CHAPITRE 15 | DÉBUT DE SOIRÉE

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Tandis qu'Yves Tumor braillait les paroles de Secrecy Is Incredibly Important to the Both of Them dans le salon d'Isaiya, je me contentais de les murmurer même si j'avais très franchement envie de les hurler

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Tandis qu'Yves Tumor braillait les paroles de Secrecy Is Incredibly Important to the Both of Them dans le salon d'Isaiya, je me contentais de les murmurer même si j'avais très franchement envie de les hurler. Je me délectais de vin blanc depuis le début de la soirée sans savoir j'en étais à mon combientième verre, personne d'autre ne voulait en boire. Je me sentais légère, comme si tout autour de moi se passait au ralenti et que mon corps était engourdi. Même si mes pensées allaient dans tous les sens, j'étais incapable de penser à quoi que ce soit de concret. Mes yeux se promenaient à leur guise dans la pièce et s'arrêtèrent sur Mason qui était assis sur le canapé. Il discutait avec une fille à lunettes, ou plutôt, elle discutait avec lui puisque le jeune homme paraissait plus absorbé par un briquet qu'il s'amusait à allumer et éteindre à répétition. Je connaissais la fille avec lui. En plus d'être la première de ma classe, elle en était aussi déléguée. Elle était bienveillante et n'hésitait jamais à partager ses cours avec moi lorsque je les manquais alors que je collectionnais pourtant les absences.

Même si je pouvais contempler le jeune homme encore longtemps, mes yeux furent attirés par Arabella. Je parvenais à la voir d'où je me trouvais et il semblait y avoir de l'eau dans le gaz entre ma meilleure amie et Binyamin. Je devais intervenir. Je devrais même m'emparer d'une bouteille en verre complètement vide et l'éclater contre le crâne de cette ordure. Dommage que Raquel n'avait pas souhaité venir ce soir, elle m'aurait probablement encouragé à le faire... Elle n'était pas d'humeur à faire la fête, sincèrement attristée par la mort de Zeresh, plus connue comme étant son ancien bourreau. Dans une autre dimension, nous étions probablement toutes amies.

Je sortis de mes pensées en apercevant Arabella commencer à faire de grands gestes en direction de l'élu de son cœur et je pris la décision de m'avancer vers eux d'un pas plus que déterminé. Pourquoi ne retenait-elle jamais la leçon ? Je tentai de me frayer un chemin entre les personnes qui dansaient sans me faire toucher et m'arrêtai dans ma course frénétique en constatant que Mason avait été plus rapide que moi. Il se tenait devant Arabella et donc face à Binyamin. La situation était visiblement sous contrôle, personne n'avait besoin de moi ici. Il aimait sauver les filles en détresse, quel être détestable. J'étais de plus en plus perdue en ce qui le concernait, je n'étais plus bien sûre de ce que je ressentais, ce n'était jamais figé.

Je décidai donc qu'il était temps pour moi de me retirer par la porte d'entrée ni vu ni connu, j'avais envie de fumer une cigarette loin de cette cacophonie assourdissante. Néanmoins, une voix m'interrompit dans mon élan tandis que la musique s'arrêta subitement. Je me tournai pour découvrir Isaiya au milieu de tous ses amis confus. Un discours, sans doute. Cela ne m'intéressait pas... Je continuais donc mon chemin.

— J'aimerais que tout le monde lève son verre à la mémoire de Zeresh, débuta Isaiya et je m'arrêtai immédiatement de marcher. Merci à tous d'être venu !

Les discours n'étaient visiblement pas son fort malgré son aisance habituelle. Je me mis à sourire tout en levant mon verre et en pensant très fort à Zeresh Mili avant d'en boire la totalité d'une traite. C'était mon dernier. Tout le monde joua le jeu, tout le monde... sauf Mason. En effet, il était occupé à allumer la cigarette coincée entre les lèvres de Binyamin, probablement dans le but de le détendre après son accrochage avec Arabella que je ne voyais plus, mais je ne comptais pas la chercher étant donné qu'elle trouvait que je la couvais plus qu'il ne le fallait. Est-ce que Mason sentait que tous les regards, et même les plus discrets, étaient braqués sur sa personne dans le but d'épier ses moindres faits et gestes ? Bien sûr qu'il en avait conscience. Et pour cette raison précise, il ne laissait rien paraître. Il se tenait droit comme un piquet, les bras croisés contre son torse.

A FLEUR DE PEAUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant