contraintes : cerise, cactus, fleurs, violet, liège, caméléon, journal intime
𝐍𝐎𝐖 𝐏𝐋𝐀𝐘𝐈𝐍𝐆
promise kingdom
illusion kingdom
howl's moving castle ost
princess monoke main theme
castle in the sky, luputa ending theme
outro lucy
intro lucy───────────────────
𝐇𝐀𝐑𝐌𝐎𝐍𝐈𝐄 𝐃𝐄𝐒 𝐂𝐎𝐄𝐔𝐑𝐒.
Un soupir aisé se faufila entre les lèvres rouge carmin d'Arsène, arquées en un sourire divin, alors que celui-ci effleurait de ses mains fébriles et avides de toucher les pièces démontées soigneusement rangées dans leur étui, pareilles au moment où il les avait quittées, une année plus tôt.
La pulpe de ses doigts parcourut le bois d'un noir envoutant, le cliquetis des clés couleur argent, le liège vierge qui ornait leurs extrémités, visant à, plus tard, les assembler en une seule et même entité, celle qu'il chérissait tellement. Déjà, son esprit se noyait dans les partitions, embrassait ses anciennes mélodies, valsait avec les ruées de notes, celles qui s'alignaient pour raconter une histoire que même les mots ne suffisaient à décrire.
Son index atteignit le velours qui renfermait son trésor, et continua son petit bout de chemin jusqu'à retrouver le roseau des anches. Il en saisit une et la porta à sa bouche pour l'humidifier, la calant, comme une sucette, au coin de son sourire absent, avant de s'emparer des morceaux qui n'attendaient que d'être réunis. Et alors, sous son bonheur effervescent se construisit l'objet de ses passions.
Arsène ressentit l'euphorie le conquérir, onduler dans ses veines pour enflammer son cœur, grimper jusqu'à ses joues rosées pour y creuser des fossettes, il ressentit l'allégresse des découvertes, et c'était comme s'il revivait cet instant, quand, pour la première fois, alors qu'il n'était encore qu'un gosse garni en rêves, il avait exploré les courbes de la musique, qu'il en avait visité les détours édéniques et les ivresses enchanteresses.
C'était entrainant, et ça se sculptait dans une forme de sensualité charnelle et pure, bruyante et silencieuse. Ses souvenirs regorgeaient encore de concertos, de sérénades, de Mozart et de Vivaldi, et de toutes ces heures écoulées, tous ces interminables cours de solfège, ces entrainements quotidiens, ces concerts angoissants, et ces examens, qui aimaient tant l'éprouver mentalement.
Tout ça, cet acharnement, c'était lui, ses rêves. C'était Arsène, ses amours, son Amour. Il contempla l'instrument comme s'il était la huitième merveille du monde, puis arracha l'anche à sa langue pour la positionner correctement, et resserrer la ligature d'un geste automatique, qu'il avait répété tant de fois.
Ses mains n'eurent aucun mal à trouver leur demeure sur les clés impatientes, et il prit une grande bouffée d'air, se redressant face au pupitre qui accueillait encore les dernières partitions qu'il avait jouées, et abandonnées là.
Ses lèvres goût cerise, celui de son baume préféré, cueillirent le bec avec délicatesse. Son menton se tendit, ses yeux d'un jade grisé s'agrippèrent aux portées noircies par les croches deux-double, les dièses et les clés de sol, et alors, enfin, enfin,
Son souffle s'échoua contre les parois de l'instrument, s'infiltra par les trous, continua son voyage sinueux, et les notes coulèrent à flot, dégoulinantes de grâce, et envahirent la pièce d'une mélodie ensorceleuse, une bourrasque symphonique de nuances qui sembla tout emporter. Les ré virevoltèrent en compagnie des la, des mi, des do, avec lesquels se mêlèrent quelques fausses notes qui furent éclipsées avec la transparence d'un caméléon, englouties par la beauté. Oui, c'était beau. Tellement beau.
La beauté sans artifices, la perfection imparfaite, le bonjour passionnel.
C'était comme plonger dans le journal intime même d'Arsène. Ça le mettait à nu, ça, cet air, cette histoire qu'il racontait d'une fluidité déconcertante, ça mettait à nu ses désirs les plus fous, ses songes les plus naïfs, ses espoirs les plus accrus, ça mettait à nu ses peurs les plus cauchemardesques, ses dégoûts les plus exquis, ses doutes les plus amers.
Arsène avait fermé les paupières sur sa partition depuis longtemps. Il jouait au gré de ses souvenirs, et au diable les oublis, il les improvisait. Il jouait au gré de son cœur gonflé de joie, de son âme vide de pensées mais remplie d'émotions.
Une mélodie majestueuse comme les champs éclaboussés de fleurs, piquante comme les épines d'un cactus. Un paradis de sons colorés, qui contait les méandres d'une vie, sa vie, sa tragédie, et sa fin heureuse.
La mélodie se fit piano, puis pianissimo, jusqu'à ce que la voix de sa clarinette s'éteigne complètement. Le jade de ses iris se rouvrit sur le violet de son mur, une couleur qu'il chérissait depuis son jeune âge pour l'apaisement qu'elle lui apportait. Ce fut comme sortir d'un long, mais délicieux rêve, et une nostalgie venue d'ailleurs s'empara de son être.
À peine eut-il détaché sa bouche de son bec que déjà lui manquait le goût boisé de son anche.
C'était Arsène, le magnifiquement simple Arsène, sa façon de parler, de se confier, d'aimer, de retourner en enfance. C'était l'ardeur qui effaçait les maux et les défauts,
c'était l'harmonie des cœurs.
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𝐇𝐀𝐑𝐌𝐎𝐍𝐈𝐄 𝐃𝐄𝐒 𝐂𝐎𝐄𝐔𝐑𝐒.
Şiiret arsène chantait l'éloge de la beauté imparfaite, de la passion incandescente. ©-yuugen , 𝐡𝐚𝐫𝐦𝐨𝐧𝐢𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐞𝐮𝐫𝐬. ﹙778 words﹚