Ternariu [TodoBakuDeku]

4. La raison

Cela faisait déjà un mois que Katsuki bossait sur le chantier de Shoto. Un mois qu'il lui parlait, qu'il lui montrait son travail, qu'il sentait son parfum, entendait sa voix, plongeait dans ses yeux et vraiment...c'était une torture.

Parce que oui, une fois le déni entièrement passé, il avait compris, qu'il n'avait pas qu'une attirance physique, que ce n'était pas seulement son envie d'être dominé. C'était bien plus que ça, il avait eu le coup de foudre pour cet architecte.

Le supplice s'exerçait au travail, mais aussi à la maison. Il aimait Izuku, il en était même encore plus sûr maintenant qu'il en aimait un autre.

Son désir pour son petit-ami n'avait pas baissé, son envie de le protéger, de prendre soin de lui non plus, loin de là même, puisque c'est d'ailleurs pour ça qu'il souffrait autant de la proximité avec Shoto.

Une fois rentré, regarder son amour dans les yeux et lui dire qu'il l'aime, ce n'était pas un mensonge, c'était une vérité avec omission, oubliant de dire qu'il n'était plus le seul.

Rêver de Shoto le planquant au mur peu après avoir fait tendrement l'amour à Izuku, c'était un contraste difficile à supporter, surtout quand ce dernier vous dit que vous étiez agité dans votre sommeil.

Katsuki avait commencé à être bien plus attentionné, plus câlin aussi, sans raison apparente, alors Izuku avait fini par se poser des questions. Comme à son habitude, ne voulant pas embêter son Kacchan, il avait gardé ses questions pour lui, se disant que ce n'était surement rien de grave après tout.

Qu'il soit plus gentil, plus doux, c'était agréable, alors pourquoi chercher plus loin et risquer que ça s'essouffle.

En fait, bien évidemment, Katsuki se sentait simplement coupable d'être amoureux d'un autre et tentait de noyer ce sentiment en se rapprochant d'Izuku.

C'était aussi pour se rassurer, être sûr qu'il ne l'aimait pas moins, qu'il avait autant envie d'effleurer sa peau qu'il avait envie de le faire avec celle de Shoto.

Il ne pouvait ignorer plus longtemps ce polyamour, certes, mais surtout, il ne pouvait plus faire mine de ne pas avoir remarqué que Shoto le draguait ouvertement dès qu'ils étaient seuls.

Ça avait commencé par « tous les prétextes sont bons pour venir voir ce que tu fais », en même temps c'était l'architecte et le chef de chantier. Par contre, se coller à lui sous couvert de vouloir lui montrer un truc, tous ces effleurements « involontaires »...ça, c'était ouvertement des tentatives de séduction. Le bicolore ne s'en cachait pas et souriait malicieusement quand Katsuki sursautait à son contact.

La tension était surtout sexuelle, mais c'était sans compter sur les regards doux qu'ils échangeaient, ou bien les attentions de Shoto envers son ouvrier, bien plus important que les autres à n'en point douter.

Quand l'architecte faisait le tour du chantier pour distribuer des bouteilles d'eau fraiche, il commençait toujours par Katsuki, tout comme il finissait sa visite journalière par lui, pour avoir le temps de papoter un peu.

Définitivement, Katsuki ne pouvait plus repousser Shoto, ne pouvait pas non plus succomber sans blesser Izuku, sauf si ce dernier acceptait qu'ils deviennent un couple libre, ce qui impliquait qu'il pourrait faire de même...Donc, il n'y avait aucune solution, aucun moyen de faire avec Shoto, alors la meilleure chose à faire, c'était de faire sans.