Prologue

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Lui, s'appelle Théo, il est féru d'escalade et de montagne en général. Il est chez l'Homme ce qui se rapproche le plus du gecko et en plus il est sympa. Moi, c'est Charles, j'aime à croire que je suis un aventurier voyageur et j'apprécie tout autant la montagne que Théo à la différence que je préfère la grimpe sur mes deux guibolles que les quatre membres posés sur la paroi, pendu au bout d'un fil.

Nous avons pas mal de treks en tout genre à notre actif dont plusieurs en commun. Des aventures que nous réalisons ensemble depuis des années maintenant. Elles nous ont bâti en quelque sorte, ont fait de nous des acharnés de la grande randonnée. Le GR20 en Corse, la HRP dans les Pyrénées, un tronçon du GR5 dans les Alpes... Autant de pérégrinations au long cours qui ont forgé notre expérience et fait de nous les joyeux lurons que nous sommes. Après quelques années sans projets communs, nous nous sommes dit : Pourquoi ne pas se refaire une aventure tous les deux ? Ceux qui nous connaissent savent qu'on a du poids à perdre donc raison de plus pour se mettre la misère.

Théo connaît l'Islande en été, il l'a traversée en solitaire. Tombé sous le charme de ce caillou perdu, il y a pourtant laissé quelques larmes de douleur. Il avait traversé les trois quarts de l'île en claudiquant suite à une blessure précoce. Pour ma part, j'ai commencé à assouvir mes envies de Grand Nord en Laponie où j'ai marché dix jours seul en hiver, au-dessus du cercle polaire, dans l'extrême Nord finlandais.

Nous voulions un trek hivernal, sur nos skis, une épreuve un peu plus soutenue d'un point de vue technique sans être aussi extrême que le Svalbard ou le Groenland... L'Islande m'a toujours fasciné et Théo ne connaissait pas la facette hiémale de l'île. C'était donc un choix tout trouvé. Nous nous sommes décidés, arbitrairement, pour traverser l'île du Nord au Sud selon un axe méridional, en mars, l'un des mois les moins sujet à de tempétueux caprices.

Pour alléger la charge, d'autant que nous avons besoin de davantage de matériel en hiver, nous utiliserons une pulka. Une seule luge pour deux skieurs, c'est suffisant.

En outre, la couverture internet étant trop incertaine, à l'image du temps finalement, le père de mon ami, Frédéric, sera réquisitionné en dernière minute pour nous envoyer des bulletins météo réguliers par message. Il remplira sa mission avec brio.

C'est donc après moult moyens de transports que nous atteindrons enfin le départ de notre aventure. La logistique du voyage et l'acheminement d'une luge d'un mètre cinquante de long nous a apporté de nombreuses petites galères mais nous parvenons à nos fins. L'aventure peut enfin commencer !

Je vais vous en narrer le récit.

ICELAND une semaine à la neigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant