CHAPITRE 06 | JEU, SET ET MATCH

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— Alors, est-ce que tu comptes m'expliquer ce qu'il s'est passé ? me demanda Rafaela tout en me fixant

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— Alors, est-ce que tu comptes m'expliquer ce qu'il s'est passé ? me demanda Rafaela tout en me fixant.

Il faisait nuit noire depuis bien longtemps. Nous nous trouvions devant le bâtiment très peu éclairé de la belle, l'un en face de l'autre. Cet endroit était sinistre, voire malfamé, mais elle semblait être dans son élément. Je me demandais bien quel genre de vie elle pouvait mener hors des murs de notre lycée... Heureusement pour moi, la pleine lune me permettait de distinguer les traits de son visage. Elle portait un cardigan en laine qu'elle tenait en place au niveau de sa poitrine d'une main et fumait une cigarette qu'elle m'avait soudoyée de l'autre. Je devais bien reconnaître que sa façon de fumer était élégante, c'était une sorte de coquetterie provocante sur la demoiselle. Elle ne portait qu'un short et ses jambes dénudées me faisaient étrangement de l'œil, je me demandais bien pourquoi... J'avais l'impression de poser mes yeux sur elle pour la première fois. Je la regardais différemment, c'était certain.

Il m'était arrivé un certain nombre de péripéties durant votre absence d'à peine une heure même pas, et je n'avais qu'une envie : retrouver mon lit au plus vite. J'étais éreinté. Pour vous la faire courte, je m'étais posté aux côtés de Raquel et elle s'était contentée de me toiser du regard. Je m'étais dit que c'était assez impressionnant, parce que même dans un état second, elle restait fidèle à ses principes. Elle devait me haïr de tout son petit être. Du moins, jusqu'à qu'elle ne fonde en larmes avant de se mettre à vomir sur le bord du trottoir. Je lui avais tenu les cheveux sans franchement réfléchir. Je me sentais cruellement inutile lors de ces moments, encore plus qu'à l'accoutumée, alors j'espérais juste qu'ils ne dureraient pas longtemps. J'en étais arrivé à la conclusion qu'elle avait abusé sur la boisson, mais elle m'avait confié qu'elle avait fumé sur un joint pour la première fois de sa vie, en plus d'avoir abusé sur sa consommation d'alcool... Alors j'avais saisi que la situation allait prendre un peu plus de temps que prévu, à mon plus grand malheur. Fine comme elle était, elle devait être soûle après à peine un verre.

Ma brave action ne lui avait pourtant pas empêché de me confier qu'elle ne m'appréciait pas puisque j'étais au courant qu'elle se faisait harceler l'année dernière, et elle m'en voulait personnellement pour ne jamais avoir rien fait pour lui venir en aide. Elle marquait un point, c'était mon rôle de délégué après tout. Néanmoins, son bourreau avait fini par lui donner un peu de répit grâce à moi. En effet, Zeresh était du genre sauvage et il m'avait été difficile de m'atteler à son rythme au départ. Même mes pauses de midi y passaient. Elle était difficile à satisfaire et en désirait toujours plus. Je n'avais pas rétorqué, bien trop absorbé par les images salaces qui avaient pris possession de mon esprit. J'avais ensuite été préoccupé par l'idée qu'elle me vomisse dessus. Merci, mais non merci. Après avoir essuyé gracieusement sa bouche d'un revers de main et qui me valut une mine dégoûtée, elle m'avait demandé si j'avais le numéro de téléphone de Rafaela car elle n'avait plus de batterie. Et moi, j'avais fait semblant de ne pas savoir de qui il s'agissait par fierté mal placée.

A FLEUR DE PEAUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant