Aoimoku no akuma

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Les rayons d'un soleil éclatant traversèrent la vitre de ma chambre. J'ouvris les yeux mais du les refermer rapidement, éblouis par cette lueur matinale très forte.

Mon réveil affichait 8h09.

Seulement? Ce n'est pas à mon habitude de me réveiller si tôt pendant les vacances d'été. Autant me rendormir...

Tout d'un coup, prise d'un sursaut, je me redressa.

-''L'anniversaire de la mort de papa, c'est aujourd'hui !'' hurlai-je

Dans l'élan, je me levai et parti en courant dans la salle de bain.

Je vais être en retard pour le train ! Il faut que je me dépêche !

Aujourd'hui, cela va faire huit ans que papa est mort. Chaque années, je prends le train pour aller à Paris. Papa a été enterré là-bas avec maman, c'était son souhait. J'esquissais un sourire.

Papa, tu me manques...

Des larmes coulèrent sur mes joues. D'un coup de manche, je les essuyai rapidement avant d'attraper mon sac et de descendre les escaliers. Je franchis le pas de porte en courant, pressée par le ''tic tac'' stressant de ma montre.

-''8h24, je ne serai jamais à l'heure pour mon train de 8h33...'' murmurai-je, entre deux souffle.

J'arrivai dans mon train à 8h32, haletante et trempée.

-"Je vais pouvoir finir ma nuit...'' pensai-je

Après avoir fermé les yeux quelques minutes, je me rappelai qu'il n'y aurai personne pour me réveiller et qu'il valait mieux que je reste éveillée jusqu'à Paris.

5h00 de train, c'est long...

Cela faisait un peu plus de 4h00 que j'étais dans le train et je m'ennuyais sérieusement. J'ai écoutée de la musique, j'ai mangé (vu que je n'ai pas eu le temps de déjeuner, c'est très mauvais de rester le ventre vide...), je me suis tournée les pouces (j'ai voulu tester cette expression. Ça muscle bien mais ça devient très vite embêtant) et j'ai ré écouté de la musique, par manque de chose à faire...

Après trois quart d'heure qui me parurent infinis, une voix retentit dans le train :

-''Le train entre en gare de Paris. Cinq minutes d'arrêt''

Pour une fois que la voix de la gare ne me gonfle pas avec son timbre de voix aigu et sans expression !

Après être sortie, j'attendai le bus. Quand mon bus arrivai enfin, je fus soulagée, j'en avais un peu (beaucoup) marre d'attendre !

Au bout d'une vingtaine de minutes (c'est approximatif) j'arrivai devant le cimetière.

Ugghh...

C'est dur de retenir les larmes... Elles se retiennent depuis trop longtemps...

Avant d'aller dans le cimetière, j'entrai comme à mon habitude annuelle chez le fleuriste juste à côté du cimetière. Après avoir acheté un bouquet de rose rouge sang, j'entrai enfin dans le cimitière.

Il n'y avait personne, du moins, pas que je sache.

Cette odeur de poussière...

Je serrai les dents. Je pleurerai devant la tombe de papa, pas maintenant, je peux encore tenir, j'en suis sûre.

Plus j'avançais, plus mes pas me paraissaient lourds, j'avais l'impression d'errer sans but, mes yeux se fermaient sans que je ressente la moindre fatigue, j'étais comme sous emprise de quelque chose. De la tristesse peut-être... Je sentais un regard posé sur moi depuis mon entrée.

''Je suis dans un cimetière, cette impression doit être normale'' murmurai-je en riant silencieusement.

J'arrivai devant la tombe de mon père. Il y avait toujours les fleurs de l'année passée, fanées, sans plus aucune vie. J'enlevai les anciennes fleurs mais elles s'effritèrent avant même que je puisse les jeter.

-''La vie est bien éphémère'' dis-je en les regardant s'envoler à leur rythme, au gré du vent.

Je mis les nouvelles fleurs et je priai, puis les larmes coulèrent. Je m'étais retenue trop, je le sais, mais papa voulait que je vive le sourire aux lèvres, je veux exaucer son souhait...

Je commençais à partir. Pour m'assurer de quelque chose sans savoir quoi, je me retournai vers la tombe. Un frisson me parcouru.

Un garçon était devant la tombe de mon père et il me fixait. Je ne l'avais pas vu...Pourquoi est-il sur la tombe de mon père?

-''Salut'' dis ce mystérieux garçon.

-''Qui es-tu?'' demandai-je

-''Je suis moi'' répondis leminutes..

Très marrant.

-''Pourquoi es-tu sur la tombe de mon père?'' dis-je

-''J'ai mes raisons, tu as les tiennes, garde donc ça dans ta cervelle, ça ne lui fera pas de mal d'avoir quelque chose à retenir, pour une fois.''

Le feu me montai aux joues. D'où se permet-il de me parler comme cela ?! Sait-il seulement ce que j'ai vécu?

-''Espèce de...'' commençai-je à dire

-''Je te stoppe net. Garde tes insultes pour autre chose. Sur ce, aurevoir.'' répliqua t-il

Après ces mors, il se leva de la tombe et marcha, tranquillement vers la sortie. Il me frôla et j'en réprima un mouvement d'écartement. Ce garçon m'insupporte au plus haut point, après seulement quelques minutes de discussion.

-''Tsss...'' répliquai-je alors qu'il disparaissait de plus en plus, à tel point qu'il me paraissait minuscule alors qu'il faisait bien dix centimètres de plus que moi, il y a cinq minutes.

Après être restée une dizaine de minute immobile et silencieuse, je partis sans bruit de ce cimetière pour ne plus troubler sa paix.

Akuma no koiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant