respirer de grandes bouffées d'air. Je voyageais dans un autre monde : je ne voyais pas l'explosion en fond, n'en sentais pas son souffle et n'entendais pas les cris de panique. Non, je n'entendais plus que la même phrase ;

Tu ne peux pas devenir un héros sans alter.

Sans alter. Oui, après tout, c'était ce qui me définissait. Je n'incarnais pas Izuku Midoriya, mais le sans alter bon à rien : Deku. Peut importe ce que je faisais, on me voyait que comme ça. Peu importe le nombre d'efforts, rien n'enlevait ces étiquettes qui me collaient à la peau. J'étais et resterais Deku.

Dans un monde où quatre-vingts pourcents de la population possédaient des super pouvoirs appelés alter, les super-héros faisaient partie du quotidien. Mais les super-vilains aussi... Face à eux se dressaient des héros avec des alters les plus impressionnants les uns que les autres. Mais un héros est sorti du lot : All Might ! Il fut rapidement devenu ce qu'on appelle le symbole de la paix en bouleversant le monde afin qu'il soit plus sûr.

Il devint le modèle de toute la population, même des enfants. Je ne faisais pas exception à la règle. Je souhaitais aussi devenir un héros comme lui ! Sauver les gens avec le sourire, voir leur regard s'illuminer à ma vue et devenir un symbole de sécurité et de protection. Voilà ce que je voulais ! Mais il y avait un problème : j'étais sans alter. Mais malgré tout, j'essayais. Je refusais d'abandonner. Comme le disait si bien All Might, il fallait croire en ses rêves ! Alors je m'y tenais, je n'aurais jamais abandonné mes rêves !

Alors pourquoi ? Pourquoi ça devait se finir comme ça ? Harcelé parce que je suivais mon aspiration et mes rêves brisés par mon idole lui-même. Qu'est-ce que j'avais fait pour mériter cela ?

Puis une idée me vint en-tête. Mais je la chassai rapidement. Je ne pouvais pas faire ça ! Toutefois, maintenant, c'était la phrase de mon "ami d'enfance" se répétait en boucle dans ma tête.

Si tu tiens tellement à devenir un héros, tu n'as qu'à monter sur le toit de l'école et sauter. Ensuite, espère te réincarner avec un alter !

J'avais l'impression de devenir fou. La phrase se répétait en boucle, encore et encore. J'observais le rebord du toit, qui semblait m'attirer. Mais je me repris vite. Je ne pouvais pas faire ça ! Je repensais à ma mère, elle avait déjà perdu mon père alors hors de question que je lui fasse le même coup ! Je récupérai mes affaires et partis en vitesse, souhaitant sortir le plus rapidement de cet endroit de malheur. Je ne pris pas la peine de faire attention à ce qui m'entourait, je ne faisais que courir vers ma maison.

J'arrivai essoufflé devant chez moi. Le soleil était déjà en train de se coucher. Je repris ma respiration difficilement et essayai tant bien que mal de faire un sourire. Mais ça m'était impossible. Cependant, je ne voulais pas inquiéter ma mère. J'essuyai les nombreuses larmes qui inondaient encore mon visage et rentrai doucement. Je laissai entendre un faible « je suis rentré » et retirai mes chaussures. Ma mère rentra dans l'encadrement de la porte et me fit un grand sourire. Maman... Un véritable rayon de soleil m'amenant de la joie et la force de vivre. Une femme adorable et sûrement la plus douce que je connaissais. Toujours avec un grand sourire aux lèvres, une bonne humeur contagieuse et une mère dévouée, bien que sensible et à la tendance surprotectrice, je n'aurais jamais pu rêver d'une meilleure mère. Je l'aimais de tout mon cœur et elle m'aimait de tout son cœur. Je l'adorais et lui faisais une confiance aveugle.

The Justice League - Tododeku/ShinsoxocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant