CHAPITRE 01 | LE PACTE

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LES MALHEURS DE RAQUEL, PARTIE 1.




LES MALHEURS DE RAQUEL, PARTIE 1

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RAQUEL DAN PONTE


Allais-je mourir de cette façon ? La tête plongée dans l'eau des toilettes ? J'avais eu le loisir d'imaginer toutes sortes de morts possibles, mais jamais celle-ci. Pour tout vous dire, cette fin humiliante me convenait. J'avais attendu ce moment avec une certaine impatience, je n'en pouvais plus tellement je l'avais attendu. Même si je vivais probablement mes derniers instants, j'étais incapable de penser à quoi que ce soit.

Ma vie était insignifiante.

À la suite de l'acceptation de ma mort imminente, je sentis une main empoigner mes cheveux châtains afin de soulever ma tête. Je me retrouvais une fois de plus misérable, à tousser et à sangloter pendant que les trois filles m'ayant fait subir ce calvaire étaient derrière moi à rire de manière hystérique. Elles jubilaient de me voir dans un tel état et semblaient même fières d'elles.

— À demain Raquel ! s'exclama la meneuse du groupe sans attendre une quelconque réponse de ma part.

Je poussai la porte de la cabine de toutes mes forces en n'oubliant pas d'hurler de rage. Je m'adossai contre le mur et me recroquevillai sur moi-même pour continuer à pleurer à chaudes larmes, je haïssais ma vie avec passion. Je subissais leurs brimades parce que je venais d'un milieu aisé contrairement à la majorité des personnes côtoyant ce lycée, Zeresh et ses deux amies comblaient leurs insatisfactions en me battant et en m'humiliant. Je n'avais malheureusement pas été acceptée dans le lycée privé de la ville voisine à cause des mes notes catastrophiques. À quoi est-ce que mes parents s'attendaient en tentant de m'y inscrire ? Je ne pouvais néanmoins pas m'empêcher de me dire qu'ici ou ailleurs, ma situation serait la même. Et pourtant, même cette pensée ne parvenait pas à me réconforter.

Mes parents avaient fini par sortir de leurs douces illusions et m'avaient inscrit dans ce lycée à contrecœur, plus connu comme le refuge de la racaille. Pour les adultes, nous étions irrécupérables. Ici, il n'y avait pas d'avenir. Le taux de réussite était chaotique tandis que le taux de criminalité était en hausse, les professeurs enseignant ici sombraient dans une dépression phénoménale. Et pour moi, la seule chose réelle était ma souffrance.

Je tentai de me calmer en entendant quelqu'un pénétrer dans les toilettes, mais c'était peine perdue. Peut-être allait-elle faire comme si de rien n'était ? Après tout, ce n'était pas étonnant d'entendre des pleurs dans les toilettes d'un lycée, cette expérience était universelle.

Elle chantonnait les paroles d'une chanson dont je ne connaissais pas l'air, mais arrêta son concert privé soudainement et je n'entendis plus rien. Plus rien à part mes sanglots. Alors que je posai brusquement la main sur ma bouche pour me faire taire, j'entendis des bruits de pas s'approcher dangereusement de la cabine où je me trouvais. Pitié...

A FLEUR DE PEAUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant