Narnia : Pour toujours et à jamais Tome 2

Chapitre 16 : Jumelle de cœur

De longues minutes s'écoulent, encore et encore ; le temps semble ralentir, mais s'accélérer en même temps. Peter sent son cœur raté un battement à chaque fois qu'une porte s'ouvre, mais pour l'instant, aucune nouvelle de la reine Athéna. Les couloirs sont grands, couverts de peintures et de tableaux retraçant chaque étape de la création du royaume d'Ochstag, ainsi que les nombreux rois qui se sont succédé au cours du temps. Peter est complètement perdu au milieu de ce labyrinthe de couloirs infinis !

Dans la cour, la bataille fait rage, emportant les bruits des épées jusque dans les moindre recoins du château. Néanmoins, nos amis tiennent le coup, ainsi que Sorcélia qui continue de maîtriser la fameuse poudre noire, qui est censée anéantir toutes les chances de sauver Athéna d'un destin sombre et douloureux. Susan, Ruben et Trompillon tentent d'arrêter les gardes royales se trouvant derrière la ligne de front, tandis qu'Edmund et Caspian affrontent ceux devant afin de permettre à Peter de s'aventurer dans le palais sans être suivi par qui que ce soit. Charles, quant à lui, regarde la scène de loin, du haut des marches menant aux portes principales. Étant trop lâche pour faire quoi que ce soit, le prince profite de cette vision des plus réjouissantes, entouré de ces nombreux gardes de protection.

Toutes les portes, sans exception ! Chaque porte fut ouverte et la pièce examinée de long en large, avec chaque centimètre détaillé à la recherche d'un infime indice permettant d'affirmer la présence de la jeune femme.

- Charles : "Tic Tac Tic Tac ! Profitez de vos dernières minutes, princesse."

Cette voix diabolique résonne dans la tête d'Athéna. Ce perfide a réussi à entrer dans son esprit, à pénétrer son subconscient afin de mieux la torturer. Comment a-t-il fait ? Lui qui est dépourvu, ou presque, de magie.

Dans d'atroces souffrances, la reine n'a plus la force de lutter, ses yeux ont de plus en plus de mal à rester ouverts. La fatigue gagnant du terrain, les pensées d'Athéna divaguent à nouveau vers Peter, vers James, vers ses amis, ... Tant de choses qu'elle aurait voulu dire, tellement de choses qu'elle aurait voulu réaliser. Soudain prise d'un élan d'énergie, elle se mit à parler, essayant de parler le plus fort possible. Elle sait que Peter n'est pas loin, elle l'a deviné grâce aux bruits de lutte dans la cour du château.

- Athéna : "Peter... Peter..." dit-elle d'une voix faible, rauque et quasiment inaudible.

Sorcélia, étant toujours dans la cour, put entendre le cri de détresse de sa jumelle étant donné qu'elle reste connectée avec le corps de la jeune fille, une sorte de connexion télépathique. En plus de la douleur commune, Sorcélia peut ressentir ce qu'il se passe dans le subconscient d'Athéna. Elle sait que si ça continue l'esprit d'Athéna sera entièrement détruit, ce sera comme-ci la reine n'avait jamais existé. Il restera que Sorcélia, qui sera enfin maître d'un corps lui appartenant.

Restant concentré sur la poudre, elle parvient tout de même à localiser la reine au sein du palais. Mais comment prévenir Peter ? La télépathie, évidemment ! La déesse se concentre au maximum afin d'atteindre les pensées de Peter. Ce qu'elle réussit à faire après quelques tentatives. Peter, toujours à parcourir les couloirs, se stoppe net, croyant avoir entendu une voix familière.

- ? : "Gauche, puis droite. Troisième porte en partant du fond du couloir. Le temps presse, dépêchez-vous !"

Suivant cette petite voix et croyant en son instinct, Peter courut plus vite, traversant les couloirs à vive allure. Arrivant essoufflé devant une porte de marbre blanc, Peter se stoppe. Mille et une questions fusent dans son esprit en quelques secondes de temps. Et si c'était un piège ? Qui est cette voix ? Puis-je lui faire confiance ? Pas le temps de tergiverser dans des monologues complexes, ouvrir cette porte est la seule solution rationnelle. Le jeune roi prit alors son courage à deux mains, il pose ses doigts sur la poignée dorée et ouvre la grande porte qui bascule vers l'avant dans un bruit de grincement désagréable à entendre.